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Fiche technique :

Réalisation Iciar BOLLAIN - Scenario : Paul LAVERTY (scénariste de Ken Loach)

Avec :

Luis Tosar (Costa) - Gael Garcia Bernal (Sebastian) – Carlos Aduviri (Daniel)Iciar BOLLAIN (née à Madrid 1967) d’abord comédienne, a joué dans de nombreux films dont Land and freedom de Ken Loach à qui elle a consacré un livre. En 95 elle passe à la réalisation avec Hola estas sola ? En 99 avec Flores de otro mundo (prix de la semaine de la Critique à Cannes). En 2004 Ne dis rien. En 2008 Mataharis. En 2010 Même la pluie (Tambien la lluvia)Une équipe de cinéastes bien de chez nous débarquent en pleine forêt bolivienne, décidés à faire œuvre belle et généreuse à travers un « film d’époque » sur l’histoire de la Conquista. Chacun joue bien son rôle : le jeune réalisateur dans le vent ambitionne de dénoncer les méfaits de l’occupation espagnole d’alors ; les interprètes donnent dans ce sens le beau rôle à la protestation des religieux anti-colonialistes en opposition à Christophe Colomb ; les figurants locaux ne correspondent pas à l’ethnie découverte par les envahisseurs mais ce qui compte c’est qu’ils aient une tête d’Indiens ! Quant au producteur il remplit son métier en rognant sur les salaires des dits figurants bien contents de trouver du travail. Mais le bel élan du départ se grippe lorsque dans cette ville de Cochabamba éclate une révolte populaire galvanisée par un leader que les cinéastes avaient choisi pour sa « gueule » et son fort caractère. La lutte de ce peuple humilié pour son droit à bénéficier de l’eau met en péril la poursuite même du film. Tandis que Sebastian, le vertueux réalisateur s’accroche à la réussite de son rêve, Costa le producteur abandonne le projet et s’attache à sauver la fille du leader.Si les projets du réalisateur de la fiction Sebastian/Gael Garcia Bernal apparaissent généreux, ceux des auteurs qui l’ont imaginé peuvent être qualifiés de courageux. Le fait d’inclure dans un film d’époque situé au 16eme siècle un second film d’actualité, exposant en temps réel des évènements qui se sont effectivement déroulés à Cochabamba en l’an 2000, représentait beaucoup de risques. Le spectateur assiste donc à une sorte de mise en abyme, renforcée encore par le tournage en caméra vidéo d’images permettant de suivre l’évolution croisée des 2 niveaux. Le procédé est complexe mais nous a paru tout à fait maîtrisé. Il correspond à l’intention évidente des auteurs de montrer que les mêmes violences et les mêmes injustices peuvent affecter des situations séparées par des siècles d’Histoire. Et que de telles situations révèlent chez les humains qui les subissent la même diversité des comportements allant du meilleur au pire. On constate en effet, dans une seconde partie, regrettée par beaucoup, l’évolution des deux protagonistes. Sebastian, le réalisateur progressiste, n’accepte pas de renoncer à son film et se retrouve à l’abandon sur un talus entouré de militaires. Tandis que Costa, le froid calculateur, saisi par le spectacle de la réalité, lâche tout pour sauver la petite fille du leader hospitalisée. Épilogue inattendu et malheureusement beaucoup trop mélodramatique dans sa forme. Mais pourquoi ne pas y percevoir une métaphore de notre Temps : les obstacles que dressent aujourd’hui trop de contraintes politiques, économiques, culturelles à l’ambition créatrice facilitant le repli égoïste sur la compassion individuelle ? L’échec du projet collectif au profit du particulier?(Jean Domon)

Même la pluie (Tambien la lluvia)

2011, 103min.

Réalisation : Iciar Bollain

Biographie :

(Costa) - Gael Garcia Bernal (Sebastian) – Carlos Aduviri (Daniel)Iciar BOLLAIN (née à Madrid 1967) d’abord comédienne, a joué dans de nombreux films dont Land and freedom de Ken Loach à qui elle a consacré un livre. En 95 elle passe à la réalisation avec Hola estas sola ? En 99 avec Flores de otro mundo (prix de la semaine de la Critique à Cannes). En 2004 Ne dis rien. En 2008 Mataharis. En 2010 Même la pluie (Tambien la lluvia)

Résumé :

Une équipe de cinéastes bien de chez nous débarquent en pleine forêt bolivienne, décidés à faire œuvre belle et généreuse à travers un « film d’époque » sur l’histoire de la Conquista. Chacun joue bien son rôle : le jeune réalisateur dans le vent ambitionne de dénoncer les méfaits de l’occupation espagnole d’alors ; les interprètes donnent dans ce sens le beau rôle à la protestation des religieux anti-colonialistes en opposition à Christophe Colomb ; les figurants locaux ne correspondent pas à l’ethnie découverte par les envahisseurs mais ce qui compte c’est qu’ils aient une tête d’Indiens ! Quant au producteur il remplit son métier en rognant sur les salaires des dits figurants bien contents de trouver du travail. Mais le bel élan du départ se grippe lorsque dans cette ville de Cochabamba éclate une révolte populaire galvanisée par un leader que les cinéastes avaient choisi pour sa « gueule » et son fort caractère. La lutte de ce peuple humilié pour son droit à bénéficier de l’eau met en péril la poursuite même du film. Tandis que Sebastian, le vertueux réalisateur s’accroche à la réussite de son rêve, Costa le producteur abandonne le projet et s’attache à sauver la fille du leader.

Analyse :

Si les projets du réalisateur de la fiction Sebastian/Gael Garcia Bernal apparaissent généreux, ceux des auteurs qui l’ont imaginé peuvent être qualifiés de courageux. Le fait d’inclure dans un film d’époque situé au 16eme siècle un second film d’actualité, exposant en temps réel des évènements qui se sont effectivement déroulés à Cochabamba en l’an 2000, représentait beaucoup de risques. Le spectateur assiste donc à une sorte de mise en abyme, renforcée encore par le tournage en caméra vidéo d’images permettant de suivre l’évolution croisée des 2 niveaux. Le procédé est complexe mais nous a paru tout à fait maîtrisé. Il correspond à l’intention évidente des auteurs de montrer que les mêmes violences et les mêmes injustices peuvent affecter des situations séparées par des siècles d’Histoire. Et que de telles situations révèlent chez les humains qui les subissent la même diversité des comportements allant du meilleur au pire. On constate en effet, dans une seconde partie, regrettée par beaucoup, l’évolution des deux protagonistes. Sebastian, le réalisateur progressiste, n’accepte pas de renoncer à son film et se retrouve à l’abandon sur un talus entouré de militaires. Tandis que Costa, le froid calculateur, saisi par le spectacle de la réalité, lâche tout pour sauver la petite fille du leader hospitalisée. Épilogue inattendu et malheureusement beaucoup trop mélodramatique dans sa forme. Mais pourquoi ne pas y percevoir une métaphore de notre Temps : les obstacles que dressent aujourd’hui trop de contraintes politiques, économiques, culturelles à l’ambition créatrice facilitant le repli égoïste sur la compassion individuelle ? L’échec du projet collectif au profit du particulier?

Jean Domon

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