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Avec : Melvil Poupaud, Clémence Poésy, André Dussollier
Synopsis :
Pierre Blum, un écrivain de quarante ans qui a connu son heure de gloire au début des années 2000, rencontre un soir, sur la terrasse d’un casino, Joseph Paskin, un homme mystérieux. Influent dans le monde politique, charismatique, manipulateur, il passe bientôt à Pierre une commande étrange qui le replonge dans un passé qu’il aurait préféré oublier et met sa vie en danger. Au milieu de ce tumulte, Pierre tombe amoureux de Laura, une jeune militante d’extrême gauche. Mais dans un monde de faux-semblants, à qui peut-on vraiment se fier?
© Locarno 2015
Du bon film français comme on les aime. Le cynisme du House of the cards, l’éloquence élégante si parisienne (Dussolier, comme dans Diplomatie, est magnifique d’arguments retors et irrésistibles), les babas et les gauchos, rattrapés par la Realpolitik, un écrivain en panne de mettre la barre trop haut, désabusé du manque de sens, tout ça dans une histoire politique complexe à souhait avec quelques clins d’œil à l’Histoire récente. Une phrase m’a marquée : « La liberté d’expression est plus efficace que la censure ». Pour désorienter le lecteur - et donc l’électeur potentiel - si quelqu’un publie une vérité qui devrait faire réfléchir, il suffit d’employer quelques nègres pour écrire le contraire et la vérité ne sera plus qu’un son de cloche parmi d’autres, se dissolvant dans un magma d’insignifiance.
Cela rejoint ce qu’écrivait Armand Robin il y a bien des années : sous une dictature, au moins on sait ce qui est faux et on peut s’informer ailleurs qu’aux canaux officiels – en démocratie il n’y a plus de canal officiel et donc tout se vaut.
La démocratie, une illusion ?
Un premier film très prometteur - espérons que le réalisateur ne subira pas le sort de son héros, autrefois si prometteur, puis plus rien.
Waltraud Verlaguet
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