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Migrant'scène

Pro-Fil aux côtés de la Cimade

Femmes résistantes, femmes porteuses de leur culture, femmes engagées dans les luttes, femmes s’emparant de la caméra pour relayer les combats, ou femmes exclues, elles sont partout. Réalisatrices, ouvrières, guérisseuses ou exilées, elles arpentent notre planète, et nous voulons les voir crever l’écran à chaque fois que possible.

Le festival Migrant’scène 2013 de la Cimade est consacré à la diversité des parcours de ces femmes. Pour donner corps à ces histoires, le festival fera se rencontrer et se croiser des témoignages, des débats et de nombreuses manifestations culturelles.

La Cimade a fait appel à Pro-Fil dans le cadre de la sélection des films proposés à cette occasion. Le comité Cimade-Pro-Fil ayant participé à ce travail a eu à puiser dans ses propres ressources mettant en œuvre le visionnage d’environ quatre vingt films pour participer à une pré-sélection d’une vingtaine de films et une sélection finale de 10 films.

Dans son traitement cinématographique, l’image de l’immigrée est chargée d’un pouvoir critique, celui des politiques migratoires qui encadrent sa présence sur le sol de son pays d’accueil. Le cinéma est-il, l'unique moyen de dénoncer des vérités enfouies et gênantes? Non, sans aucun doute. Mais il a le mérite de poser la limite inhérente au genre qui est celle de décrire un horizon obscur et tragique où l'espoir n'a pas sa place.

Pour autant, le cinéma tire sa force de sa manière lucide et préoccupée de décrire parfois frontalement et sans les lisser les véritables problèmes d'ostracisme, du rejet et du racisme qui drainent le sujet de l'immigration en France, de permettre aussi de voir, au-delà de nos préjugés, des femmes mobiles, migrantes et non victimes, actrices de leur destin et de marquer nos consciences d'un rappel à l'ordre, dont nous avons souvent besoin en nous faisant nous interroger :« Qu'est-ce qu'un autre ? Qui est-il ? D'où vient-il ? Comment a-t-il été inventé ? »

Croisant les sujets, les disciplines et les différentes sources, le cinéma se déplace sur plusieurs sites à la rencontre de différents publics. Drames social ou politique, fictions retraçant l'odyssée de l'extrême, déracinement et dérives, la question des identités et des minorités ne pouvait pour nous exister sans regarder de plus près, sur nos écrans, la place qui est faite aux femmes dans les sociétés.

Le festival Migrant’scène de cette année et le comité de sélection de films a marqué sa volonté de rendre sensible et visible avant tout, la diversité de parcours des femmes mobiles, sans en exclure les aspects le plus durs avec des films comme Le départ de Myna, Illégal... mais en laissant toute leur place à toutes les autres dimensions de l’immigration dans des films comme Correspondances, D’égal à égales, Dayana Mini Market, Le cheval de Saint Nicolas... etc

Elizabeth Pérès