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Fiche technique :

Réalisation Aktan Arym Kubat - Scénario : Aktan Arym Kubat et Talip Ibraimov - Image : Hassan Kydyraliyev - Son : Bakyt Niyazaliev - Montage : Petar Markovic - Musique : Andre Matthias - Distribution : ZED.

Avec :

Aktan Arym Kubat (Mr Lumière), Taalaikan Abazova (Bermet), Askat Sulaimanov (Bekzat), Asan Amanov (Esen)Né en 1957 à Kuntun au Kirghizstan, Aktan Arym Kubat est sans conteste « le » cinéaste kirghize connu au niveau international. Peintre de formation c’est un peu par la bande qu’il fait ses débuts dans le domaine du cinéma. Son court métrage, La balançoire, remporte le Léopard d’Or à Locarno. C’est, sur le thème de l’enfance, le début d’une trilogie qui se poursuivra avec deux longs métrages, Le fils adoptif en 1998 et Le singe en 2000. Connu jusqu’alors sous le nom de Aktan Abdykalykov,il change de nom en 2003, reprend celui de son père biologique, et c’est en tant que Aktan Arym Kubat qu’il signe son dernier long métrage, Le voleur de lumière.On l’appelle Mr. Lumière, tant il on l’identifie à sa fonction. Il est électricien d’un petit village perdu dans les montagnes kirghizes. C’est lui qui dépanne les installations, qui grimpe au sommet des poteaux pour raccorder les maisons, qui trafique les compteurs pour que les villageois pauvres payent moins d’électricité. Mais ce voleur de lumière est aussi un utopiste. Convaincu de l’avenir des éoliennes, il tente (vainement) de faire fonctionner celle qu’il a montée dans son jardin, et a conçu le projet d’une petite centrale qui permettrait d’alimenter toute la vallée en énergie. Projet que Bekzat, un candidat véreux à des élections locales, tentera de récupérer à son profit. Il en est des films comme des pays. Certains ont un effet d’averse fraîche qui vous secoue, ils respirent l’espace, le vent et l’ailleurs, avec un côté fruste, débarrassé de toute afféterie, de tout artifice, et de tout ralliement aux modes et aux conventions. C’est le cas de celui-ci. On en sort ragaillardi, revivifié par sa fraîcheur de ton et d’esprit, touché par la rencontre qu’on y fait avec un homme franc et roublard à la fois, généreux et intéressé, irréductible et influençable. Libre, surtout, et inaliénable.
Film léger, proche de la farce ? En apparence seulement, comme souvent les farces. Et la bouffonnerie vire souvent au tragique. Ainsi en est-il quand Mr. Lumière comprend enfin tout le côté nauséabond du projet de Bekzat, devient fou de colère et s’en prend au politicien et à ses acolytes. Poursuivi par des sbires à cheval, il est roué de coups et jeté pour mort dans le lac. Conclusion amère, mais bien dans l’esprit de ce film qui, sous l’air qu’il donne d’être débraillé et en bras de chemise, est en fait un film engagé qui parle du combat de l’individu pot de terre contre une société pot de fer, et qui fait de son anti-héros, Mr. Lumière, sous ses allures de paysan mal dégrossi, une sorte de preux chevalier apportant la lumière de la liberté. Aktan Arym Kubat se veut toutefois optimiste pour l’avenir de son pays miné par la corruption et régulièrement bouleversé par des révolutions : à la fin du film, alors que le vent se lève et entraîne les pales de l’éolienne jusqu’alors exsangue, l’ampoule qui y est branchée commence doucement à s’allumer et à luire faiblement dans la nuit.(Jean Lods)

Le voleur de lumière

Kirghizistan, 2011, 76min.

Réalisation : Aktan Arym Kubat

Biographie :

Kubat (Mr Lumière), Taalaikan Abazova (Bermet), Askat Sulaimanov (Bekzat), Asan Amanov (Esen)Né en 1957 à Kuntun au Kirghizstan, Aktan Arym Kubat est sans conteste « le » cinéaste kirghize connu au niveau international. Peintre de formation c’est un peu par la bande qu’il fait ses débuts dans le domaine du cinéma. Son court métrage, La balançoire, remporte le Léopard d’Or à Locarno. C’est, sur le thème de l’enfance, le début d’une trilogie qui se poursuivra avec deux longs métrages, Le fils adoptif en 1998 et Le singe en 2000. Connu jusqu’alors sous le nom de Aktan Abdykalykov,il change de nom en 2003, reprend celui de son père biologique, et c’est en tant que Aktan Arym Kubat qu’il signe son dernier long métrage, Le voleur de lumière.

Résumé :

On l’appelle Mr. Lumière, tant il on l’identifie à sa fonction. Il est électricien d’un petit village perdu dans les montagnes kirghizes. C’est lui qui dépanne les installations, qui grimpe au sommet des poteaux pour raccorder les maisons, qui trafique les compteurs pour que les villageois pauvres payent moins d’électricité. Mais ce voleur de lumière est aussi un utopiste. Convaincu de l’avenir des éoliennes, il tente (vainement) de faire fonctionner celle qu’il a montée dans son jardin, et a conçu le projet d’une petite centrale qui permettrait d’alimenter toute la vallée en énergie. Projet que Bekzat, un candidat véreux à des élections locales, tentera de récupérer à son profit.

Analyse :

Il en est des films comme des pays. Certains ont un effet d’averse fraîche qui vous secoue, ils respirent l’espace, le vent et l’ailleurs, avec un côté fruste, débarrassé de toute afféterie, de tout artifice, et de tout ralliement aux modes et aux conventions. C’est le cas de celui-ci. On en sort ragaillardi, revivifié par sa fraîcheur de ton et d’esprit, touché par la rencontre qu’on y fait avec un homme franc et roublard à la fois, généreux et intéressé, irréductible et influençable. Libre, surtout, et inaliénable.
Film léger, proche de la farce ? En apparence seulement, comme souvent les farces. Et la bouffonnerie vire souvent au tragique. Ainsi en est-il quand Mr. Lumière comprend enfin tout le côté nauséabond du projet de Bekzat, devient fou de colère et s’en prend au politicien et à ses acolytes. Poursuivi par des sbires à cheval, il est roué de coups et jeté pour mort dans le lac. Conclusion amère, mais bien dans l’esprit de ce film qui, sous l’air qu’il donne d’être débraillé et en bras de chemise, est en fait un film engagé qui parle du combat de l’individu pot de terre contre une société pot de fer, et qui fait de son anti-héros, Mr. Lumière, sous ses allures de paysan mal dégrossi, une sorte de preux chevalier apportant la lumière de la liberté. Aktan Arym Kubat se veut toutefois optimiste pour l’avenir de son pays miné par la corruption et régulièrement bouleversé par des révolutions : à la fin du film, alors que le vent se lève et entraîne les pales de l’éolienne jusqu’alors exsangue, l’ampoule qui y est branchée commence doucement à s’allumer et à luire faiblement dans la nuit.

Jean Lods

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