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Avec :
Anna Magnani (Pina) – Aldo Fabrizi (Don Pietro Pellegrini) – Marcello Pagliero (Giorgio Manfredi) – Francesco Grandjacquet (Francesco) – Harry Fest (le major Fritz Bergmann, de la Gestapo) – Giovanna Galletti (Ingrid) – Maria Michi (Marina) – Vito Annichiarico (Marcello, le fils de Pina).
Né en 1906 dans une famille bourgeoise, Rossellini exerce différents métiers dans le cinéma avant de réaliser ses premiers courts métrages à partir de 1936. De 1941 à 1943, il réalise sa « trilogie fasciste » : Le Navire blanc, Un pilote revient et L'Homme à la croix. Changeant totalement de point de vue et de style, il devient à partir de 1945 un des pionniers du néoréalisme avec sa « trilogie de la guerre », Rome, ville ouverte, Païsa et Allemagne, année zéro, avant de se tourner vers les drames psychologiques dans les années 50 avec Stromboli et Voyage en Italie.
Résumé :
Pendant l’hiver 44, dans Rome, déclarée « ville ouverte » et sous la botte des Allemands, un petit groupe de résistants tente d’échapper à la Gestapo : l’ingénieur Giorgio Manfredi, le curé Don Pietro et le typographe Francesco, qui doit se marier avec Pina. Ils sont trahis par Marina, la maitresse de Manfredi.
Analyse :
Les premières images du film sont tournées comme un documentaire pendant l’hiver 44, quelques mois avant la libération de Rome. On y voit des troupes allemandes qui défilent en chantant. Tourné avec de très petits moyens et inspiré d’histoires vraies, le film est considéré par beaucoup comme le premier film néoréaliste italien. La première partie montre la vie quotidienne des habitants sous l’occupation allemande : manque de nourriture, pillage d’une boulangerie, marché noir, appartements surpeuplés, arrestations à l’aube, couvre-feu et surveillance policière incessante. Dans cette atmosphère pesante, la volonté de vivre est exprimée par Pina. Le film montre aussi le quotidien de la Résistance : imprimeries clandestines, fabrication de faux papiers, transferts d’argent à ceux qui ont pris le maquis, attaques de convois allemands, et risque permanent d’être trahi par un proche. Presque un documentaire sur ces années noires.
La seconde partie s’inscrit dans un style plus dramatique avec la mort de Pina et l’arrestation de Manfredi et de Don Pietro. Si Manfredi est le héros tragique qui meurt sous la torture sans parler, dans des images à la symbolique christique, Don Pietro, le curé de la paroisse et résistant actif, est un personnage plus complexe. Il est un homme ordinaire qui, poussé par sa foi et son amour des hommes, se trouve endosser, presque sans le vouloir, un rôle de héros. Sa bonhommie est la source des rares scènes amusantes du film mais il est toujours là quand on a besoin de lui et profite de sa soutane pour mieux franchir les contrôles. Il est aussi l’ange gardien de la bande de gamins qui jouent à des jeux dangereux en faisant sauter des bombes. Quelques minutes avant son exécution, au jeune prêtre qui cherche à le soutenir, il dit : « ce n’est pas très difficile de bien mourir, c’est difficile de bien vivre ».
Ce film, dont les images noir et blanc imparfaites accentuent le réalisme, est un des films les plus forts tournés sur la guerre et la Résistance.
Jacques Champeaux
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