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Fiche technique :

Réalisation et scénario : Debra Granik - Co-scénariste, Anne Rosellini - Image : Michael McDonough - Musique : Dickon Hinchcliffe - Montage : Affonço Gonçalves - Distribution : Pretty Pictures (France)

Avec :

Jennifer Lawrence (Ree Dolly), John Hawkes (Teardrop Dolly), Shelley Waggener (Sonya la voisine), Lauren Sweetser (Gail femme de Floyd), Dale Dickey (Merab femme de Thump Milton)Debra Granik (née en 1963 au Massachusetts), réalisatrice indépendante aux USA, impressionne dès son second long métrage (après un seul court, puis Down to the Bone = Jusqu’à l’os, 2004, non distribué en France, primé à Sundance et proposé à Deauville). Winter’s Bone (os pour cimetière, hiver pour froid ?) proposé aux Oscars, a remporté des dizaines de prix à Sundance, Deauville, Berlin, etc. Perdue au fond du Missouri, une poignée de modernes sauvages vit de drogue et de truandages au milieu de la forêt et de leurs détritus. Parmi eux, Ree 17 ans, son père dealer en cavale, sa mère annihilée par trop de déprime, un petit frère et une petite soeur qu’elle tient à faire survivre. Pour qu’on ne les jette pas à la rue, il faut qu’elle retrouve son père honni de tous. Rien ne la fera renoncer.Curieux... ce personnage très inhabituel d’une jeune fille partant, totalement désarmée, sur les traces de son père et triomphant par sa seule obstination des obstacles que des hommes et une nature brutales lui opposent, apparaît presque au même moment dans deux films : l’excellent True Grit, des frères Coen, et ce Winter’s Bone lui aussi accueilli favorablement. Mais le terrain où opère Debra Granik n’est plus celui, séduisant, du western truculent et plein d’humour : c’est l’ambiance austère d’une peinture de mœurs et de société réaliste... et dure à avaler.
L’image typique de ce film est celle de la jeune Ree marchant dans la neige et les bois ; elle se rend à l’une ou l’autre des pénibles rencontres où son innocence se heurte à un constante hostilité d’attitudes, de paroles, et de gestes : va-t’en ! Mais la façon dont Jennifer Lawrence exprime la dignité de son personnage, animé de courage et de ténacité par sa responsabilité envers la mère malade et les petits frère et soeur, est admirable de sobriété et d’efficacité. Frappe, et l’on t’ouvrira... On ne saurait ici parler de foi, ni même de confiance, mais simplement de ‘fais ce que tu dois’. Ajoutons qu’à la différence de True Grit, où le père disparu était objet de respect et regret, ici l’absent n’évoque que dégoût et mépris.
Le monde où évolue Ree offre d’abord une façade effrayante : gens volontairement à l’écart, renfermés entre eux jusqu’à la consanguinité, murés dans leur marginalité, le rapport à la ‘société’ passant pour eux par la drogue, la police et la justice. Mais quelques lézardes laisseront filtrer peu à peu la lumière : la voisine Sonya pour commencer, dont l’assistance rugueuse ne se dément pas ; mais les copines aussi, et même les sœurs-furies qui font enfin le geste (bien digne des harpies !) qui apportera la délivrance... Monde où les hommes étalent en guise de virilité leur grossièreté et leur brutalité, tenant leurs femmes à portée de l’insulte ou du coup, au point que l’on est un peu dérouté lorsque l’oncle Teardrop se transforme d’ours en nounours...
Pour qui croirait que ce film pèche en exagérant le folklore de ces hommes des bois contemporains de Facebook, la réalisatrice tient à préciser qu’elle les dépeint bien tels qu’ils sont – tout fut tourné en décors naturels, extérieurs et intérieurs. Et même ce sac plastique porté au shériff, portant à son comble l’horreur grand-guignolesque, n’exprime-t-il pas la logique d’une conscience prisonnière des contraintes de son milieu (quel autre moyen d’aider sans en pâtir ?)(Jacques Vercueil)

Winter's Bone

Etats-Unis d'Amérique, 2011, 100min.

Réalisation : Debra Granik

Biographie :

wrence (Ree Dolly), John Hawkes (Teardrop Dolly), Shelley Waggener (Sonya la voisine), Lauren Sweetser (Gail femme de Floyd), Dale Dickey (Merab femme de Thump Milton)Debra Granik (née en 1963 au Massachusetts), réalisatrice indépendante aux USA, impressionne dès son second long métrage (après un seul court, puis Down to the Bone = Jusqu’à l’os, 2004, non distribué en France, primé à Sundance et proposé à Deauville). Winter’s Bone (os pour cimetière, hiver pour froid ?) proposé aux Oscars, a remporté des dizaines de prix à Sundance, Deauville, Berlin, etc.

Résumé :

Perdue au fond du Missouri, une poignée de modernes sauvages vit de drogue et de truandages au milieu de la forêt et de leurs détritus. Parmi eux, Ree 17 ans, son père dealer en cavale, sa mère annihilée par trop de déprime, un petit frère et une petite soeur qu’elle tient à faire survivre. Pour qu’on ne les jette pas à la rue, il faut qu’elle retrouve son père honni de tous. Rien ne la fera renoncer.

Analyse :

Curieux... ce personnage très inhabituel d’une jeune fille partant, totalement désarmée, sur les traces de son père et triomphant par sa seule obstination des obstacles que des hommes et une nature brutales lui opposent, apparaît presque au même moment dans deux films : l’excellent True Grit, des frères Coen, et ce Winter’s Bone lui aussi accueilli favorablement. Mais le terrain où opère Debra Granik n’est plus celui, séduisant, du western truculent et plein d’humour : c’est l’ambiance austère d’une peinture de mœurs et de société réaliste... et dure à avaler.
L’image typique de ce film est celle de la jeune Ree marchant dans la neige et les bois ; elle se rend à l’une ou l’autre des pénibles rencontres où son innocence se heurte à un constante hostilité d’attitudes, de paroles, et de gestes : va-t’en ! Mais la façon dont Jennifer Lawrence exprime la dignité de son personnage, animé de courage et de ténacité par sa responsabilité envers la mère malade et les petits frère et soeur, est admirable de sobriété et d’efficacité. Frappe, et l’on t’ouvrira... On ne saurait ici parler de foi, ni même de confiance, mais simplement de ‘fais ce que tu dois’. Ajoutons qu’à la différence de True Grit, où le père disparu était objet de respect et regret, ici l’absent n’évoque que dégoût et mépris.
Le monde où évolue Ree offre d’abord une façade effrayante : gens volontairement à l’écart, renfermés entre eux jusqu’à la consanguinité, murés dans leur marginalité, le rapport à la ‘société’ passant pour eux par la drogue, la police et la justice. Mais quelques lézardes laisseront filtrer peu à peu la lumière : la voisine Sonya pour commencer, dont l’assistance rugueuse ne se dément pas ; mais les copines aussi, et même les sœurs-furies qui font enfin le geste (bien digne des harpies !) qui apportera la délivrance... Monde où les hommes étalent en guise de virilité leur grossièreté et leur brutalité, tenant leurs femmes à portée de l’insulte ou du coup, au point que l’on est un peu dérouté lorsque l’oncle Teardrop se transforme d’ours en nounours...
Pour qui croirait que ce film pèche en exagérant le folklore de ces hommes des bois contemporains de Facebook, la réalisatrice tient à préciser qu’elle les dépeint bien tels qu’ils sont – tout fut tourné en décors naturels, extérieurs et intérieurs. Et même ce sac plastique porté au shériff, portant à son comble l’horreur grand-guignolesque, n’exprime-t-il pas la logique d’une conscience prisonnière des contraintes de son milieu (quel autre moyen d’aider sans en pâtir ?)

Jacques Vercueil

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