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Archive des éditos

Edito : avril 2013

Le poisson de Lumière

Une blague classique nous conseille de chercher nos clefs perdues sous la lumière. Elle nous rappelle aussi ce que nous cherchons dans les salles obscures : la lumière ! Réfléchir en groupe aux questions que nous nous posons sur les films pour en faire jaillir une signification nouvelle qui nous accompagne et nous éclaire. Profitons du mois d’avril pour nous dérider au cinéma ! 

Un premier film de poisson d’avril pourrait être, en 1895, La Pêche aux poissons rouges de Louis Lumière. On y voit, pendant quelques secondes, une fillette d’un peu moins d’un an, la main dans un bocal aux formes arrondies, traquant maladroitement son hôte apeuré. Pionnier, entre autres, des films comiques, Lumière a connu des successeurs plus ou moins habiles ou légers et nous regardons souvent avec un peu plus de méfiance les comédies que les drames. Pourtant, l’exemple du théâtre de Molière devrait nous rappeler que ces films peuvent être aussi riches et profonds que d’autres plus graves. Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay, est un divertissement agréable et les comédies que Ken Loach se plait à alterner avec ses drames, comme Looking for Eric ou, plus récemment, La part des anges, ont contribué avec poids à la densité de nos discussions mensuelles. Une autre comédie récente Wadjda de Haïfa Al Mansour accueillie par un grand succès à la Mostra de Venise et récompensée par le Prix Interfilm, est l’exemple même du film subtil qu’on peut regarder de nombreuses fois et découvrir encore, grâce à la complexité et la richesse des thèmes abordés. Le XVIème Festival chrétien du cinéma de Montpellier nous recommande dans le dernier Vu de Pro-Fil : « Souriez, je vous prie… ».  A vos zygomatiques !

Nicole Vercueil