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Réalisation : Angelo Cianci - Montage : Raphaële Urtin - Son : Damien Aubry - Musique : Gast Waltzing - Directeur de la photographie: Laurent Brunet - Ingénieur du son : Jean-Luc Audy - Costumes : Claire Chanat, Uli Simon - Décors : Christina Schaffer - Production: Tu Vas Voir
Avec :
Hippolyte Girardot - Mohamed Fellag - Aymen Saïdi -Judith Henry - Michel Vuillermoz
Angelo Cianci est réalisateur, scénariste et dialoguiste. "Dernier étage gauche gauche" est son premier long-métrage. Auparavant il avait réalisé de nombreux making of, des courts et des moyens métrages distingués dans les festivals internationaux.
Résumé :
Lors d'une saisie mobilière, l'huissier de justice qui en était chargé, est pris en otage dans l'appartement où il venait opérer. Cette prise d'otage déclenche des réactions en chaîne, dans la famille elle-même et dans la cité.
Analyse :
Ce film n'est pas un exemple supplémentaire de témoignage sur les banlieues. Car s'il en est bien question dans cette histoire, le sujet central nous paraît être le devenir ou la dégénérescence des relations père fils dans une famille d'immigrés. Le contexte n'est pas étranger à ce devenir : si Salem est sans travail, en relation avec un réseau mafieux de trafiquants de drogue, sa vie dans un grand ensemble du 93 y est pour beaucoup. Mais cela aurait pu se produire aussi ailleurs. Son père, Mohand, immigré d'origine kabyle, dont on sent par le maintien physique qu'il fait tout pour garder sa dignité, voit sous ses yeux son fils se transformer brutalement en délinquant et se livrer à des actes particulièrement répréhensibles. Et ses premières réactions vont aller dans le sens du rappel à la loi, manifestant une incrédulité marquée par rapport à ce fils qu'il ne reconnaît plus. Mais le coup de force du fils et les relations avec l'otage vont peu à peu débusquer un passé que Mohand dissimulait soigneusement et dont la révélation va permettre un rapprochement entre le père et le fils. Ce qui nous vaut une très belle scène où leurs deux profils se font face, en gros plan, dans une semi obscurité. La cité et ses problèmes sont aussi très présents, à travers des seconds rôles réussis (le préfet, l'épouse de Mohand, celle de l'huissier, le travailleur social, le trafiquant de drogue...) et des scènes d'anthologie où le comique frôle le tragique. Ainsi les interventions du préfet face au responsable du GIGN.
L'opposition du dedans et du dehors revient comme un leitmotiv : couloirs et escaliers de l'immeuble où la caméra peine à se mouvoir comme dans l'appartement de Mohand avec ses pièces et corridors étriqués - extérieurs des immeubles lieux de rassemblement les voisins, où la caméra virevolte d'une façade à l'autre, d'un étage à l'autre. Et l'apothéose est sans doute ce final où les meubles et objets commencent à valser à partir des fenêtres comme si tout le voisinage se déclarait solidaire de Mohand et Salem en s'associant à une vaste "dessaisie" mobilière.
Maguy Chailley
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