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Réalisation : Réalisation : Eric Caravaca. Scénario : Eric Caravaca, Arnaud Cathrin, Laurent Perreau. Montage : Simon Jacouet. Son : François Maurel, Benoît Hillebrandt, Gérard Lamps. Musique : Grégoire Hetzel. Producteurs : Michel Saint Jean, Bénédicte Mellac.
Avec :
Eric Caravaca, Julie Depardieu, Nathalie Richard, Vincent Rottiers, Maurice Garrel, Maurice Bénichou.
C'est la première apparition de Eric Caravaca en tant que réalisateur. Jusque là , on l'avait remarqué en tant qu'acteur notamment dans des films de François Dupeyron, tels La Chambre des Officiers, Inguelezi, ou de Patrice Chéreau Son Frère.
Résumé :
Thomas apprend le suicide de son frère Richard, qu'il avait perdu de vue depuis de nombreuses années. Il quitte Paris pour le Midi pour prendre en charge les funérailles. Obsédé par cette fin, il va, dans l'anonymat, tenter de découvrir ce que fut la vie du disparu. Ainsi ne loge-t-il pas dans la maison familiale abandonnée mais dans un hôtel où, sans trop les solliciter, il obtient des confidences. Dans le même temps, le passé commun ressurgit avec des moments très difficiles, peut-être momentanément enfouis. Le puzzle s'ordonne. La rivalité exacerbée des adolescents réapparaît, et le ressentiment tenace de Thomas vis-à-vis d'un frère dominateur comme l'était le père trop tôt "évaporé". Frères quasi ennemis, les deux hommes s'avèrent faits de la même pâte, peu portés à la parole et à l'enthousiasme.
Analyse :
De longs pleurs d'enfant dans le noir. Thomas entrouvre la porte, jette un coup d'œil, la referme sans un au revoir : il part vers son frère mort. Jamais, à part un coup de fil "de convenance", il ne sera question dans le film de sa femme et de son jeune enfant. Défaut de communication, indifférence ? Caravaca, en quelque sorte à la fois juge et partie, nous donne ici un travail formellement très accompli. C'est avec beaucoup de subtilité et de lenteur que l'on découvre avec Thomas l'existence ignorée du frère disparu, "éclairée" par un passé difficile entre les deux frères, par un évènement partagé, qui n'est pas sans avoir pesé, peut-on penser, dans la funeste décision de Richard. Toutes les conditions étaient pourtant réunies pour un mélo "de la plus belle eau" : les frères, privés de père de bonne heure. Jeanne, seule dans la vie, ayant accueilli comme un fils un jeune garçon orphelin par accident de voiture.. un oncle très charitable qui soutient Jeanne dans sa vie difficile. Pourtant, de mélo, point du tout, point de surenchère pathétique : la vie et rien d'autre. Caravaca réalisateur n'a pas oublié celui dont le visage monopolisait l'écran à lui tout seul : très gros plans, de trois quarts, brun ténébreux et taciturne s'il en est. Effet garanti, ajouté au savant usage de scènes en clair obscur, alternant avec les visions lumineuses de rivages méditerranéens, où le "parfum" de la garrigue le cède trop souvent aux friches industrielles ou aux installations portuaires sans âme aucune : tout ceci est sans doute à l'image d'un récit qui n'a rien de drôle. Mention particulière à la bande son qui colle de très près à la narration et la valorise. On sait que ce n'est pas toujours le cas dans bien des films dont on se demande à la sortie s'il y avait ou non de la "musique" …
Jacques Agulhon
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