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L'aveu


Introduction au film L'aveu,

Séminaire Pro-Fil 2012

Quelques mots sur l'origine du film. Costa-Gavras qui avait déjà tourné avec Jorge Semprun Z que vous verrez demain, sitôt lu le livre d'Artur London, L'aveu, dans l'engrenage du Procès de Prague, paru en septembre 1968, demande à Jorge Semprun de le réaliser avec lui. Le film sort 17 mois plus tard. Yves Montand qui fit sienne l'épreuve d'Artur London parut, sans discussion, l'acteur adéquat.
  Artur London a eu une trajectoire exceptionnelle. Il naît en 1915, à Ostrava, en Tchécoslovaquie, dans une famille d'artisans politisés. Il entre à 14 ans aux Jeunesses communistes dont il devient Secrétaire. Après avoir été emprisonné, il part à Moscou en 1934. Avec l'accord du Parti, il s'engage dans les Brigades internationales. Après la guerre d'Espagne, réfugié en France, il deviendra le dirigeant de la MOI dans la résistance française sous le pseudo de Gérard. Déporté au camp de Mathausen, il en revient et, en France, s'occupe des Tchèques pour les rapatrier. Pour guérir ne tuberculose contractée au camp, il accepte, en 1947, l'aide financière de Noël Field qui dirige un service d'aide américain en Suisse. Il retourne en Tchécoslovaquie l'année suivante comme vice- ministre des Affaires étrangères. Communiste convaincu, il approuve le procès stalinien de Rajk en Hongrie. Arrêté à son tour en 1951, il est condamné à la prison et libéré en 1956. De  retour en France, il écrit L'aveu parce qu'il pense pouvoir le faire paraître avec le Printemps de Prague. Il est réhabilité, décoré de l'ordre de la République tchécoslovaque. L'invasion du pays par les tanks soviétiques, suivis de la Normalisation entraîne, un an plus tard, la déchéance de sa nationalité. Il publiera, après la sortie de L'aveu, un article pour apporter sa caution au film très attaqué par le PC français.
  Jorge Semprun connaissait bien Artur London, comme ancien de la guerre d'Espagne et comme dirigeant de la MOI. Dans la résistance, Semprun avait adopté le même pseudonyme que son aîné. A Buchenwald, les copains français l'appelaient : Gérard. Il avait revu, en 1964, London qui lui avait fait "des heures durant le récit haletant" du mécanisme hallucinant de son procès ainsi que la douloureuse histoire de sa femme, Lise, résistante française communiste déportée à Ravensbruck. Entendant les aveux de son mari au procès, elle l'avait désavoué publiquement puis, les yeux dessillés, avait contribué à sa libération.
  L'adaptation de Jorge Semprun suit fidèlement le récit d'Artur London qui mêle emprisonnement torturant et autobiographie,  sauf la fin sur laquelle nous reviendrons ainsi que le flashforward des "soleils" dont nous parlerons dans le débat.

Contexte historique :

Comme le livre, le film montre l'arrestation en 1951 d'Arthur London, (vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie), sa détention et ses tortures à Prague en 1952. Cette dénonciation du stalinisme rencontra l'opposition du PCF.

Les procès staliniens après la rupture de Tito en Yougoslavie avec Staline:
-Le Procès Rajk à Budapest en 1949, ministre de l'intérieur, accusé de titisme, pendu avec 18 autres.
- le Procès Slansky, ministre des Affaires étrangères, à Prague en 1952
-Le Procès des  blouses blanches  à Moscou, décembre 1952 : 9 médecins, dont 6 juifs, sont accusés de sionisme au service de la CIA. Procès arrêté par la mort de Staline en 1953. 

Le Printemps de Prague en 1968 qui libéralisa le régime communiste et le Parti, réhabilita les condamnés de Prague. Il fut brutalement interrompu par l'invasion commandée par Moscou en août 1968. Après une période de "Normalisation", la répression s'abattit sur tous les acteurs du Printemps de Prague dès 1969.

Françoise Nicoladze

Autres articles sur ce film

  • Violences, guerre, armes, cow-boys... (F. Wilkowski-Dehove)
  • Quand politique et violence se mêlent (F. Wilkowski-Dehove et J. Wilkowski)
  • Les scénarios de Jorge Semprun (J. Zucker)
  • L'autobiographie et ses thématiques (F. Nicoladze)
  • Hommage à un scénariste engagé (A. Le Goanvic)
  • Amen (J. Lods)

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