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Réalisation Radu Mihaileanu - Scénario : Radu Mihaileanu et Alain Michel Blanc - Image : Laurent Dailland.- Montage : Ludovic Troch. - Prod. : Alain Attal -. Distr. : EUROPACORP
Avec :
Alexei Guskov (Andreï Filipov), Dimitri Nazarov (Sacha Grossman), Mélanie Laurent (Anne-Marie Jacquet), François Berléand (Olivier Morne Duplessis), Miou Miou (Guylène de la Rivière)Né en 1958 à Bucarest, Radu Mihaileanu fuit la Roumanie de Ceausescu en 1980 et se réfugie en France où il étudie le cinéma à l’IDHEC. Après avoir été plusieurs années assistant réalisateur, Il réalise en 1993 son premier long métrage, Trahir. Son second long métrage, Train de vie, connaît un succès international, notamment grâce à deux prix gagnés à Venise en 1998. Après avoir tourné plusieurs téléfilms, la rencontre d’immigrés éthiopiens en Israël le conduit à la réalisation en 2005 de Va, vis et deviens. Il s’appelle Andreï Filipov. Il était chef d’orchestre célèbre, dirigeait l’orchestre du Bolchoï. Aujourd’hui il est toujours au Bolchoï, mais en tant qu’homme de ménage : trente ans plus tôt, Brejnev a brisé sa carrière parce qu’il refusait de licencier ses musiciens juifs. Mais voilà qu’arrive un fax dont Andreï s’empare : le théâtre du Châtelet à Paris commande au Bolchoï un concert exceptionnel. Une idée folle traverse l’ancien Maestro : dissimuler ce fax à sa direction, négocier masqué avec le Châtelet, partir en quête de ses anciens musiciens éparpillés dans différentes galères et se présenter à Paris avec eux en les faisant passer pour l’orchestre du Bolchoï. Avec au programme, le concerto pour violon de Tchaïkovski. Film après film, Radu Mihaileanu affirme la même conviction : on s’échappe des prisons en se déguisant. Dans Train de vie, des Juifs organisaient un faux convoi de déportés pour s’enfuir et échapper aux camps. Dans Va, vis et deviens, un enfant éthiopien était sauvé en se faisant passer pour juif. Si Le concert reprend ce principe de « l’imposture positive », il est aussi l’affirmation d’une stupéfiante foi en la vie. Une foi qui repose même sur la certitude du miracle. Car rien de plus incroyable, de plus improbable que le succès de cette entreprise conduite par une bande de vieux musiciens éclopés de la vie qui — absents aux répétitions, adeptes de la bouteille et profitant de Paris pour se livrer à des petits commerces — s’avèrent complètement ingérables. On l’a compris : on est souvent dans le registre de la farce, cuivres et percussions. Mais aussi dans celui des compositions déchirantes pour orchestre à cordes avec l’autre fil rouge tissé par Radu Mihaileanu : un lien secret unit dans le cœur d’Andreï Filipov la soliste d’aujourd’hui, une jeune violoniste française, Anne-Marie Jacquet, à celle qui avait joué à Moscou trente ans plus tôt ce même concerto de Tchaïkovski, lors du dernier concert du Maestro. N’en disons pas plus, sinon que ce film dans lequel Radu Mihaileanu développe en sourdine et en toute discrétion ses thèmes favoris - la volonté de se relever, l’identité incertaine, le pied de nez aux totalitarismes, la force de la transmission…-, constitue avant tout un grand film populaire oscillant sans cesse entre le rire et le drame, basculant du burlesque au lyrisme le plus appuyé. Avec, en apothéose, le miracle attendu : le concert lui-même, un grand moment de cinéma. Un moment où le choix du concerto de Tchaïkovski apparaît comme une évidence : c’est une musique qui vous essore le cœur, et le film est au diapason. Dans ces instants, Radu Mihaileanu fait vibrer la chanterelle de son violon à lui, la caméra, jusqu’à vous arracher des larmes.(Jean Lods)
ov (Andreï Filipov), Dimitri Nazarov (Sacha Grossman), Mélanie Laurent (Anne-Marie Jacquet), François Berléand (Olivier Morne Duplessis), Miou Miou (Guylène de la Rivière)Né en 1958 à Bucarest, Radu Mihaileanu fuit la Roumanie de Ceausescu en 1980 et se réfugie en France où il étudie le cinéma à l’IDHEC. Après avoir été plusieurs années assistant réalisateur, Il réalise en 1993 son premier long métrage, Trahir. Son second long métrage, Train de vie, connaît un succès international, notamment grâce à deux prix gagnés à Venise en 1998. Après avoir tourné plusieurs téléfilms, la rencontre d’immigrés éthiopiens en Israël le conduit à la réalisation en 2005 de Va, vis et deviens.
Résumé :
Il s’appelle Andreï Filipov. Il était chef d’orchestre célèbre, dirigeait l’orchestre du Bolchoï. Aujourd’hui il est toujours au Bolchoï, mais en tant qu’homme de ménage : trente ans plus tôt, Brejnev a brisé sa carrière parce qu’il refusait de licencier ses musiciens juifs. Mais voilà qu’arrive un fax dont Andreï s’empare : le théâtre du Châtelet à Paris commande au Bolchoï un concert exceptionnel. Une idée folle traverse l’ancien Maestro : dissimuler ce fax à sa direction, négocier masqué avec le Châtelet, partir en quête de ses anciens musiciens éparpillés dans différentes galères et se présenter à Paris avec eux en les faisant passer pour l’orchestre du Bolchoï. Avec au programme, le concerto pour violon de Tchaïkovski.
Analyse :
Film après film, Radu Mihaileanu affirme la même conviction : on s’échappe des prisons en se déguisant. Dans Train de vie, des Juifs organisaient un faux convoi de déportés pour s’enfuir et échapper aux camps. Dans Va, vis et deviens, un enfant éthiopien était sauvé en se faisant passer pour juif. Si Le concert reprend ce principe de « l’imposture positive », il est aussi l’affirmation d’une stupéfiante foi en la vie. Une foi qui repose même sur la certitude du miracle. Car rien de plus incroyable, de plus improbable que le succès de cette entreprise conduite par une bande de vieux musiciens éclopés de la vie qui — absents aux répétitions, adeptes de la bouteille et profitant de Paris pour se livrer à des petits commerces — s’avèrent complètement ingérables. On l’a compris : on est souvent dans le registre de la farce, cuivres et percussions. Mais aussi dans celui des compositions déchirantes pour orchestre à cordes avec l’autre fil rouge tissé par Radu Mihaileanu : un lien secret unit dans le cœur d’Andreï Filipov la soliste d’aujourd’hui, une jeune violoniste française, Anne-Marie Jacquet, à celle qui avait joué à Moscou trente ans plus tôt ce même concerto de Tchaïkovski, lors du dernier concert du Maestro. N’en disons pas plus, sinon que ce film dans lequel Radu Mihaileanu développe en sourdine et en toute discrétion ses thèmes favoris - la volonté de se relever, l’identité incertaine, le pied de nez aux totalitarismes, la force de la transmission…-, constitue avant tout un grand film populaire oscillant sans cesse entre le rire et le drame, basculant du burlesque au lyrisme le plus appuyé. Avec, en apothéose, le miracle attendu : le concert lui-même, un grand moment de cinéma. Un moment où le choix du concerto de Tchaïkovski apparaît comme une évidence : c’est une musique qui vous essore le cœur, et le film est au diapason. Dans ces instants, Radu Mihaileanu fait vibrer la chanterelle de son violon à lui, la caméra, jusqu’à vous arracher des larmes.
Jean Lods
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