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Festival de Berlin 2018

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José Padilha © Berlinale 2018


Réalisation : José Padilha
Scénario :   Gregory Burke
Caméra :Lula Carvalho

Avec :
Rosamund Pike (Brigitte Kuhlmann), Daniel Brühl (Wilfried Böse), Eddie Marsan (Shimon Peres), Lior Ashkenazi (Yitzhak Rabin), Denis Menochet (Jacques Lemoine), Ben Schnetzer (Zeev Hirsch), Angel Bonanni (Yoni Netanyahu), Juan Pablo Raba (Juan Pablo), Nonso Anozie (Idi Amin)

José Padilha

Né à Rio de Janeiro en 1967, producteur, scénariste et réalisateur, il écrit aussi des commandes pour un grand quotidien du Brésil.

Filmographie :
2002 Bus 174, documentaire, primé par un Emmy et le Peabody Award 
2007 Troupe d’élite (Tropa de elite), Ours d’Or à Berlin en 2008 
2009 Garapa 
2010 Secrets of the Tribe · (Tropa de Elite 2) et L’ennemi intérieur (Tropa de Elite 3
2011 Tri-Border
2012 The Sigma Protocol
2013  The Brotherhoods : The true story of two cops who murdered for the mafia
2014 Robocop · Rio, I Love You
2015 Narcos; serie Netflix 
2018 O Mecanismo; serie Netflix 

Otages à Entebbe (7 Days in Entebbe)

De José Padilha, USA / Royaume-Uni 2018, 107 min, Berlinale 2018

Entebbe Rosamund Pike, Daniel Bru?hl ©Liam Daniel

Encore un film inspiré de faits réels. Il semble que le cinéma soit devenu le témoin de l’Histoire.

Le 27 juin 1976, deux Palestiniens et deux Allemands ont pris un avion d’Air France en otage et l'ont détourné vers Entebbe (Ouganda). L’avion était en route depuis Tel Aviv vers Paris.

Ce qui est fort dans ce film c’est qu’il explore les différents points de vue. Il analyse aussi bien la vision des terroristes que celle du gouvernement d’Israël et celle d’Amin Dada. Celle des otages est peut-être la moins développée, même si quelques uns parmi eux émergent, comme la jeune femme qui prétend faire une fausse couche pour être évacuée, ou la rescapée des camps qui se trouve mal, ou l’ingénieur de l’avion qui essaie d’aider comme il peut.

Dans tous les cas, les positions sont nuancées. Les terroristes ne sont pas d’accord entre eux sur différents points, Itzhak Rabin et Shimon Pérès ne sont pas d’accord sur la conduite à tenir pour gérer la situation, c’est toujours une question d’ego : qui va arriver à imposer son point de vue – Amin Dada n’en parlons pas.

Ce qui est intéressant aussi, c’est le conflit de conscience du terroriste allemand (du nom de Böse, tout un programme), incarné par Daniel Brühl. D’un côté il est prêt à tout pour soutenir la cause palestinienne, mais cela suppose de se dresser contre Israël. Mais dès que les terroristes palestiniens séparent les Juifs des autres passagers, il est mal à l’aise car il sent que cela le met dans le même sac que les nazis, ce qui lui est insupportable. La femme qui perd la boule à un moment et qu’il amène dehors pour la calmer, porte un numéro d’immatriculation sur l’avant-bras. Böse le remarque, médusé, quand elle pose sa tête contre son épaule.

Un moment crucial c’est quand les soldats israéliens attaquent et que Böse pointe son arme sur les otages pour les exécuter. L’ingénieur français, avec lequel il a eu une conversation intéressante auparavant, lui fait signe de ne rien faire – et Böse baisse son arme. Après plusieurs jours au contact avec les otages, ces derniers ne sont plus une entité abstraite qu’il faut négocier, mais des personnes en chair et en os qu’il n’arrive plus à tuer.

Le réalisateur choisit de mettre en parallèle le récit des événement avec la représentation d’une chorégraphie, Chair Dance d’Ohad Naharin de 1990 (extrait de son œuvre Echad Mi Yodea qui reprend un chant traditionnel de la libération de l’esclavage). Le lien est fait par une des danseuses qui se trouve être la petite amie d’un des soldats. Lors des répétitions, la danseuse se fait reprendre par le chorégraphe car elle hésite à un moment, craignant de se blesser. Son petit-ami s’attire également un blâme parce qu’il hésite.

La leçon serait-elle qu’il ne faut pas hésiter ? Rien n’est moins sûr car toutes les positions sont complexes. Le gouvernement israélien a-t-il bien agi ? En tout cas ils ont eu de la chance – mais il n’y a toujours pas de paix en vue.

Un regret : la terroriste allemande est jouée par une anglaise et les Israéliens parlent tous anglais entre eux.

Synopsis : Une nouvelle adaptation du raid d'Entebbe, au cours duquel deux Palestiniens du FLP et deux Allemands d’une organisation extrémiste, les Cellules révolutionnaires, ont pris un avion en otage et l'ont détourné vers Entebbe (Ouganda). Ils ont retenu plus de cent otages, essentiellement des Israéliens, pendant une semaine. Parmi d’autres revendications ils réclamaient la libération d’une quarantaine de terroristes palestiniens. Le films relate les événements durant cette semaine à Entebbe où les preneurs d’otages étaient soutenus par Amin Dada. Basé sur de nouvelles recherches, il décrit la libération des otages non-juifs et les efforts du gouvernement israélien et de ses commandos de sécurité pour éventuellement terminer cet événement par la force. Comme dans ses précédents travaux, José Padilha utilise des événements réels pour explorer des thèmes comme la peur, la violence, la destruction et l’autodestruction.

Waltraud Verlaguet

Sélection officielle Berlin 2018

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