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Fiche technique :

Réalisation : Rabah Ameur Zaïmeche ; Scénario et dialogues : Rabah Ameur Zaïmeche, Louise Thermes ; Photo : Lionel Sautier, Olivier Smittarello ; Musique : Rudolphe Burger

Avec :
Rabah Ameur Zaïmeche (Kamel), Meriem Serbah (Louisa), Abel Jafri (Bouzid), Farida Ouchani (Loubna), Ramzy Bedia (Ahmed).

Bled number one

France, Algérie, 2006, 97min.

Réalisation : Rabah Ameur-Zaïmeche

Biographie :

Rabah Ameur Zaïmeche, de nationalité algérienne, est né le 25 juin 1966 à Beni Zid (Algérie). Il a déjà réalisé en 2002 "Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe ?".

Résumé :

A peine sorti de prison, Kamel est expulsé vers son pays d'origine, l'Algérie. Cet exil forcé le contraint à observer avec lucidité un pays en pleine effervescence, tiraillé entre le désir de modernité et le poids de traditions ancestrales.

Analyse :

Ce film, d'une simplicité admirable mais très percutant, nous plonge dans la vie au "bled" en Algérie, à travers le regard de Kamel, déjà immergé auparavant dans une vie moderne à la française. Il assiste ainsi à une fête villageoise où un taureau est tué et sa dépouille soigneusement partagée pour que tous les participants à le fête puisse en emporter. Ce premier rite social semble orienté vers la solidarité de tous. Mais nous apparaissent peu à peu la pesanteur des traditions qui affectent en particulier une jeune femme revenue au village avec son fils, fuyant le foyer conjugal où elle n'arrive pas à faire accepter son désir de chanter. L'accueil qu'elle y reçoit est mitigé, da la part de sa mère comme de son frère qui lui font vite sentir qu'elle déshonore la famille et que sa seule place est auprès de son mari. Lorsque celui-ci reviendra la chercher mais finalement la rejettera sur la route tout en gardant l'enfant avec lui, sa déchéance sera complète et son frère l'enfermera tout en haut de la maison familiale. Ces épisodes nous sont montrés comme "de loin", sans gros plans sur les visages, sans musique renforçant l'émotion. C'est cette manière de filmer qui nous fait aussi découvrir la présence et les agissements d'une bande de jeunes islamistes et intégristes qui veulent empêcher les jeux de dominos au café... Kamel va progressivement se sentir appartenir à un autre monde et être exclu : une fois passé l'accueil au pays, relativement chaleureux, du début, (où il bénéficie du prestige de celui qui a vécu en France), il va peu à peu être rejeté en raison de son incapacité à vivre en conformité avec ceux qui sont restés au pays, en particulier dans son rapport aux femmes auxquelles il parle au lieu de respecter la ségrégation des sexes qui est de mise dans cette société. Tout ceci nous est montré à travers une économie de dialogues, sans que soit soulignée lourdement cette évolution. Kamel ressent cette oppression grandissante jusqu'à se dire qu'il va "péter les plombs". C'est ce qui arrive à la jeune femme enfermée par sa famille : on l'emmène alors dans un hôpital psychiatrique et c'est là que curieusement elle va pouvoir être reconnue dans son désir de chanter.
Certes les événements montrés sont beaucoup moins dramatiques que ceux, par exemple, auxquels nous assistons dans un film comme "Rachida" (de Yamina Bachir). Mais ils ont la force de l'ordinaire et du quotidien et c'est cela qui rend ce film si convaincant.

Maguy Chailley

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