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Fiche technique :

Réalisation et scénario: Jacques Doillon - Photographie: Caroline Champetier - Décoration: Zé Branco - Son: Erwan Kerzanet, Ivan Dumas - Montage : Frédéric Fichefer - Musique: Philippe Sarde - Production: Paolo Branco - Distribution: Alfama Films.

Avec :

Pascal Greggory (Auguste), Julie Depardieu (Harriett), Agathe Bonitzer (Fanny), Louis Garrel (Théodore), Louis-Do de Lencquesaing (Stéphane).D’abord monteur (1967/71), Doillon débute avec le post soixante huitard L’an 01, conçu par le dessinateur Gébé, et surtout Les doigts dans la tête, en 16mm noir et blanc, qui démontre son goût et son talent pour diriger des adolescents. Ses films suivants mettent en scène des jeunes femmes à la vie affective tourmentée et analysent finement des enfants marginaux ou perturbés comme dans l’admirable Ponette.Un écrivain quinquagénaire reçoit chez lui les protagonistes de sa nouvelle pièce qui ne sont autres que son ex-femme et le nouvel amant de celle-ci. La confusion de leurs sentiments, leur expression ludique encouragée par le projet théâtral, et la présence excitante d’une jeune assistante, vont faire osciller dangereusement les dialogues et les comportements entre pulsions désirantes et transposition créatrice.C’est une lettre d’August.Strinberg à sa femme Harriett, alors qu’il vit avec une jeune actrice, qui inspire ce 27ème long métrage, exceptionnellement consacré à la peinture d’un homme, sans doute en résonance avec l’auteur lui-même. Le film se déploie sous le signe de la triple unité classique de lieu -la tanière du dramaturge-, de temps -une journée-, et d’action -une variation en abîme sur l’éternel trio, le mari, la femme et l’amant ; ou comment échouer à jouer la comédie et à vivre sa vie avec les mêmes partenaires ? Le mari, personnage bergmanien vieillissant, c’est Auguste, clown tragi-comique qui se donne des allures de démiurge et se fait manipuler par les deux autres et la petite Fanny, faussement insignifiante et qui sait bien ce qu’elle veut. Mais il faut gagner du temps , faire durer l’instant, l’intensité, la brûlure : alors pourquoi - bien loin du ménage à trois du vaudeville - ne pas inventer une autre relation, un « mariage à trois », quand on marivaude quelque part entre Musset, Tchekhov et Woody Allen ? Auguste fantasme et emmêle son impuissance de créateur et de séducteur et il aspire tout à la fois à reconquérir sa femme sur un jeune rival et à fasciner un tendron dont l’extrême jeunesse et la sage fonction excitent son cœur usé. On peut recevoir cette œuvre comme une comédie dramatique ou un drama giocoso. S’apparentant au travail cinématographique de Rivette sur le théâtre et la vie et au ton de certains films de Renoir, il s’agit bien sûr d’un jeu très intellectuel, que le réalisateur laisse , au moins partiellement, improviser les acteurs, de sorte que ni l’un ni les autres ne sont ni ne se veulent dans la parfaite maîtrise de leurs émotions, jusque à ne plus distinguer la vie réelle de la vie jouée. Rebondissant les uns sur les autres, les dialogues enivrent les personnages qui les profèrent comme le spectateur lui-même qui voit alterner souplement des plans rapprochés et des gros plans dans un agencement irrésistiblement dix huitième. Cette virtuosité, servie par une caméra presque constamment mobile, donne l’impression d’être entraîné en avant dans une fuite sans fin, un mouvement perpétuel.(Jean-Michel Zucker)

Le mariage à trois

2010, 100min.

Réalisation : Jacques Doillon

Biographie :

gory (Auguste), Julie Depardieu (Harriett), Agathe Bonitzer (Fanny), Louis Garrel (Théodore), Louis-Do de Lencquesaing (Stéphane).D’abord monteur (1967/71), Doillon débute avec le post soixante huitard L’an 01, conçu par le dessinateur Gébé, et surtout Les doigts dans la tête, en 16mm noir et blanc, qui démontre son goût et son talent pour diriger des adolescents. Ses films suivants mettent en scène des jeunes femmes à la vie affective tourmentée et analysent finement des enfants marginaux ou perturbés comme dans l’admirable Ponette.

Résumé :

Un écrivain quinquagénaire reçoit chez lui les protagonistes de sa nouvelle pièce qui ne sont autres que son ex-femme et le nouvel amant de celle-ci. La confusion de leurs sentiments, leur expression ludique encouragée par le projet théâtral, et la présence excitante d’une jeune assistante, vont faire osciller dangereusement les dialogues et les comportements entre pulsions désirantes et transposition créatrice.

Analyse :

C’est une lettre d’August.Strinberg à sa femme Harriett, alors qu’il vit avec une jeune actrice, qui inspire ce 27ème long métrage, exceptionnellement consacré à la peinture d’un homme, sans doute en résonance avec l’auteur lui-même. Le film se déploie sous le signe de la triple unité classique de lieu -la tanière du dramaturge-, de temps -une journée-, et d’action -une variation en abîme sur l’éternel trio, le mari, la femme et l’amant ; ou comment échouer à jouer la comédie et à vivre sa vie avec les mêmes partenaires ? Le mari, personnage bergmanien vieillissant, c’est Auguste, clown tragi-comique qui se donne des allures de démiurge et se fait manipuler par les deux autres et la petite Fanny, faussement insignifiante et qui sait bien ce qu’elle veut. Mais il faut gagner du temps , faire durer l’instant, l’intensité, la brûlure : alors pourquoi - bien loin du ménage à trois du vaudeville - ne pas inventer une autre relation, un « mariage à trois », quand on marivaude quelque part entre Musset, Tchekhov et Woody Allen ? Auguste fantasme et emmêle son impuissance de créateur et de séducteur et il aspire tout à la fois à reconquérir sa femme sur un jeune rival et à fasciner un tendron dont l’extrême jeunesse et la sage fonction excitent son cœur usé. On peut recevoir cette œuvre comme une comédie dramatique ou un drama giocoso. S’apparentant au travail cinématographique de Rivette sur le théâtre et la vie et au ton de certains films de Renoir, il s’agit bien sûr d’un jeu très intellectuel, que le réalisateur laisse , au moins partiellement, improviser les acteurs, de sorte que ni l’un ni les autres ne sont ni ne se veulent dans la parfaite maîtrise de leurs émotions, jusque à ne plus distinguer la vie réelle de la vie jouée. Rebondissant les uns sur les autres, les dialogues enivrent les personnages qui les profèrent comme le spectateur lui-même qui voit alterner souplement des plans rapprochés et des gros plans dans un agencement irrésistiblement dix huitième. Cette virtuosité, servie par une caméra presque constamment mobile, donne l’impression d’être entraîné en avant dans une fuite sans fin, un mouvement perpétuel.

Jean-Michel Zucker

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