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Festival de FID 2015

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Snakeskin, film en couleurs de Daniel Hui (Singapour/Portugal 2014, 1h45) docufiction avec Noraishah Abu Bakar, Mun Cheok Hey, Ishvinder Singh, Vicki Yang, Lung Chieh Lim.

Ecran parallèle Futurs au FID Marseille ; prix spécial du Jury au FIF de Turin, catégorie documentaires.

Ni fiction ni documentaire

J'ai épluché le petit programme des projections dont des milliers d'exemplaires jonchent les tables, les étagères et les présentoirs de tous les lieux du Festival, et j'ai fait mon planning. Outre les compétitions – Internationale (14 films), Française (10 films) et Premier (10 films parmi ceux qui précèdent ou suivent) – les Ecrans parallèles de cette année s'intéressent à Manoel de Oliveira (Frôler l'éternité, 19 films de lui, et un 'sur lui' par Paulo Rocha) ; à la danse (Dehors la danse, 16 films) ; à des personnages (Histoires de portraits, 22 films) ; aux visions actuelles ou passées de l'avenir (Futurs, 16 films) ; à la musique, au son et à leurs découpages (Cadence, 14 films) ; et enfin aux plus jeunes, pour qui une sélection a été concoctée – mais elle se veut d'intérêt pour tous (Les sentiers, 11 films). Sans parler de quelques séances spéciales et autres manifestations, soit une douzaine de projections supplémentaires.

Avez-vous compté ? Le total que je calcule est de 135 films, vingt par jour. Même si bon nombre d'entre eux sont des courts ou moyens plutôt que longs métrages, je ne peux ambitionner de voir davantage qu'un échantillon très réduit de cette avalanche : et comme ce sera le cas de n'importe qui d'autre (sauf certains qui... ne sont pas des gens à fréquenter !) une conséquence amusante sera que deux festivaliers se rencontrant après auraient de fortes chances d'avoir vu deux festivals 100% différents : aucun film commun dans leurs expériences respectives ! Dans mon cas, je le sais maintenant, j'en aurai vu 20 au total – en une semaine, et non pas chaque jour ; j'en ai donc raté 115. Ce n'est pas un score brillant, mais on fait ce qu'on peut : 24 heures et 23 minutes de visionnage ; facile, après cela, de m'accuser de parfois m'être assoupi quelques instants !

Une impression qui se renforce année après année, c'est que le FID s'intéresse de moins en moins aux documentaires, et voilà de quoi illustrer tout de suite mon affirmation. Snakeskin, par quoi a débuté mon programme, n'était pas du tout désagréable, mais... de quoi s'agit-il ? Je le raconte sans vergogne, car peu importe si je dévoile quelque mystère qui serait essentiel à soutenir l'intérêt du spectateur : le propre du FID est de montrer, pour l'essentiel, des films que le public n'aura aucune chance de voir plus tard en salle ou en télévision. Cela se passe à Singapour, à cheval sur l'époque où l'île-ville était dans la fédération de Malaisie et celle où elle s'est rendue Etat autonome et indépendant ; et cela parle d'un culte autrefois consacré à un gourou qui se prétendait réincarnation de Stamford Raffles en personne, et véritable Dieu sur terre. Ses yeux étaient si doux qu'on le suivait. Il emmena ses fidèles sur la petite île de Pulau Ubin et fit entrer tout son monde dans un grand brasier qu'il avait allumé – tous sauf le narrateur, qui s'était caché et peut raconter ce qu'il a vu.

Documentaire ou fiction ? Pulau Ubin est bien une île-quartier de Singapour, Bukit Brown fut bien le plus ancien cimetière chinois de Singapour et le plus grand cimetière chinois à l'étranger, et fut bien détruit au XX° siècle pour loger des vivants plutôt que des morts dans l'île-Etat trop exigüe... etc. Mais il est question de 2066, et l'imagination plutôt que la réalité semble au pouvoir ; tandis que cette possible fantaisie est narrée d'une façon (apparemment) désordonnée et hésitante, qui donne le sentiment d'une recherche confuse entre des souvenirs imprécis, incomplets, incertains, et des documents plus ou moins crédibles. 'The spirit wanders', l'esprit souffle où il veut, nous dit le film qui se termine sur ces mots, plein écran : WE SHALL LIVE.

Jacques Vercueil

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