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Fiche technique :

Réalisation : Andreï Zviaguintsev ; Scénario : Vladimir Moisseenko et Alexandre Novototski ; Image : Mikhaïl Dergatchev ;Prod. : Ren Film et Intercinema Art Agency.

Avec :

Vladimir Garine : Andreï ; Ivan Dobronravov : Ivan ; Konstantin Lavronenko : le père

Le retour

Fédération de Russie, 2003, 106min.

Réalisation : Andrei Zviaguintsev

Biographie :

Andreï Zviaguintsev a 39 ans : il vient de recevoir le Lion d'or au dernier festival de Venise pour Le Retour, son premier long-métrage. Né dans le grand nord, au fin fond de la Sibérie, il a fait son service militaire à Novossibirsk dans l'orchestre de la caserne ! Dans les années 90, un producteur lui confie des pubs, une série télévisée, puis le scénario du Retour qu'il retravaille pour, dit-il, s'approcher d'un conte mythologique.

Résumé :

Ivan, 11ans et Andreï, 15 ans, vivent seuls avec leur mère dans une maison au bord d'un lac, au nord de la Russie. Un beau matin, le père réapparaît, sans un mot d'explication, après dix ans d'absence. Dés le lendemain, il embarque ses fils pour un voyage de quelques jours. Andreï semble accepter cet homme rude, peu causant, qui prend en main l'éducation des deux garçons, mais Ivan se rebelle devant l'autorité brutale de cet inconnu qui se présente comme son père. Au terme du voyage, une île. Et le drame que l'on sentait venir éclate.

Analyse :

Voyage initiatique vers une île déserte et inconnue ? Voyage tragique en tout cas où, en l'espace d'une semaine, toute la complexité du lien père-fils va exploser pour s'abîmer peu après dans les profondeurs des eaux troubles.
Regardez bien la première image du film : un lac, une haute tour en bois, une barque engloutie. Autant d'éléments symboliques qui sont comme une invitation au voyage étrange que vont accomplir malgré eux Ivan et Andreï avec leur père. Car il s'agit bien d'un conte mythologique, comme le veut Andreï Zviaguinstev, qui met en scène la rivalité éternelle entre père et fils. La haute tour, symbole paternel, fait peur à Ivan qui se réfugie dans les bras de sa maman. Et c'est bien-entendu sur une tour semblable, sur l'île cette fois, que la mort viendra écarter à tout jamais l'indésirable. Autre élément symbolique : l'eau. Non pas l'eau source de vie, mais l'eau mauvaise, celle qui transperce l'enfant abandonné, grelottant sur un pont, celle qui engloutit à tout jamais la barque-cercueil dans les fonds opaques du grand lac. 
Comme dans un conte, les scènes-clés sont jouées deux fois, la deuxième venant en miroir de la première, mais avec une perspective modifiée. Comme dans les contes, encore, le film joue sur des mystères et des non-dits dont l'élucidation passe par l'interprétation personnelle du spectateur : on ne saura pas ce que contient la mallette métallique que le père cache au fond de la barque : elle disparaîtra avec lui, emportant son secret. On ne saura pas non plus si les photos en noir et blanc, qui défilent en silence sur l'écran à la fin du film, montrent la joie réelle des enfants ou tiennent lieu de reconstruction fantasmée du voyage et de leur vie, après-coup. Si vous aimez les contes, même noirs, allez voir ce film !

Françoise Lods

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