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Réalisation et scenario : Woody Allen - Dir. Photo : Vilmos Zsigmond - Montage : Alisa Lepselter
Avec :
Anthony Hopkins (Alfie), Helena (Gemma Jones), Sally (Naomi Watts), Roy (Josh Brolin), Freida Pinto (Dia), Antonio Banderas (Greg), Lucy Punch (Charmaine), Roger Ashton-Griffith (Jonathan), Pauline Collins(Cristal)Woody Allen (Allen Stuart Königsberg)!: né à New York en 1935. Homme de théâtre, de cinéma, de cabaret. Gagman, magicien, acteur, écrivain, réalisateur très fécond (quasiment un film par an depuis 1965), musicien de jazz… il a exercé tous les métiers de la scène et de l’écran. Très doué pour la comédie, mais grand admirateur de Bergman, il a su créer un style fait d’humour et d’analyse. Son œuvre ne cesse d’explorer sa vie, ses difficultés avec les femmes ou avec la création. Il est le représentant le plus accompli de l’école comique judéo-new-yorkaise. Film « choral », film puzzle. Alfie (75 ans) ne supporte pas l’idée de vieillir. Il quitte sa femme, essaie de se maintenir en forme, et épouse une jeune femme très jeune et très sexy. La vie de tous les personnages en est modifiée. Un narrateur nous annonce qu’il va nous raconter une histoire, placée sous l’autorité de Shakespeare : « La vie est un conte plein de bruit et de fureur, raconté par un idiot, et qui ne signifie rien... ».
Nous découvrons tout d’abord les protagonistes de cette histoire : Alfie et sa femme Héléna, leur fille Sally, employée dans une galerie de peinture, leur gendre Roy, écrivain en panne d’inspiration. Puis le cercle s’élargit : Dia, la jolie voisine musicienne, Greg, le patron de Sally, Iris, l’amie artiste peintre. Ils vivent à Londres, dans un milieu aisé et cultivé : peinture, théâtre, opéra font partie de leur quotidien.
Woody Allen laisse alors ses personnages agir sous nos yeux, dans une suite de scènes parfois très courtes, souvent drôles, quelquefois grinçantes. Un montage fluide et très efficace nous permet de suivre sans peine ces tranches de vie qui s’entremêlent. Chacun se débat pour essayer de vivre. Alfie utilise tous les moyens pour rester jeune. Héléna boit et se livre entièrement à Cristal, une voyante sans scrupules qui lui prédit un avenir radieux. Roy se laisse séduire par sa jolie voisine. Sally essaie de gérer au mieux son couple, ses rapports avec ses parents, son travail. Charmaine soutire de son vieux mari tout l’argent qu’elle peut.
Le destin s’en mêle parfois : rencontres imprévues, malentendus, coups de théâtre, interviennent pour tout bousculer.
Et le film s’arrête brutalement, abandonne les personnages au beau milieu du chemin, et laisse sans réponses plusieurs questions : Henry sortira-t-il du coma ? le mensonge de Roy sera-t-il découvert? quel est le père de l’enfant qu’attend Charmaine ? Sally pourra-t-elle fonder enfin une famille et réussir dans sa vie professionnelle ? Malgré tous leurs efforts, tous sont aussi perdus et angoissés que par le passé. Seule certitude : ils ne vont pas bien, et ils ne pourront aller mieux. Et le bel et sombre inconnu annoncé par la voyante ne peut être que la mort qui les attend tous.
Il y a quand même deux personnages qui ont trouvé une solution. Jonathan et Héléna, illuminés par leur confiance stupide en Cristal, et persuadés de vivre ailleurs une autre vie, envisagent l’avenir avec une sérénité béate. C’est un constat amer : l’illusion vaut mieux que les remèdes. Amertume soulignée avec ironie par la chanson sirupeuse qui accompagne les deux génériques : « le destin accomplit tes désirs… »
Voilà un film qu’on regarde avec plaisir grâce à sa légèreté, à sa fluidité, à la qualité de l’interprétation – mais dont on sort avec un certain malaise au cœur.(Paulette Queyroy)
kins (Alfie), Helena (Gemma Jones), Sally (Naomi Watts), Roy (Josh Brolin), Freida Pinto (Dia), Antonio Banderas (Greg), Lucy Punch (Charmaine), Roger Ashton-Griffith (Jonathan), Pauline Collins(Cristal)Woody Allen (Allen Stuart Königsberg)!: né à New York en 1935. Homme de théâtre, de cinéma, de cabaret. Gagman, magicien, acteur, écrivain, réalisateur très fécond (quasiment un film par an depuis 1965), musicien de jazz… il a exercé tous les métiers de la scène et de l’écran. Très doué pour la comédie, mais grand admirateur de Bergman, il a su créer un style fait d’humour et d’analyse. Son œuvre ne cesse d’explorer sa vie, ses difficultés avec les femmes ou avec la création. Il est le représentant le plus accompli de l’école comique judéo-new-yorkaise.
Résumé :
Film « choral », film puzzle. Alfie (75 ans) ne supporte pas l’idée de vieillir. Il quitte sa femme, essaie de se maintenir en forme, et épouse une jeune femme très jeune et très sexy. La vie de tous les personnages en est modifiée.
Analyse :
Un narrateur nous annonce qu’il va nous raconter une histoire, placée sous l’autorité de Shakespeare : « La vie est un conte plein de bruit et de fureur, raconté par un idiot, et qui ne signifie rien... ».
Nous découvrons tout d’abord les protagonistes de cette histoire : Alfie et sa femme Héléna, leur fille Sally, employée dans une galerie de peinture, leur gendre Roy, écrivain en panne d’inspiration. Puis le cercle s’élargit : Dia, la jolie voisine musicienne, Greg, le patron de Sally, Iris, l’amie artiste peintre. Ils vivent à Londres, dans un milieu aisé et cultivé : peinture, théâtre, opéra font partie de leur quotidien.
Woody Allen laisse alors ses personnages agir sous nos yeux, dans une suite de scènes parfois très courtes, souvent drôles, quelquefois grinçantes. Un montage fluide et très efficace nous permet de suivre sans peine ces tranches de vie qui s’entremêlent. Chacun se débat pour essayer de vivre. Alfie utilise tous les moyens pour rester jeune. Héléna boit et se livre entièrement à Cristal, une voyante sans scrupules qui lui prédit un avenir radieux. Roy se laisse séduire par sa jolie voisine. Sally essaie de gérer au mieux son couple, ses rapports avec ses parents, son travail. Charmaine soutire de son vieux mari tout l’argent qu’elle peut.
Le destin s’en mêle parfois : rencontres imprévues, malentendus, coups de théâtre, interviennent pour tout bousculer.
Et le film s’arrête brutalement, abandonne les personnages au beau milieu du chemin, et laisse sans réponses plusieurs questions : Henry sortira-t-il du coma ? le mensonge de Roy sera-t-il découvert? quel est le père de l’enfant qu’attend Charmaine ? Sally pourra-t-elle fonder enfin une famille et réussir dans sa vie professionnelle ? Malgré tous leurs efforts, tous sont aussi perdus et angoissés que par le passé. Seule certitude : ils ne vont pas bien, et ils ne pourront aller mieux. Et le bel et sombre inconnu annoncé par la voyante ne peut être que la mort qui les attend tous.
Il y a quand même deux personnages qui ont trouvé une solution. Jonathan et Héléna, illuminés par leur confiance stupide en Cristal, et persuadés de vivre ailleurs une autre vie, envisagent l’avenir avec une sérénité béate. C’est un constat amer : l’illusion vaut mieux que les remèdes. Amertume soulignée avec ironie par la chanson sirupeuse qui accompagne les deux génériques : « le destin accomplit tes désirs… »
Voilà un film qu’on regarde avec plaisir grâce à sa légèreté, à sa fluidité, à la qualité de l’interprétation – mais dont on sort avec un certain malaise au cœur.
Paulette Queyroy
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