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Fiche technique :
Réalisation : Nicholas Ray - Scénario : Philip Yordan - Photographie : Harry Stradling - Musique : Victor Young - Montage:Richard Van Enger - Distribution : Republic Pictures.

Avec :
Joan Crawford (Vienna), Sterling Hayden (Johnny), Mercedes McCambridges (Emma). Scott Brady (Dancing Kid), Ernest Borgnine (Brad), John Carradine (Bart).

Johnny Guitar

Etats-Unis d'Amérique, 1955, 110min.

Réalisation : Nicolas Ray

Biographie :

Nicholas Ray (1911-1979) est un réalisateur américain ayant étudié l’architecture et le théâtre avant d’être adjoint d’Elia Kazan. Son premier long métrage sera Les amants de la nuit (1948). Suivront entre autres : Le violent (1949), Born to be bad (1950), Les indomptables (1952), Johnny Guitar (1954), La fureur de vivre (1955), Jesse James, le brigand bien aimé (1957), Traquenard (1958), Les 55 jours de Pékin (1963).

Résumé :

Propriétaire d'un saloon, acquis grâce à ses talents d’entraîneuse, Vienna embauche Johnny Logan comme musicien, un homme qu'elle a aimé autrefois. Ils vont être en proie à la haine d'Emma, jalouse de Vienna et de sa relation avec le héros local, le "dancing kid".

Analyse :

Ce film contient tous les éléments du western classique…mais, à chaque fois, avec un décalage. Au début du film, Johnny assiste à une attaque de diligence : mais, étant trop loin, il ne peut intervenir. Il y a aussi une scène classique de bagarre à coups de poing mais on ne la suit que sur les visages des gens dans le saloon et on n’entend que le bruit des coups et le hennissement des chevaux. Il y a bien sûr l’inévitable saloon, mais il est vide. Quant au chemin de fer, il n’est qu’en devenir, tout le monde l’attend. Et la querelle des grands propriétaires éleveurs contre les fermiers et leurs barbelés est l’un des ressorts du film mais l’on ne voit jamais un seul troupeau. Johnny Guitar compte aussi une scène de lynchage, une attaque de banque, une mine d’argent. Mais ce qui fait la grande originalité de ce western, ce sont les deux personnages centraux : deux femmes, Vienna et Emma, aux très fortes personnalités. Le héros masculin, Johnny Guitar, est au contraire lui-même plutôt falot, un personnage secondaire, comme le sont habituellement les femmes dans les westerns. La grande scène finale, là aussi un grand classique, donne lieu à une duel entre les deux femmes, au revolver, cette fois non pas dans la grande rue du village mais dans la montagne. La musique joue un rôle important et la complainte de Peggy Lee est restée dans les mémoires au même titre que celles de Règlement de comptes à OK Corral de John Sturges ou de Le train sifflera trois fois de Fred Zinneman. Tous les acteurs sont excellents en particulier Joan Crawford et Mercedes Mc Cambridge. L’image en gros plan du visage d’Emma quand elle met le feu au saloon est restée dans l’histoire du cinéma. Peu de westerns mettent les femmes à l’honneur mais on peut citer aussi Quarante tueurs de Samuel Fuller (1957) et Convoi de femmes de William Wellman (1951). Johnny Guitar est incontestablement le plus fort et, comme élément important du patrimoine culturel, ilest entré en 2008 dans le Natioanl Film Registry pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès.

 

Jean Wilkowski

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