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Réalisation : Zhang Ke Jia - Scénario : Jia Zhang ke – Musique : Yoshihiro Hanno – Photographie : Nelson Yu Lik-way – Montage : Matthieu Laclau – Distribution France : Ad Vitam
Tao au contraire reste attaché à son passé et à la tradition, aussi bien dans son mode de vie que dans sa fidélité aux rituels familiaux liés au deuil. Fidélité également à son ami d’enfance Liangzi lorsqu’il reviendra, malade, à Fenyang.
Le réalisateur sème des « signes » auxquels le spectateur peut donc s’attacher pour apercevoir d’autres enjeux qu’amoureux. Ces jalons prennent une importance symbolique rétrospectivement : les raviolis que Tao partage avec Liangzi, dans la boutique de son père au grand dam de Zhang préfigurent les raviolis qu’elle confectionnera pour son jeune fils revenu pour l’enterrement de son grand-père, avec l’espoir de le réconcilier avec la cuisine traditionnelle chinoise. Et ce seront encore des raviolis qu’elle prépare avec amour lorsque la fin du film peut faire espérer qu’elle va revoir ce fils devenu jeune adulte.
Autre objet symbolique qui devient support de mémoire : les clefs de la maison qu’elle donne à son fils de 7 ans, lui demandant de s’en servir s’il souhaite revenir un jour à la maison. Ces clefs resteront accrochées autour de son cou sans qu’il se souvienne bien de leur fonction.
La musique intervient aussi comme objet de mémoire et passerelle entre passé et présent. Elle servira au fils de Tao, vivant en Australie, à se souvenir qu’il vient d’ailleurs. Et c’est sur cette même musique que Tao se mettra à danser dans cette lande peu accueillante de la fin.
Les paysages sont ceux d’un territoire dévasté par les grands travaux qui saignent la nature.
Mais la langue, le chinois, résiste et devient signe d’appartenance à une société humaine autre que celle sécrétée par l’ « anglais international ».
Maguy Chailley