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Réalisation : Clint Eastwood ; Scénario : Iris Yamashita, Paul Haggis ; Image : Tom Stern ; Montage : Joel Cox & Gary D. Roach ; Son : Dick Hansen ; Compositeur : Kyle Eastwood & Michael Stevens ; Producteurs : Clint Eastwood, Paul Lorenz, Steven Spielberg ; Distribution : Warner Bros
Avec :
Ken Watanabe (Général Kuribayashi), Kazunari Nicomiya (Saigo), Shido Nakamura (Lieutenant Ito), Tsuyoshi Ihara (Baron Nishi), Ryo Kase (Shimizu)…
Résumé :
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Vers la fin de la guerre du Pacifique, les troupes japonaises installées sur l’île d’Iwo Jima – poste de défense et possible base aérienne pour des bombardements sur le Japon – s’attendent à l’attaque américaine, et découvrent peu à peu qu’elles sont sacrifiées : plus de marine japonaise, plus de forces aériennes sur l’île, pas de renforts à attendre. Un nouveau général débarque, dont le style (ouverture d’esprit et empathie) tranche fortement avec la ‘nuque raide’ des officiers traditionalistes qui le précédaient. C’est à travers les yeux d’un piou-piou de base, boulanger de son métier, pas guerrier pour un sou, que l’on assiste au terrifiant débarquement américain et à la lutte sans espoir des soldats japonais, dont les derniers survivants se lancent dans un baroud d’honneur, au sabre, contre les positions américaines.
Eastwood, après avoir tourné Mémoires de nos pères consacré à la bataille d’Iwo Jima, s’est pris d’intérêt pour certains des protagonistes japonais, en particulier le Général Kuribayashi, et faute de trouver, dit-il, un cinéaste japonais pour réaliser le film sur « le côté japonais » de cette bataille, il l’a fait lui-même. Le cas est sans doute unique du même réalisateur filmant les deux versants d’une bataille. La réussite d’Eastwood est admirable.
La scénariste d’origine japonaise, l’ouvrage du fils de Kuribayashi contenant notamment les lettres écrites du front par son père, et la distribution entièrement japonaise (le film est sous-titré, en français pour nous, et en anglais pour les américains, ce qui est moins courant) aboutissent à ce que la patte du vainqueur ne se fait sentir à aucun moment. L’accent est mis sur l’expérience humaine que représente la guerre pour chacun de ses participants : de la peur, de la routine, des relations hiérarchiques, des élans humains, des raideurs, des conflits bêtes, du courage, de la nostalgie, de la révolte devant l’absurde, du patriotisme, du sadisme… Ainsi s’efface complètement le contraste américains-japonais, eux-nous, et est donnée, grâce à quelques personnages hors du commun – Kuribayashi, son ami Nishi le cavalier médaillé olympique – une leçon impressionnante d’humanité et d’intelligence. Sur le plan formel, le décor sinistre de cette île au sable noir, où bientôt tous se terrent dans les cavernes qu’ils ont creusées, n’est éclairé que par les fulgurances orangées des lance-flammes et des explosions d’obus, qui rendent encore plus sanglant le flamboiement de la violence quand elle se déchaîne sur ces condamnés.
(J. Vercueil )
Analyse :
Eastwood, après avoir tourné Mémoires de nos pères consacré à la bataille d’Iwo Jima, s’est pris d’intérêt pour certains des protagonistes japonais, en particulier le Général Kuribayashi, et faute de trouver, dit-il, un cinéaste japonais pour réaliser le film sur « le côté japonais » de cette bataille, il l’a fait lui-même. Le cas est sans doute unique du même réalisateur filmant les deux versants d’une bataille. La réussite d’Eastwood est admirable.
La scénariste d’origine japonaise, l’ouvrage du fils de Kuribayashi contenant notamment les lettres écrites du front par son père, et la distribution entièrement japonaise (le film est sous-titré, en français pour nous, et en anglais pour les américains, ce qui est moins courant) aboutissent à ce que la patte du vainqueur ne se fait sentir à aucun moment. L’accent est mis sur l’expérience humaine que représente la guerre pour chacun de ses participants : de la peur, de la routine, des relations hiérarchiques, des élans humains, des raideurs, des conflits bêtes, du courage, de la nostalgie, de la révolte devant l’absurde, du patriotisme, du sadisme… Ainsi s’efface complètement le contraste américains-japonais, eux-nous, et est donnée, grâce à quelques personnages hors du commun – Kuribayashi, son ami Nishi le cavalier médaillé olympique – une leçon impressionnante d’humanité et d’intelligence. Sur le plan formel, le décor sinistre de cette île au sable noir, où bientôt tous se terrent dans les cavernes qu’ils ont creusées, n’est éclairé que par les fulgurances orangées des lance-flammes et des explosions d’obus, qui rendent encore plus sanglant le flamboiement de la violence quand elle se déchaîne sur ces condamnés.
Jacques Vercueil
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