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PROtestants et FILmophiles

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Berne, le 1er octobre 2006

Pro-Fil est membre d'INTERFILM

INTERFILM est une plateforme internationale pour coordonner et mettre en réseau des particuliers et des institutions travaillant dans le domaine du cinéma et de la théologie, de l’audiovisuel et des Eglises. INTERFILM a été fondé en 1955 à l’initiative de représentants protestants allemands, français, néerlandais et suisses, impliqués dans ce domaine, et comprend aujourd’hui, à côté d’organismes protestants de divers pays, également des spécialistes anglicans, orthodoxes et juifs.

Théologiquement, INTERFILM se situe dans la ligne du Conseil Œcuménique des Eglises et travaille en collaboration avec la WACC (World Association for Christian Communication) à Toronto et avec SIGNIS (l’Association mondiale catholique pour le Communication) à Bruxelles. Conférence des Eglises Européennes (KEK) à Genève est par ailleurs membre collectif d'INTERFILM.

INTERFILM est constitué de membres individuels et collectifs. Pro-Fil, en tant qu'association, compte parmi les membres collectifs; en outre, plusieurs membres de Pro-Fil font individuellement partie d'INTERFILM.

Régulièrement, des membres de Pro-Fil sont envoyés par INTERFILM pour participer aux jurys oecuméniques de différents Festivals du Film.

Un peu d'histoire

Fondé le 22 octobre 1955 à Paris par des pionniers protestants de l'engagement pour le Cinémades des Pays-Bas, de l'Allemagne, de la Suisse et de la France, INTERFILM est une plateforme internationale pour coordonner et mettre en réseau des particuliers et des institutions travaillant dans le domaine du cinéma et de la théologie, de l'audiovisuel et des Eglises. Conformément à l'esprit du Conseil Oecuménique des Eglises, INTERFILM comprend des membres appartenant aux Eglises de la Réforme et de l'Orthodoxie, mais également quelques personnes de religion juive et de confession catholique, s'ils ne sont pas déjà engagés dans l'organisation catholique internationale pour la communication (SIGNIS).

INTERFILM existe grâce à l'engagement têtu de personnes visionnaires qui, sous le choc de la deuxième guerre mondiale, ont attiré l'attention sur ce moyen de communication extraordinaire qu'est le cinéma, alors âgé de 50 ans, et qui se sont posé la question comment ne réagir au fait que les salles obscures attirent souvent plus de monde que les églises. On se demandait qu'elle pouvait et devait être l'attitude des Eglises. Plusieurs réponses ont été proposées. En France, les adeptes du film ont mis l'accent sur la discussion dans les cinémas, les maisons paroissiales et les églises, pour mieux comprendre les films commerciaux.Les protagonistes de ce programme furent Henri et Mady de Tienda qui ont fondé SERCINEV, "Service Cinématographique d'Evangélisation" (appelé plus tard "Association d'Animation de Séance pour l'Education par le Cinéma et le Témoignage Spirituel" : ASPECTS).

L'Allemagne et la Suisse ont privilégié un travail de communication protestante, indépendante de la publicité, pour soutenir une appréciation critique du marché cinématographique et la distribution et la projection de films choisis. Les pays anglo-saxons par contre ont investi dans leur propre production de films religieux, atteignant rapidement la limite des possibilités financières..

Dès 1960, au vue de ses moyens, INTERFILM a renoncé à l'idée de produire ses propres films ou de s'engager dans une politique cinématographique. Cela devrait être la tâche de ses membres dans leurs pays respectifs. INTERFILM par contre devrait se concentrer sur la question des critères pour juger des films, et sur le choix de films de qualité à primer et à promouvoir à l'occasion de festivals internationaux. Le dialogue avec le monde cinématographique était alors bien avancé, si bien que INTERFILM a pu, dès 1963, participer aux Festivals internationaux de Berlin et de Mannheim avec son propre prix, décerné à un film de la compétition, parallèlement au prix du jury officiel. Un an plus tard, INTERFILM était présent avec son propre jury également au Festival international du court-métrage d'Oberhausen, et en 1968, grâce à l'initiative d'Henri et Mady de Tienda, un jury d'INTERFILM a pu être accrédité à Cannes, le plus fameux des Festivals internationaux. Mais puisque ce festival a été interrompu suite aux émeutes étudiantes, le premier prix d'INTERFILM n'a pu être décerné à Cannes qu'en 1969. Ensemble avec l'organisation catholique internationale du Cinéma OCIC, des jurys oecuméniques ont pu être mis en place en 1973 à Locarno et une année plus tard à Cannes. La péréstroika a rendu possible pendant un court laps de temps un travail oecuménique à Moscou et à Saint-Pétersbourg. De façon permanente, des jurys oecuméniques ont vu le jour à Montréal (1979), Berlin (1992), Mannheim-Heidelberg (1995), Oberhausen (2000), Fribourg (2001), et après la chute du mur également à Leipzig (1990), Karlovy Vary (1994), Cottbus (1999), Kiev (1999, avec des interruptions), Bratislava (2001) et Zlin (2002). Mais la liste n'est pas encore complète, puisque INTERFILM envoie également ses propres jurys au Festival du prix Max Ophuls du jeune film allemand à Saarbrücken (depuis 1985), aux journées du film nordique à Lubeck (depuis 1966) et au Festival "Arsenals" à Riga (depuis 2004), en outre, l'académie d'Interfilm décerne son "One-future-Preis" lors du Festival de Munich depuis 1987.

Les jurys décernent un prix (et éventuellement une mention spéciale) à des films qui se distinguent par leur qualité artistique, qui expriment des attitudes humaines conformes à l'évangile ou incitent à une discussion dans ce sens, et qui sensibilisent le spectateur à des questions et valeurs spirituelles et sociales. Par cette démarche, les membres des jurys (et par là l'ensemble des membres d'INTERFILM) prennent conscience de l'importance d'une réflexion sensible de l'oeuvre artistique du film, et d'autre part de l'obligation d'exprimer leurs propres traditions religieuses dans un langage partagé par tous. Ils développent ainsi une sensibilité particulière pour des tendances cinématographiques marginales et découvrent celles des autres continents. Ils s'engagent pour une critique sociale et découvrent que le contenu des films peut être très proche du message biblique et que par ailleurs, il interpelle les Eglises et la théologie. Depuis 1997, INTERFILM, avec la Conférence des Eglises d'Europe, remet chaque année lors du Festival de Berlin le "Prix Européen John Templeton", doté maintenant de 10 000 €, ce qui permet d'attirer l'attention du public sur ce film. Depuis 2004 existe le projet de décerner également un John-Templeton-Prix pour un film documentaire lors du Festival "Visions du Réel" à Nyon.

En complément des journées d'études et séminaires organisés par les différents membres d'INTERFILM (Académie, Centrales de Médias, instituts de formation pastorale etc.), INTERFILM lui-même (en collaboration avec WAAC, l'association mondiale de communication chrétienne) offre régulièrement des séminaires internationaux de formation ; les derniers portaient sur le thème "donner une âme à l'Europe" à Bad Segeberg/RFA (1997), à Nîmes/France (1998), à Riga/Lettonie (1999), à Örebro/Suède (2000), puis à Sofia/Bulgarie (2001), à Mannheim/RFA (2002), à Iasi/Roumanie (2003) sur le thème " signes et histoires d'espoir au cinéma ", et enfin en Crète (2004) sur le thème "iconographie orthodoxe et culture cinématographique contemporaine". Cette énumération montre que la réflexion sur Eglise et Cinéma a surtout investi le domaine de la diaconie, mais qu'en outre le Cinéma est un champ de recherche passionnant pour la théologie. C'est le thème de la dissertation récemment publiée "Eglise, Film et Festivals" dans laquelle Julia Helmke retrace l'histoire des jurys protestants et oecuméniques entre 1948 et 1998, et analyse les critères selon lesquels ces jurys décernent leur prix. (Kirche, Film und Festivals, Erlangen : Verlag christliche Publizistik 2005, tome XI d'une série intitulée: Studien zur Christlichen Publizistik, ISBN 3-933992-11-7; pour l'histoire d'INTERFILM, cf. aussi: Julia Helmke / Hans Hodel / Karsten Visarius (éds), Kirche und Film im Dialog / Church and Film in Dialogue; disponible au siège social d'INTERFILM c/o GEP, Emil-voon-Behring-Str. 3, D-60394 Frankfurt a.M.)

Hans Hodel, président d'INTERFILM