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Festival de Locarno 2017

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Charleston d'Andrei Cretulescu, Roumanie, France 2017

Did You Wonder Who Fired the Gun ? de Travis Wilkerson, USA 2017

Did You Wonder Who Fired the Gun ?

Compétition internationale

© Festival Locarno 2017

A l'occasion du procès du meurtre de Trayvon Martin, le réalisateur enquête sur un meurtre commis pas son arrière-grand-père dans les années 1940, resté impuni malgré son inculpation pour meurtre au premier degré. Mais son arrière-grand-père était blanc et sa victime était noire.

Tout le film égraine des documents d'époque, photographies, bouts de films 8mm de sa famille, images tournées aujourd'hui en noir et blanc au cours de son enquête, entretiens avec quelques rares témoins... pendant qu'une voix off relate des informations obtenues, souvenirs des uns et des autres, contenu d'articles de journaux, rares, lettres écrites par les membres de sa famille qui se souviennent. Images aussi d'une de ses tantes qui est devenue militante d'un mouvement pour la supériorité blanche et qui prétend que son grand-père aurait tué ce noir pour protéger une femme noire. Témoignage vite invalidé par sa soeur qui raconte que son grand-père la violait, qu'il a falli tué sa femme, qu'il se vantait d'avoir abattu un autre noir sans jamais avoir été inquiété et que jamais il n'aurait levé le petit doigt pour défendre une femme, encore moins une femme noire.

L'enquête amène le réalisateur aussi sur la trace de Rosa Parks, première activiste à défendre les Droits de l'Homme des Noirs, qui luttait notamment contre le viol généralement impuni des femmes noires.

L'ensemble est parfois entrecoupé de scènes filmées à travers la vitre d'une voiture qui avance sur une longue route, filmé en noir et blanc ou sépia, mais le ciel est rouge. D'autres images également sont envahies de rouge, tandis que des chansons des Noirs évoquent leurs morts tués, lynchés.

Et au début et à la fin on voit des images d'un procès de Du silence et des ombres (To Kill a Mockingbird de Robert Mulligan, avec Gregory Peck, 1962, d'après le roman éponyme de Harper Lee en 1960, Prix Pulitzer l'année suivante), également en noir et blanc envahi de rouge.

Le titre est inspiré d'une chanson de Phil Ochs sur le meurtre resté impuni de William Moore, un activiste anti-raciste blanc, abattu sur la route d'Alabama.

L'ensemble est prenant, tant par son sujet que par sa façon très particulière et personnelle de le traiter, entre histoire de détective, confession personnelle et essai politique.

Une description au scalpel d'une certaine Amérique raciste, sexiste et anti-démocratique, prônant la supériorité de la « race » blanche, conception qu'on voudrait croire révolue.

Un film qui ne laisse pas indifférent.

Waltraud Verlaguet

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