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PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
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Réalisation : Valeria Golino – Scénario et dialogues (d’après le roman de Mauro Covacich A nome tuo) : Valeria Golino, Francesca Marciano, Valioa Santella – Photo : Gergely Poharnok – Décors Paolo Bonfini – Montage Giogio Franchini – Son : Emanuele Cecere - Production : BUENA ONDA – Distribution : Les films des Tournelles
En France la question de l’euthanasie est aussi à l’ordre du jour. Et le cinéma s’en est fait l’écho récemment avec Amour (Michael Haneke) et Quelques heures de printemps (Stéphane Brizé). Mais dans ces deux derniers films la mort qui s’approche et qui est désirée, concerne le mourant et ses proches. Dans Miele le personnage central est une tierce personne, celle qui va aider et ce dans l’anonymat. Quels effets ce travail peut-il avoir sur elle, provoquant quelles émotions et quelles réflexions ? L’intérêt du scénario est d’introduire une faille dans le dispositif jusque là bien réglé : ce monsieur Grimaldi qui, bien qu’en bonne santé, demande à y rentrer. Irène refuse d’être l’instrument d’un suicide assisté mais ce refus va l’amener à reconsidérer aussi l’aide à mourir qu’elle procure aux autres.
Le film n’est donc pas tant centré sur le thème de l’euthanasie que sur ses effets sur la personne anonyme qui apporte son aide. Irène, alias Miele, a une vie complètement clivée et cela nous est signifié par toutes sortes d’images visuelles et sonores: Miele devant des surfaces vitrées dans lesquelles se reflète la vie des autres ou à travers lesquelles on la voit ; Miele plongeant dans la mer glacée et nageant sous l’eau, comme pour se laver ; Miele toujours en errance ; contrastes sonores appuyés entre le silence des situations d’aide à mourir et la vie quotidienne d’Irène, surinvestie par le bruit et la musique. L’évolution du personnage principal ira de pair avec celle de Grimaldi, l’homme dont elle veut empêcher le suicide.
Même si certaines situations paraissent irréalistes, ce film peut apporter sa contribution à la réflexion sur l’aide à mourir, en rappelant que cet acte engage non seulement le malade et ses proches mais aussi ceux qui les aident.
Maguy Chailley