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Fiche technique :

Réalisation Raoul Ruiz - Scénario : Carlos Sabogo - Photo : André Szankowski - Son : Ricardo Leal - Montage : Valeria Sarmiento, Carlos Madaleno - Musique : Jorge Arriagada - Décor : Isabel Franco - Production : Clap Filmes - Distribution : Alfama Films

Avec :

Adriano Luz (Père Dinis), Maria Joao Bastos (Angela de Lima), Ricardo Pereira (Alberto de Magalhaes), Clotilde Hesme (Elise de Monfort), José Alfonso Pimentel (Pedro da Silva)Raoul Ruiz est d’origine chilienne. Dans sa jeunesse, il écrit des pièces de théâtre et des scénarios de séries télévisées. Son premier long-métrage Trois tigres tristes (1968) marque l’arrivée d’une jeune génération de cinéastes latino-américain. Il tournera beaucoup de ses films en Europe, en particulier en France. Il étale son goût du non-sens, son humour, l’attirance pour le fantastique : L’hypothèse du tableau volé (1976), Les trois couronnes du matelot (1992), Généalogie d’un crime (1997). Une adaptation de Proust, Le temps retrouvé (1999) assez contestée, témoigne de son intérêt pour la grande littérature.Le scénario a été écrit d’après le roman éponyme de Camillo Castelo Branco, au XIX è siècle, très populaire au Portugal. Le Père Dinis s’occupe de l’éducation d’un enfant sans famille dans un pensionnat catholique. Le jeune Joao, méprisé par ses condisciples parce qu’il n’a pas de parents, est obsédé par la recherche de sa mère et de sa généalogie. Il apprend un jour la vérité par la bouche d’une femme qui vient lui rendre visite. C’est sa mère. Elle est mariée à un aristocrate brutal, qui l’oblige à éloigner l’enfant naturel qu’elle a eu avec un autre.Tourné en numérique et donc présenté seulement dans les salles numérisées, ce film est un tour de force grâce à la mise en scène, à la beauté confondante des cadrages, aux décors et costumes, à la musique chaleureuse, poétique et romantique. C’est la grande surprise de la production cinématographique actuelle, à diffusion hélas limitée par la technologie de projection et la durée (présenté en deux parties, l’une de deux heures, la seconde de 2h26). Primé au Festival de San Sebastian, on est choqué de constater que ni Cannes ni Venise n’ont sélectionné ce que beaucoup de critiques considèrent comme un chef d’œuvre. Nous avons affaire à un magnifique exemple de l’adaptation d’un roman -feuilleton à rebondissement, coups de théâtre, sorte de conte populaire. L’immersion dans un monde loin de nous, dans le temps (vers 1800-1810), dans l’espace (un Portugal plus rêvé que réel) et dans la vie (noblesse et bourgeoisie) est assurée par des moyens techniques entièrement au service du récit. Comme on est loin d’Avatar et de sa prétentieuse technologie. Je partage l’avis du cinéaste: « Les principes de mise en scène ne sont pas au point pour le 3D » ! Les mystères de Lisbonne nous transportent dans le monde de l’imaginaire et de la poésie. Ils nous procurent le bonheur de découvrir des personnages hors norme (que nous finissons par aimer, qu’ils soient beaux ou laids physiquement, moralement) dont l’épaisseur psychologique et la densité humaine donnent toute la dimension romanesque, celle qui a formé notre sensibilité et notre ouverture au monde (la grande littérature du XIX è siècle : Hugo, Balzac, Sue, Dumas). Plongées et contre-plongées, plans séquences, travellings circulaires, grand angle, profondeur de champ, lumière soignée : voilà le cinéma dans toute sa puissance. (Alain Le Goanvic)

Les mystères de Lisbonne

2010, 266min.

Réalisation : Raoul Ruiz

Biographie :

(Père Dinis), Maria Joao Bastos (Angela de Lima), Ricardo Pereira (Alberto de Magalhaes), Clotilde Hesme (Elise de Monfort), José Alfonso Pimentel (Pedro da Silva)Raoul Ruiz est d’origine chilienne. Dans sa jeunesse, il écrit des pièces de théâtre et des scénarios de séries télévisées. Son premier long-métrage Trois tigres tristes (1968) marque l’arrivée d’une jeune génération de cinéastes latino-américain. Il tournera beaucoup de ses films en Europe, en particulier en France. Il étale son goût du non-sens, son humour, l’attirance pour le fantastique : L’hypothèse du tableau volé (1976), Les trois couronnes du matelot (1992), Généalogie d’un crime (1997). Une adaptation de Proust, Le temps retrouvé (1999) assez contestée, témoigne de son intérêt pour la grande littérature.

Résumé :

Le scénario a été écrit d’après le roman éponyme de Camillo Castelo Branco, au XIX è siècle, très populaire au Portugal. Le Père Dinis s’occupe de l’éducation d’un enfant sans famille dans un pensionnat catholique. Le jeune Joao, méprisé par ses condisciples parce qu’il n’a pas de parents, est obsédé par la recherche de sa mère et de sa généalogie. Il apprend un jour la vérité par la bouche d’une femme qui vient lui rendre visite. C’est sa mère. Elle est mariée à un aristocrate brutal, qui l’oblige à éloigner l’enfant naturel qu’elle a eu avec un autre.

Analyse :

Tourné en numérique et donc présenté seulement dans les salles numérisées, ce film est un tour de force grâce à la mise en scène, à la beauté confondante des cadrages, aux décors et costumes, à la musique chaleureuse, poétique et romantique. C’est la grande surprise de la production cinématographique actuelle, à diffusion hélas limitée par la technologie de projection et la durée (présenté en deux parties, l’une de deux heures, la seconde de 2h26). Primé au Festival de San Sebastian, on est choqué de constater que ni Cannes ni Venise n’ont sélectionné ce que beaucoup de critiques considèrent comme un chef d’œuvre. Nous avons affaire à un magnifique exemple de l’adaptation d’un roman -feuilleton à rebondissement, coups de théâtre, sorte de conte populaire. L’immersion dans un monde loin de nous, dans le temps (vers 1800-1810), dans l’espace (un Portugal plus rêvé que réel) et dans la vie (noblesse et bourgeoisie) est assurée par des moyens techniques entièrement au service du récit. Comme on est loin d’Avatar et de sa prétentieuse technologie. Je partage l’avis du cinéaste: « Les principes de mise en scène ne sont pas au point pour le 3D » ! Les mystères de Lisbonne nous transportent dans le monde de l’imaginaire et de la poésie. Ils nous procurent le bonheur de découvrir des personnages hors norme (que nous finissons par aimer, qu’ils soient beaux ou laids physiquement, moralement) dont l’épaisseur psychologique et la densité humaine donnent toute la dimension romanesque, celle qui a formé notre sensibilité et notre ouverture au monde (la grande littérature du XIX è siècle : Hugo, Balzac, Sue, Dumas). Plongées et contre-plongées, plans séquences, travellings circulaires, grand angle, profondeur de champ, lumière soignée : voilà le cinéma dans toute sa puissance.

Alain Le Goanvic

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