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Festival de Berlin 2014

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La tercera orilla (La troisième rive du fleuve*) de Celina Murga

En quête de soi

Daniel Veronese, Alián Devetac dans La tercera orilla © Tresmilmundos Cine

Avec Alián Devetac, Dylan Agostini Vandenbosch, Daniel Veronese

Un homme d'âge moyen dans une petite ville d'Argentine, médecin et farmer, entretient deux familles, une légitime, l'autre non. Il se projette sur le fils aîné de sa femme illégitime qu'il destine à lui succéder, tant comme médecin que dans son ranch. Le fils s'applique, tout semble suivre son cours, jusqu'à ce que le père parte en vacances.

La jeune réalisatrice peint par touches succéssives, sur un rythme calme et sans gros effets, ni sur le plan dramaturgique ni sur le plan esthétique, une image quasi-documentaire d'une relation père-fils dans une société patriarcale, conservatrice. La situation d'une double-famille semble habituelle en Argentine, le père n'est pas méchant, ni plus machiste que les autres, il donne régulièrement de l'argent à chacune de ses femmes et se soucie de l'éducation de ses enfants. Il croit en son aîné 'de la main gauche', lui obtient un stage pour le préparer à ses études de médecine, lui confie son meilleur fusil pour garder la ferme qu'il lui demande de surveiller pendant ses vacances, lui prête sa camionnette, essaie de l'initier à la sexualité en l'amenant dans un 'bar'...

Celina Murga, photo : Bart Michiels © Rolex

Le fils est visiblement tiraillé entre son père et sa mère. Il voit sa mère pleurer quand le père part, il observe son père en cachette pour essayer de comprendre quel type d'homme il est, il défend son demi-frère, le fils de la femme 'officielle', quand celui-ci se fait harceler à l'école.

Et pourtant, à un moment, il décide de tout remettre en question. Il 'tue le père' - non de façon physique, mais symbolique - puis il part. Le titre indique un lieu qui n'existe pas : le jeune, comme tout jeune en quête d'identitité, d'une place dans ce monde, balloté entre l'empathie pour sa mère et la trajectoire construite pour lui par son père, comprend qu'il n'a pas sa place. Il ne veut pas devenir comme ça, il ne veut pas vivre cette vie-là.

Ce film, soutenu par Scorcese, réalisé par une jeune femme qui cherche à pénétrer du regard ce monde d'hommes, convainc par la simplicité de la construction d'un cheminement qu'on pourrait considérer comme anti-initiatique : c'est dans le rejet de ce qu'on lui a transmis que ce jeune trouve son issue.

Waltraud Verlaguet

Sélection officielle Berlin 2014

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