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Réalisation Brillante Mendoza. Scenario : Linda Casimiro . Distributeur : Equation
Avec :
Anita Linda (lola Sepa), Rustica Carpio (lola Puring), Tanya Gomez (Ditas), Ketchup Eusebio (Mateo), Jhong Hilario (Bebong, frère de Mateo). Né le 30 juillet 1960 à San Fernando, Pampanga, Philippines, Brillante Mendoza a d’abord été réalisateur de publicités. Après un long-métrage de commande il prend goût au cinéma et il sera remarqué grâce à John John (une belle histoire d’adoption) en 2008, puis avec Serbis (sur le thème de la prostitution) en compétition à Cannes la même année. Kinatay , aussi à Cannes en 2009 a choqué pour sa violence très réaliste sur le phénomène des gangs et repartira avec le prix de la mise en scène. S’appuyant une nouvelle fois sur des faits réels, Lola montre que Brillante Mendoza n’œuvre pas que pour le sensationnel. Le petit-fils de lola Sepa a été assassiné par le petit-fils de lola Puring. Tandis que la grand-mère de la victime, s’occupe des démarches administratives et fait le tour du quartier pour réunir la somme nécessaire aux funérailles, celle de l’assassin se rend à la prison pour le nourrir et le soutenir, tout en essayant de trouver une solution pour le faire sortir. Lola Puring sait qu’un arrangement à l’amiable avec lola Sepa pourrait annuler le procès. Elle va présenter ses condoléances et propose une somme d’argent comme dédommagement. La première scène, magnifique, située le lendemain du drame, donne le ton à ce film : une petite bougie face à la tornade ! Puis la caméra accompagne ses personnages comme on le verrait dans un reportage : elle semble avoir la distanciation du documentariste ne voulant pas s’impliquer émotionnellement. Pourtant dès que nous suivons cette lola nous nous accrochons à son obstination, sa persévérance qui doit l’aider à adoucir son chagrin et à préserver la dynamique familiale si fragile et déjà très tendue. Nous retrouvons cette même obstination dans la situation identique de l’autre grand-mère, luttant pour sa propre famille. Seul le quartier change, l’une vit sur l’eau dans une maison sur pilotis, l’autre dans une masure donnant sur le trottoir, lieu de son commerce illicite. La ville de Manille nous est rendue un peu plus familière dans ce quotidien social, soumis aux intempéries et aux déséquilibres familiaux. Là où nous verrons des symboles il n’y a que la réalité, traitée efficacement par le réalisateur. L’affrontement annoncé des deux parties, adouci par la médiation de la belle-fille de lola Sepa, s’avère être le simple partage d’une même misère, où la transaction monétaire s’accompagne d’une banale conversation sur leur problème commun d’arthrite. Pas de dénouement spectaculaire mais une leçon de dignité loin de tout sentimentalisme et où il est prouvé que la justice n’est rien quand on est pauvres ! Lola, qui veut dire grand-mère en langue philippine, est un beau titre pour ce récit tout en pudeur, sans aucun jugement de valeur mais qui démontre que chaque situation a toujours deux côtés et que la fatalité n’enlève pas aux plus courageux le pouvoir d’arranger les choses de la vie. Et les plus courageux, aux Philippines seraient ces octogénaires qui refusent l’embrigadement de la violence et l’échec d’une société.(Arielle Domon)
(lola Sepa), Rustica Carpio (lola Puring), Tanya Gomez (Ditas), Ketchup Eusebio (Mateo), Jhong Hilario (Bebong, frère de Mateo). Né le 30 juillet 1960 à San Fernando, Pampanga, Philippines, Brillante Mendoza a d’abord été réalisateur de publicités. Après un long-métrage de commande il prend goût au cinéma et il sera remarqué grâce à John John (une belle histoire d’adoption) en 2008, puis avec Serbis (sur le thème de la prostitution) en compétition à Cannes la même année. Kinatay , aussi à Cannes en 2009 a choqué pour sa violence très réaliste sur le phénomène des gangs et repartira avec le prix de la mise en scène. S’appuyant une nouvelle fois sur des faits réels, Lola montre que Brillante Mendoza n’œuvre pas que pour le sensationnel.
Résumé :
Le petit-fils de lola Sepa a été assassiné par le petit-fils de lola Puring. Tandis que la grand-mère de la victime, s’occupe des démarches administratives et fait le tour du quartier pour réunir la somme nécessaire aux funérailles, celle de l’assassin se rend à la prison pour le nourrir et le soutenir, tout en essayant de trouver une solution pour le faire sortir. Lola Puring sait qu’un arrangement à l’amiable avec lola Sepa pourrait annuler le procès. Elle va présenter ses condoléances et propose une somme d’argent comme dédommagement.
Analyse :
La première scène, magnifique, située le lendemain du drame, donne le ton à ce film : une petite bougie face à la tornade ! Puis la caméra accompagne ses personnages comme on le verrait dans un reportage : elle semble avoir la distanciation du documentariste ne voulant pas s’impliquer émotionnellement. Pourtant dès que nous suivons cette lola nous nous accrochons à son obstination, sa persévérance qui doit l’aider à adoucir son chagrin et à préserver la dynamique familiale si fragile et déjà très tendue. Nous retrouvons cette même obstination dans la situation identique de l’autre grand-mère, luttant pour sa propre famille. Seul le quartier change, l’une vit sur l’eau dans une maison sur pilotis, l’autre dans une masure donnant sur le trottoir, lieu de son commerce illicite. La ville de Manille nous est rendue un peu plus familière dans ce quotidien social, soumis aux intempéries et aux déséquilibres familiaux. Là où nous verrons des symboles il n’y a que la réalité, traitée efficacement par le réalisateur. L’affrontement annoncé des deux parties, adouci par la médiation de la belle-fille de lola Sepa, s’avère être le simple partage d’une même misère, où la transaction monétaire s’accompagne d’une banale conversation sur leur problème commun d’arthrite. Pas de dénouement spectaculaire mais une leçon de dignité loin de tout sentimentalisme et où il est prouvé que la justice n’est rien quand on est pauvres ! Lola, qui veut dire grand-mère en langue philippine, est un beau titre pour ce récit tout en pudeur, sans aucun jugement de valeur mais qui démontre que chaque situation a toujours deux côtés et que la fatalité n’enlève pas aux plus courageux le pouvoir d’arranger les choses de la vie. Et les plus courageux, aux Philippines seraient ces octogénaires qui refusent l’embrigadement de la violence et l’échec d’une société.
Arielle Domon
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