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Réalisation : Kevin Macdonald. Prod. : Film Four International. Distr. : Twentieth Century Fox
Avec :
Forest Whitaker (Amin Dada), James McAvoy (Nicholas Garrigan), Gilian Anderson (Sarah), Kerry Washington (Kay), David Oyelowo (docteur Junju)
Cinéaste écossais né à Glasgow en 1967, Kevin Macdonald a déjà réalisé Un jour en septembre (tourné en 1999, mais sorti en 2006), documentaire sur l'enlèvement d'athlètes israéliens par un commando palestinien lors des jeux olympiques de Berlin en 1972, et, en 2004, La mort suspendue, thriller montagnard centré sur l'ascension d'un sommet en Amérique du sud. Son dernier film, My ennemy, est actuellement en postproduction.
Résumé :
Jeune médecin écossais désireux de quitter une atmosphère familiale un peu étouffante et de découvrir le monde, Nicholas Garrigan arrive en Ouganda et tombe sous le charme de l'Afrique. A l'occasion d'un accident de voiture, il fait connaissance d'Amin Dada qui vient d'être élu président de l'Ouganda (1971). Une sorte de coup de foudre réciproque rapproche les deux hommes. Nicholas Garrigan devient le médecin personnel et l'homme de confiance de celui qui va peu à peu devenir un despote sanguinaire.
Analyse :
Qu'on ne s'attende pas à trouver ici une description détaillée du régime d'Amin Dada : le véritable sujet du film n'est pas dans l'évocation de l'Ouganda au cours de ces années noires. Il se trouve d'abord dans la tentative de Kevin Macdonald (un peu comme l'ont fait récemment Oliver Herschbiegel pour Hitler dans La chute et Alexandre Sokourov pour Hiro Hito dans Le soleil ) de décrypter l'Amin Dada monolithique et sanguinaire que dénonce l'histoire et de lui rendre la part d'humanité et de fragilité que recèle tout monstre. Il réside aussi (et c'est là que se justifie le personnage entièrement fictionnel de Nicholas Garrigan ) dans l'utilisation par le réalisateur d'un contexte historique pour en faire dériver une sorte de fable sur les mécanismes du pouvoir absolu et montrer comment un tyran sait user des profondeurs troubles et irrationnelles de l'être pour fasciner ses sujets jusqu'à l'aveuglement.
Reste que l'origine européenne de ce personnage fictionnel appelle une remarque, qui est plus d'ordre moral ou politique que vraiment cinématographique, et qui est valable non seulement pour ce film mais de manière générale pour tous les films récents sur l'Afrique produits par l'Occident (Lord of war, Blood diamond, The constant gardener, Hotel Rwanda, et j'en oublie) : à tout film sur le continent noir, il faut un héros blanc, indispensable à l'identification du spectateur, estiment les producteurs. Quand l'Occident se penche sur l'Afrique, c'est encore pour se regarder.
Jean Lods
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