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Réalisation :Réalisation : Wong Kar-Wai ; Scénario : Wong Kar-Wai et Lawrence Block ; Image : Darius Khonji ; Compositeur : Ry Cooder ; Montage et chef décorateur : William Chang ; Producteur : Wong Kar-Wai, Jean-Louis Piel, Jacky Pang Yee Wah et Wang Wei ; Sociétés : Block2 Pictures, Jet Tone films, You Li Ltd et Studio Canal.
Avec :
Norah Jones (Elizabeth), Jude Law (Jeremy), David Strathairn (Arnie), Raquel Weisz (Sue Lynne), Natalie Portman (Leslie), Chan Marshall-Cat Power (Katya)
Wong Kar-wai (né à Shanghai, 1958) emmené par sa mère à Hong Kong dès 1963, y étudie arts plastiques et cinéma, et commence par des scénarios pour télévision. Première réalisation grand écran : As tears go by (1988, titre des Rolling Stones). Chungking Express (1994) est pour ses fans la preuve de son génie ; il obtient en 1997 à Cannes le prix du meilleur réalisateur pour Happy together, mais c’est In the mood for love (2000, prix d’interprétation masculine à Cannes pour Tony Leung) qui lui assure le grand succès international. Il préside en 2006 le jury de Cannes. My blueberry nights est sa dixième réalisation, sans compter les publicités.
Résumé :
Elisabeth, désemparée après que son ami l’ait laissée tomber, et Jeremy, solitaire patron d’un bar new-yorkais, apprennent à se connaître autour de tartes à la myrtille (blueberry). Elle part pour oublier, vivotant dans différentes villes des Etats Unis: ses rencontres notables seront un policier (Arnie) amoureux d’une épouse (Sue Lynne) qui ne le supporte plus, puis une joueuse de poker (Leslie) qui fuit son père dont l’ombre aimante la terrorise. Policier et père mourront. Elizabeth rentre à New York où l’ex-ami volage n’est plus visible, tandis que Jeremy vient de dire adieu à son ex-flamme (Katya) venue le saluer après longtemps : la voie est libre pour une vie nouvelle.
Analyse :
Wong Kar-wai dit avoir tourné ce film pour faire jouer Norah Jones, fille de Ravi Shankar, dont la voix parlée lui semblait précieuse : la chanteuse s’avère une remarquable actrice. Le récit est construit en road-movie psychologique, voyage (trans)formateur pendant lequel l’héroïne, pour apprendre à se connaître, « cherche son reflet dans le miroir des autres ». Les personnages apparaissent alors au travers de transparences riches en gros plans flous, tandis que de superbes images d’une coupe de myrtilles évoquent le mélange du volcan et de la glace. Le titre culte de Cat Power, The greatest, imprègne les ambiances sonores de ces nuits myrtille où apparaîtra brièvement Chan Marshall. C’est dire que, selon la tradition chez Wong Kar-Wai, son et images savamment travaillés sont les ressorts expressifs et inventifs de cette histoire sentimentale, par ailleurs très classique. On aime bien Jude Law, joli garçon qui ferait un gendre idéal, ainsi que Norah Jones, qui maîtrise tant ses passions que l’on peine à les croire brûlantes. Le morose David Strathairn (le journaliste tombeur de Mac Carthy dans Good Night and Good luck) et la volcanique Raquel Weisz forment un couple caricatural (ivrognerie par désespoir et bovarysme), tandis que le personnage joué par Natalie Portman – une professionnelle du poker, préparée dès son plus jeune âge par un père avec qui elle n’ose plus renouer – propose un type psychologique que certains pourront trouver extrême. Reste le couple attendrissant d’Elizabeth et Jude, et une évocation du cheminement de leurs sentiments au moyen de jeux de formes et de couleurs, de transparences et de fondus, de musique et de bruits, qui relève d’une grande virtuosité. Un agréable moment, même s’il ne restera pas inoubliable.
Nicole Vercueil et Jacques Vercueil,
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