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Fiche technique :

Réalisation et montage : Siddiq Barmak ; Image : Ebrahim Ghafori ; Musique : Mohammad Reza Darwishi ; Distribution : Haut et court

Avec :

Marina Golbahari (Osama), Arif Herati (Espandi), Zubaïda Sahar (la mère).

Osama

Afghanistan, 2004, 83min.

Réalisation : Sedigh Barmak

Biographie :

Siddiq Barmak est cinéaste à Kaboul, et directeur de l'Afghan Film Organization, lors de l'arrivée des talibans en 1996. Il s'enfuit auprès de Massoud et réalise alors des documentaires. En 2002, après la défaite des talibans, il rentre au pays. Avec le soutien de Mohsen Makhmalbaf (Kandahar) et de sa fille Samira (A cinq heures de l'après-midi), il réalise ce film qui se veut un témoignage sur la situation des femmes sous le régime taliban.

Résumé :

Dans l'impossibilité de survivre sans la présence d'un homme dans la famille (le père est mort), une vieille femme conçoit un stratagème : déguiser en garçon sa petite-fille pour qu'elle puisse sortir et trouver du travail pour faire vivre mère et grand-mère. Dans la peur permanente, Osama (c'est le prénom masculin qu'on va lui donner), va d'abord aider un voisin puis être prise dans un groupe de garçons et envoyée dans une école coranique où son travestissement ne fera pas longtemps illusion...

Analyse :

Cette histoire (inspirée de faits réels) permet au réalisateur de montrer successivement beaucoup de faits caractéristiques de l'oppression des femmes afghanes par les talibans : impossibilité de travailler à l'extérieur (la mère, médecin, est obligée de renoncer à son métier), interdiction de sortir sans être accompagnée par un homme de la famille, obligation du port de la burqa, lapidation d'une femme accusée d'impudeur, mariage forcé d'une toute jeune pubère à un vieillard... C'est peut-être cette accumulation qui gêne, même si l'on sait que tout cela a été réel. 
Heureusement la réalisation est pleine de qualités. On retiendra particulièrement la couleur qui nous procure l'impression que tout devient "terre" et poussière. C'est de cette même couleur que sera la burqa dont Osama va être recouverte lorsque son subterfuge va être découvert. Le jeu des acteurs est convaincant : ainsi Osama est tout à fait crédible, bien que jouée par une non professionnelle (ou peut-être pour cela ?). Sa grand-mère, ridée à souhait, nous introduit dans la thématique de la transmission de la tradition ; mais, hélas, ses idées sur l'égalité des sexes vont conduire sa petite-fille à une situation sans issue. Des scènes de foule, au début du film (une manifestation de femmes en burqa, réclamant le droit au travail), nous donnent l'impression d'être tournées par un journaliste qu'on entend mais qu'on ne voit pas, avant qu'il ne se fasse arracher sa caméra. On le retrouve à la fin du film, à l'occasion d'un simulacre de jugement, et ce sont les propres images qu'il a filmées qui servent de témoin à charge. 
Le monde de l'enfance et de l'innocence perdues nous est suggéré à plusieurs reprises par ces scènes (rêvées) où l'on voit Osama sauter à la corde, activité très symbolique car elle renvoie non seulement à des jeux enfantins mais aussi à des jeux féminins auxquels elle ne doit plus s'adonner sous peine d'être démasquée. 
Ce film est un témoignage désespéré sur une situation engendrée par le fanatisme. Il n'est pas mauvais, actuellement, de se remettre en mémoire ces faits si récents.

Maguy Chailley

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