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Réalisation Tony Gatlif - Scenario : Tony Gatlif - Directeur de la Photo : Julien Hirsch
Avec :
Marc Lavoine ( Théodore) - Marie-José Croze (Mademoiselle Lundi) - James Thierrey (Taloche) - Carlo Brandt (Monsieur Pentecote) - P’tit Claude - RufusTony Gatlif, né à Alger en 1948 d’un père kabyle et d’une mère gitane, émigre en France en 1960. Gamin des rues à Belcourt, puis jeune délinquant à Marseille il tirera de son passage en maisons de redressement son premier scénario : La tête en ruine . La rencontre de Michel Simon le lance dans la création d’oeuvres marquées par la passion de la musique et l’amour du peuple tzigane auquel il a consacré plusieurs titres dont Les Princes, Latcho Drom, Gadjo Dilo mais que l’on rencontre aussi dans Vingo, Exils etc..Un groupe de Roms circulant pendant la dernière guerre en zone occupée recueille un enfant abandonné et se heurte à la chasse aux nomades et étrangers orchestrée par les gendarmes français avec le concours des soldats allemands. Contraints à la sédentarisation, le maire du village et l’institutrice vont leur trouver un logement. Ce qui ne les mettra pas à l’abri d’une rafle à la destination des camps aménagés pour les tziganes et les juifs. La solidarité des gadjés les en arracheront et leur permettra de reprendre la route. Il était bon qu’un jour ce chantre exceptionnel de l’âme tzigane évoque enfin le drame trop méconnu de l’extermination d’un demi-million des « gens du voyage » que les nazis considéraient comme nuisibles au même titre que les juifs ou les homosexuels. Bien que les ressortissants français aient été relativement épargnés, Gatlif mit longtemps à oser donner la parole à ses frères qui gardaient le silence sur le sujet. Il l’a fait avec pudeur, humour et délicatesse. A partir de faits réels il accompagne cette famille dans ses déplacements et ses campements, ses mœurs et ses rites. Au racisme des uns s’oppose la solidarité de ces « gadjés » qui les accueillent et les arrachent à la mort. Ainsi le drame est-il évoqué avec émotion mais sans lourdeur à travers des images aussi suggestives que ces barbelés « musicaux » barrant les sinistres baraques du générique, ou plus loin cette montre juive abandonnée sur la voie ferrée . Mais, comme s’il ne fallait pas s’appesantir sur ces souffrances, la musique rythme tout au long de l’histoire le cœur d’un peuple fier et sensible, tendre et brutal à la fois, fou de musique, d’air pur et de liberté, possédé par une force animale dont la figure emblématique est volontairement poussée à l’excès à travers l’interprétation étonnante de James Thierrey (qui en fait n’en est pas un, contrairement à tous les autres)! Bel exemple d’une identité bien particulière que « ces gens-là » qui redoutent les murs où se terrent les fantômes et reprennent la route dans un nuage de cendres légères ! (Jean Domon)
e ( Théodore) - Marie-José Croze (Mademoiselle Lundi) - James Thierrey (Taloche) - Carlo Brandt (Monsieur Pentecote) - P’tit Claude - RufusTony Gatlif, né à Alger en 1948 d’un père kabyle et d’une mère gitane, émigre en France en 1960. Gamin des rues à Belcourt, puis jeune délinquant à Marseille il tirera de son passage en maisons de redressement son premier scénario : La tête en ruine . La rencontre de Michel Simon le lance dans la création d’oeuvres marquées par la passion de la musique et l’amour du peuple tzigane auquel il a consacré plusieurs titres dont Les Princes, Latcho Drom, Gadjo Dilo mais que l’on rencontre aussi dans Vingo, Exils etc..
Résumé :
Un groupe de Roms circulant pendant la dernière guerre en zone occupée recueille un enfant abandonné et se heurte à la chasse aux nomades et étrangers orchestrée par les gendarmes français avec le concours des soldats allemands. Contraints à la sédentarisation, le maire du village et l’institutrice vont leur trouver un logement. Ce qui ne les mettra pas à l’abri d’une rafle à la destination des camps aménagés pour les tziganes et les juifs. La solidarité des gadjés les en arracheront et leur permettra de reprendre la route.
Analyse :
Il était bon qu’un jour ce chantre exceptionnel de l’âme tzigane évoque enfin le drame trop méconnu de l’extermination d’un demi-million des « gens du voyage » que les nazis considéraient comme nuisibles au même titre que les juifs ou les homosexuels. Bien que les ressortissants français aient été relativement épargnés, Gatlif mit longtemps à oser donner la parole à ses frères qui gardaient le silence sur le sujet. Il l’a fait avec pudeur, humour et délicatesse. A partir de faits réels il accompagne cette famille dans ses déplacements et ses campements, ses mœurs et ses rites. Au racisme des uns s’oppose la solidarité de ces « gadjés » qui les accueillent et les arrachent à la mort. Ainsi le drame est-il évoqué avec émotion mais sans lourdeur à travers des images aussi suggestives que ces barbelés « musicaux » barrant les sinistres baraques du générique, ou plus loin cette montre juive abandonnée sur la voie ferrée . Mais, comme s’il ne fallait pas s’appesantir sur ces souffrances, la musique rythme tout au long de l’histoire le cœur d’un peuple fier et sensible, tendre et brutal à la fois, fou de musique, d’air pur et de liberté, possédé par une force animale dont la figure emblématique est volontairement poussée à l’excès à travers l’interprétation étonnante de James Thierrey (qui en fait n’en est pas un, contrairement à tous les autres)! Bel exemple d’une identité bien particulière que « ces gens-là » qui redoutent les murs où se terrent les fantômes et reprennent la route dans un nuage de cendres légères !
Jean Domon
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