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The Rider

de Chloé Zhao
Etats-Unis d'Amérique 2017, 105min
Grand Prix, Deauville, 2017 Art Cinema Award, Quinzaine des réalisateurs, Cannes, 2017

Auteur : Chloé Zhao est une scénariste et réalisatrice sino-américaine, née à Pékin. Elle a étudié les sciences politiques au Mount Holyoke College (Massachusetts) et la production cinématographique à l'université de New York. Son premier long métrage, Les Chansons que mes frères m'ont apprises, a été présenté au Festival du film de Sundance en 2015, festival du film indépendant, puis à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2015. Son second long métrage, The Rider, a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2017 où il a remporté le Prix Art Cinema du meilleur film de cette sélection. Il a été ensuite sélectionné au Festival du cinéma américain de Deauville 2017 où il a remporté le Grand prix.

Résumé : Brady, jeune cow-boy, entraîneur de chevaux et étoile montante du rodéo, voit sa vie basculer après qu’un cheval lui a écrasé le crâne au cours d’un rodéo. On lui annonce alors qu’il ne pourra plus faire d’équitation. De retour chez lui, sans goût pour une vie différente, il est confronté à la vacuité de sa vie : il est désormais un cow-boy qui ne peut ni faire de rodéo ni même monter à cheval. Il lui faudra apprendre à survivre.

Analyse : La réalisatrice a, pour ce deuxième long métrage, installé de nouveau sa caméra dans la réserve indienne de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. C’est le milieu des cowboys qui pratiquent le rodéo et le domptage de chevaux sauvages. Dans cette immense nature magnifique mais aride et vide de tout espoir la réalisatrice a choisi de filmer une famille et les évènements réels auxquels ils sont confrontés. Ce n’est pas pour autant un documentaire, même si tous les acteurs non professionnels jouent leur propre rôle ; Chloé Zhao a choisi la fiction sans la sècheresse d’un docu-fiction ou la manière du cinéma-vérité. C’est avec beaucoup de finesse, de subtilité, d’intelligence, dans une mise en scène sobre et rigoureuse avec un regard plein de bienveillance que la réalisatrice dresse le portrait émouvant de ce jeune homme blessé qui doit faire face à un rêve brisé. Il fait partie des déshérités de l’Amérique ; de ceux qui vivent dans une précarité économique, sociale et sanitaire, de ceux auxquels l’Amérique n’offre aucun espoir d’un autre futur. Sans forcer les larmes ni dénoncer avec ostentation, avec douceur et simplicité, la réalisatrice pose la question : comment continuer à vivre de ses blessures dans un monde où ne plus chevaucher, ne plus risquer sa vie dans la monte de chevaux sauvages, c’est perdre sa place dans son milieu, c’est ne plus vivre. Brady résume sa situation poignante en quelques mots : « Un animal aurait été blessé comme je l’ai été, on l’aurait abattu. Moi, je suis obligé de vivre … ». C’est un être silencieux. Seul son visage douloureux nous dit la peine indicible qui est la sienne mais nous dit également qu’il est un être indomptable, qui veut se battre contre la fatalité, qui ne veut pas se résigner. C’est un être d’instinct, proche de la nature et surtout des chevaux avec lesquels il nous donne l’impression de communiquer par télépathie, à l’intuition. C’est l’occasion de magnifiques scènes émouvantes, tournées sur le réel, lorsque d’une main, d’un geste, d’un mot susurré il apaise le cheval fou, lui faisant comprendre qu’il est le complice de sa liberté. Être d’une grande sensibilité, à l’écoute des autres et particulièrement de son ami, lourdement handicapé à vie par le même accident que le sien mais qui ne lui a pas laissé une deuxième chance, et auquel il fait mimer le rodéo sur son fauteuil roulant. À l’écoute de sa sœ;ur autiste sur laquelle il veille avec attention. Cette tendresse sera sa survie. 

De ce récit intime d’une vie fracturée Chloé Zhao nous donne un film intelligent, émouvant, d’une grande beauté.ù

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