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Réalisation : Réalisation : Barbet Schroeder ; Images : Caroline Champetier, Jean-Luc Perréard ; Montage : Nelly Quettier ; Musique : Jorge Arriagada ; Son :Yves Coméliau, Béatrice Wick, Dominique Hennequin ; Production : Yalla films ; Distribution : Les films du Losange
Avec :
class="justifie">Producteur, scénariste, acteur, cinéaste atypique et éclectique, né en Iran, proche de la Nouvelle Vague dans les années 60, exilé aux Etats-Unis dans les années 80, Barbet Schroeder s’est situé, comme Vergès qui le fascinait, dans la mouvance communiste puis de l’aide au FLN algérien. Auteur de documentaires et de films de fiction approchés dit-il lui-même comme des documentaires - dont More (1969), Général Idi Amin Dada (1973), Koko, le gorille qui parle (1975), Tricheurs (1983), Barfly (1987), Le mystère von Bulow (1991, Kiss of death (1995), Calculs meurtriers (2002))- il déclare, avec ce film, sélectionné cette année dans "Un certain Regard" à Cannes, avoir voulu jeter un regard sur sa vie politique dans les cinquante dernières années.
Résumé :
Communiste, anticolonialiste, d’extrême droite ? Quelle conviction guide Jacques Vergès ? Le cinéaste ne fait pas un portrait chronologique mais « un film de détective » en s'intéressant plus particulièrement aux liens de l'avocat avec le terrorisme (la guerre d'Algérie, le combat palestinien, la bande à Baader). D’affaires politiques troubles, aux connexions vertigineuses, en attentats terroristes aveugles, Barbet Schroeder suit les méandres empruntés par "L’avocat de la terreur" tout en refusant de juger sa personnalité sulfureuse.
Analyse :
En savons nous plus sur le mystère Jacques Vergès à la fin de la longue enquête que lui consacre Barbet Schröder ? Ce n’est pas sûr mais nous avons en main toutes les pièces d’un dossier qui tisse un contrepoint entre le plaidoyer pro-domo extrêmement habile d’un personnage au cynisme déconcertant et à l’Ego surdimensionné, et les témoignages et faits bruts qui permettent, pendant le cours même du film, de prendre du recul et de ne pas céder à la séduction perverse de l’avocat. Son origine métissée et l’appartenance de sa famille à la grande communauté hétérogène des humiliés fonde un anticolonialisme qui au départ tire ses lettres de noblesse de la défense des patriotes algériens acculés à un terrorisme légitimé pour lui par leur lutte de libération, et notamment de sa passionaria Djamila Bouhired, dont il épousera la cause et la personne... La dérive ultérieure est néanmoins saisissante qui va, de façon boulimique, lui faire prendre la défense non seulement de tous les terroristes, quels que soient leur idéologie et leur forfaits, mais également de génocidaires comme Pol Pot ou Barbie. Interviews de terroristes en direct (HJ Klein) ou par téléphone (Carlos), commentaires de journalistes, photos ou bandes d’actualité d’attentats se succèdent, avec une claire identification sur l’écran des hommes, des lieux , et des dates qui sont évoqués. La rigueur du montage est parfaite, l’attention du spectateur ne faiblit à aucun instant et son sang se glace lorsque, avec le générique de fin, défilent les photos de tous les criminels politiques que Vergès a défendus et dont un trop grand nombre sont restés impunis ou vivent dans la tranquillité après leur libération.
Jean-Michel Zucker
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