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Réalisation :Réalisation : Etgar Keret et Shira Geffen ; Scénario : Shira Geffen - Image : Antoine Héberlé - Son : Gil Toren, Olivier Dô Huu, Aviv Aldema - Musique : Christopher Bowen - Montage : Sasha Franklin, François Gédigier
Etgar Keret et Shira Geffen signent ici leur premier film, présenté à Cannes en 2007 dans le cadre de la Semaine de la Critique où il a obtenu la Caméra d'or. Etgar Keret, né en 1967, était jusque là connu comme écrivain, très populaire auprès de la jeunesse israëlienne. Shira Geffen, 34 ans, fait également partie des auteurs et metteurs en scène les plus créatifs et actifs du moment.
Résumé :
A Tel'Aviv : Le jour de son mariage Keren se casse la jambe et doit renoncer à son voyage de noces aux Caraïbes.... Une mystérieuse petite fille sortie de la mer change la vie de Batya, la jeune fille qui la recueille.... Joy, une employée de maison en exil va, sans le vouloir, renouer les liens entre une vieille femme sévère et sa fille....
Analyse :
La scène d'ouverture est déjà annonciatrice des hésitations et errements des personnages de ce récit où s'entremêlent épisodes cocasses, étranges, poétiques.... Et l'on met peu de temps à comprendre qu'il ne faudra pas chercher ici une cohérence et un réalisme strict. Les événements qui se succèdent semblent d'abord appartenir à un quotidien ordinaire et même très ordinaire (le départ d'un jeune homme qui demande à son amie de lui dire de rester, une réception de mariage traditionnel, un propriétaire qui vient annoncer une augmentation de loyer mais se dérobe devant les problèmes de fuite d'eau, un homme pressé qui charge une employée de maison de s'occuper de sa vieille mère malade...) Mais peu à peu les choses dérapent : la fuite d'eau se transforme en inondation alors même qu'il n'y a plus d'eau au robinet, la jeune mariée se trouve enfermée aux toilettes et se casse la jambe en escaladant la porte, la photographe du mariage s'obstine à ne photographier que les à-côtés de la cérémonie, une petite fille muette surgit de la mer avec une bouée orange qu'elle ne veut à aucun prix poser, la "cliente" de l'employée de maison lui fausse compagnie en mourant. Dans une temporalité floue les espaces et les lieux jouent un rôle important : l'appartement envahie par les eaux révèle le naufrage sentimental que vit Batya, les chambres d'hôtel sans véritables fenêtres traduisent l'enfermement de Keren dans un ego redoutable pour le devenir de son couple, les escaliers de secours parcourus par son jeune époux esquissent des ouvertures éphémères, la mer et ses vagues (et l'enfant qui en sort avec sa bouée orange) renvoient Batya à son enfance et à une scène entre ses parents. Et pourtant ce film n'est ni pessimiste ni désespéré. Ne serait-ce qu'à travers l'amitié qui se noue entre Batya et la jeune photographe, et la sympathie qui finit par s'établir entre Joy et son employeur(e) au point de faire se rétablir des liens entre cette vieille femme et sa fille. Un film attachant et poétique.
Maguy Chailley
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