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Festival de Locarno 2018

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Synopsis :

Italie, fin du XVIe siècle. L’Eglise catholique romaine, se sentant menacée dans son hégémonie par la Réforme protestante, lance la première guerre idéologique systématique d’un Etat pour le contrôle total des consciences. Le nouveau confessionnal, dessiné justement dans ces années-là, qui était un lieu de consolation des âmes se transforme en tribunal de l’esprit. Ecouter, épier et dénoncer son prochain deviennent des pratiques obligatoires, sous peine d’excommunication, de prison ou de bûcher. Têtu et autodidacte, Menocchio, un vieux meunier d’un petit village perdu dans les monts du Frioul, décide de se rebeller. Recherché pour hérésie, il n’écoute pas les supplications de ses amis et de sa famille, et plutôt que de fuir ou de négocier, il affronte le procès. Il n’est pas juste las des abus, taxes, injustices, en tant qu’homme, Menocchio est sincèrement convaincu qu’il est l’égal des évêques, des inquisiteurs, et même du Pape, au point qu’au fond de lui il espère, il sent et il croit qu’il peut les convertir à un idéal de pauvreté et d’amour.

Né en 1976, Alberto Fasulo a commencé à travailler dans le cinéma en tant qu’assistant réalisateur sur des films de fiction ou des documentaires de création, apprenant le travail sur les plateaux. En 2008, il dirige et produit le documentaire Rumore bianco, sélectionné dans de nombreux festivals internationaux. En 2013, il dirige son premier long métrage de fiction, TIR, qui lui vaut le Marc’Aurélio d’Or du meilleur film à Rome. En 2015, il participe au 68e festival de Locarno avec Genitori, un documentaire qui traite du handicap.

(Informations du festival)

Menocchio

d'Alberto Fasulo Italie, Roumanie, 2018, 103 min.

© Locarno 2018

Des images magnifiques pour une histoire terrible. Des gros plans sur des visages marqués par une vie rude dans un clair-obscur digne d’un tableau de Rembrandt.

Jusqu’où aller pour rester fidèle à ses convictions ? Jusqu’où se trahir pour rester en vie ?

Les questions restent pertinentes aujourd’hui et c’est dans ce sens que le réalisateur présente moins un film historique qu’un film universel, et toujours actuel, à partir d’un fait historique.

Côté histoire, il s’est bien documenté. Il vient de la même région que Menocchio, Domenico Scandella de son vrai nom (1532–1599), il en avait entendu parlé à l’école et son histoire ne l’a plus lâché. Il a beaucoup travaillé sur les archives de la société des amis de Menocchio et notamment les procès verbaux de l’Inquisition. Le personnage principal n’est pas un acteur professionnel, mais un homme du cru, tandis que les représentants de l’Eglise sont des professionnels. Autre marqueur de la différence sociale : les gens du cru parle le frioule – ce qui se perd dans la traduction française.

Le film commence comme une scène de crèche : Menocchio aide un vache à mettre bas, sa femme prie pour une bonne délivrance, à côté sa fille tient un nourrisson. Magnifique gros plan sur l’œil de la vache, elle se lèche le ventre. La vraie vérité de la vie. Devant l’inquisiteur il doit décliner son identité : son père s’appelle Joseph, sa mère Marie…

Dans le dossier de presse, le réalisateur écrit :

« A une époque où les moindres allusions à une éthique, au sacré ou au spirituel, sont ridiculisées, détruites et balayées d’un revers de main par un simple tweet ou un commentaire sur Facebook, cette parabole est hautement pertinente : un homme essaie désespérément de trouver un chemin pour lutter contre le pouvoir, mais au lieu de cela il se trouve confronté à ses propres peurs, les trahisons et les compromissions de ses amis qui veulent le faire taire… Je voudrais ouvrir le débat à une éthique individuelle en tant que membre d’une communauté face au pouvoir. »

Waltraud Verlaguet

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