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Réalisation Andrzef Wajda - Scénario : Andrzek Wajda d'après Jaroslaw Iwaszkiewicz, Sandor Maral, Krystyna Janda
Avec :
Krystyna Janda, Pawel Szajda, Jan EnglertAndrzef Wajda est né en 1926 en Pologne. Son père, officier, est tué lors du massacre de Katyn, orchestré par les soviétiques. Wajda s'engage dès 16 ans dans la résistance à l'occupant nazi. A la fin de la guerre il effectue des études de cinéma à Cracovie puis à Lodz et réalise en 1955 son premier long-métrage : "Génération". Ses positions anti-staliniennes lui procurent bien des ennuis avec la censure. Sa filmographie est importante. Signalons particulièrement "Cendres et diamant" (1958), "L'homme de marbre" (1977) et "L'homme de fer" (1981), "Danton" (1983), "Katyn" (2007) ...... Son œuvre cinématographique a été récompensée au plus haut niveau : le cinéaste a notamment reçu un Prix spécial du jury et une Palme d'or à Cannes, deux César et un prix Louis-Delluc à Paris puis un Oscar d'honneur à Hollywood, couronnant en 2000 l'ensemble de sa carrière.Dans une chambre d'hôtel, Krystyna Janda, actrice, parle des derniers moments de la vie de son mari, le chef-opérateur Edward Klosinski, alors qu'elle s'apprêtait à tourner le nouveau film d'Andrzef Wajda: "Tatarak". Dans ce film elle tient le rôle de Marta, une femme d'âge mûr qui réapprend à aimer la vie aux côtés de Bogus, un jeune homme qui lui rappelle ses fils disparus. Marta est elle-même atteinte d'une maladie grave dont l'issue s'approcheC'est à une méditation sur la mort que nous invite Wajda, la mort comme thème principal et quelques variations. Il y a d'abord la mort et surtout l'approche de la mort, dans le récit que nous fait l'actrice Krystyna Janda des derniers mois de la vie de son mari, avec la découverte plus ou moins déniée du mal qui le ronge, son refus de voir ce mal ou son évitement de tout ce qui le lui rendrait encore plus présent (connaître les résultats des examens médicaux par exemple...), et l'accompagnement de son mari, qu'a fait Krystyna lors de ces derniers mois. Ce récit est fait dans une mise en scène minimaliste : une chambre en plan large, une femme jamais montrée en gros plan et le plus souvent légèrement de dos, qui parle Ce dont elle parle n'est jamais représenté. Cette approche de la mort et cette mort réelle n'existe qu'à travers le discours de la femme. Mais celle-ci, grâce à cette présentation particulièrement sobre, ne s'interpose jamais entre le spectateur et les événements dont il écoute l'évocation.
C'est un parti très différend que prend le réalisateur lors des scènes du film dans lequel Krystyna Janda joue le rôle de Marta. Ici la fiction prend les couleurs de la réalité, d'abord avec l'évocation de la mort des deux fils dont Marta semble n'avoir pas fait le deuil, puis l'évocation de la mort prochaine de Marta (dont on ne saura pas si elle en connaît l'approche), et enfin la mort de Bogus dont la présence semblait synonyme de vie. Cette fiction est filmée de manière lumineuse, donnant à la nature une très grande place en particulier le fleuve et ses rives. Faut-il entendre cela comme une ode à la nature transcendant la mort ? Cette alternance de scènes de fiction et de scènes de récit sur la mort nous fait chercher une relation entre les deux sans que le réalisateur ne nous en donne les clefs, laissant chacun à sa propre méditation. Et l'introduction du film nous montrant des roseaux ("tatarak") se reflétant dans l'eau et faisant onduler les titres du générique nous situe dans un entre-deux fort poétique.(Maguy Chailley)
nda, Pawel Szajda, Jan EnglertAndrzef Wajda est né en 1926 en Pologne. Son père, officier, est tué lors du massacre de Katyn, orchestré par les soviétiques. Wajda s'engage dès 16 ans dans la résistance à l'occupant nazi. A la fin de la guerre il effectue des études de cinéma à Cracovie puis à Lodz et réalise en 1955 son premier long-métrage : "Génération". Ses positions anti-staliniennes lui procurent bien des ennuis avec la censure. Sa filmographie est importante. Signalons particulièrement "Cendres et diamant" (1958), "L'homme de marbre" (1977) et "L'homme de fer" (1981), "Danton" (1983), "Katyn" (2007) ...... Son œuvre cinématographique a été récompensée au plus haut niveau : le cinéaste a notamment reçu un Prix spécial du jury et une Palme d'or à Cannes, deux César et un prix Louis-Delluc à Paris puis un Oscar d'honneur à Hollywood, couronnant en 2000 l'ensemble de sa carrière.
Résumé :
Dans une chambre d'hôtel, Krystyna Janda, actrice, parle des derniers moments de la vie de son mari, le chef-opérateur Edward Klosinski, alors qu'elle s'apprêtait à tourner le nouveau film d'Andrzef Wajda: "Tatarak". Dans ce film elle tient le rôle de Marta, une femme d'âge mûr qui réapprend à aimer la vie aux côtés de Bogus, un jeune homme qui lui rappelle ses fils disparus. Marta est elle-même atteinte d'une maladie grave dont l'issue s'approche
Analyse :
C'est à une méditation sur la mort que nous invite Wajda, la mort comme thème principal et quelques variations. Il y a d'abord la mort et surtout l'approche de la mort, dans le récit que nous fait l'actrice Krystyna Janda des derniers mois de la vie de son mari, avec la découverte plus ou moins déniée du mal qui le ronge, son refus de voir ce mal ou son évitement de tout ce qui le lui rendrait encore plus présent (connaître les résultats des examens médicaux par exemple...), et l'accompagnement de son mari, qu'a fait Krystyna lors de ces derniers mois. Ce récit est fait dans une mise en scène minimaliste : une chambre en plan large, une femme jamais montrée en gros plan et le plus souvent légèrement de dos, qui parle Ce dont elle parle n'est jamais représenté. Cette approche de la mort et cette mort réelle n'existe qu'à travers le discours de la femme. Mais celle-ci, grâce à cette présentation particulièrement sobre, ne s'interpose jamais entre le spectateur et les événements dont il écoute l'évocation.
C'est un parti très différend que prend le réalisateur lors des scènes du film dans lequel Krystyna Janda joue le rôle de Marta. Ici la fiction prend les couleurs de la réalité, d'abord avec l'évocation de la mort des deux fils dont Marta semble n'avoir pas fait le deuil, puis l'évocation de la mort prochaine de Marta (dont on ne saura pas si elle en connaît l'approche), et enfin la mort de Bogus dont la présence semblait synonyme de vie. Cette fiction est filmée de manière lumineuse, donnant à la nature une très grande place en particulier le fleuve et ses rives. Faut-il entendre cela comme une ode à la nature transcendant la mort ? Cette alternance de scènes de fiction et de scènes de récit sur la mort nous fait chercher une relation entre les deux sans que le réalisateur ne nous en donne les clefs, laissant chacun à sa propre méditation. Et l'introduction du film nous montrant des roseaux ("tatarak") se reflétant dans l'eau et faisant onduler les titres du générique nous situe dans un entre-deux fort poétique.
Maguy Chailley
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