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Fiche technique :

Réalisation : Réalisation : Hany Abu-Assad. Scenario : Hany Abu-Assad et Bero Beyer. Image : Antoine Eberlé. Montage :Sander Vos. Une coproduction Augustus Film, Lama films, Razor film, Lumen films, ARTE France Cinéma, Hazazah Film. Une distribution Haut et Court.

Avec :
Kaïs Nashef (Khaled), Ali Suliman (Saïd), Lubna Azabal (Suha), Amer Hlehel, Hiam Abbass, Ashraf Barhoum.

Paradise now

Allemagne, France, Pays-Bas, Palestine, 2005, 87min.

Réalisation : Hany Abu-Assad

Biographie :

Hany Abu-Assad est né en Palestine. Après 6 ans d’études aux Pays Bas, il devient assistant réalisateur et retourne travailler dans son pays au début des années 90. Son premier long métrage, Le mariage de Rana, un jour ordinaire à Jérusalem, sélectionné pour la semaine de la critique de Cannes 2002, met en scène une jeune fille de 17 ans qui doit trouver dans la journée un mari sur une liste préétablie par son père. Dans Paradise Now, tourné à Naplouse dans des conditions encore plus dangereuses que le film précédent, et présenté en sélection officielle au festival de Berlin 2005, le réalisateur choisit de raconter de l’intérieur l’itinéraire existentiel de deux kamikazes palestiniens dans les heures précédant leur acte.

Résumé :

Deux jeunes mécaniciens amis d’enfance, Khaled et Saïd, liés par un contrat moral qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas rompre auprès du Hamas, se sont portés candidats au martyre. Désignés pour commettre un double attentat suicide à Tel Aviv, et soumis à une intense préparation physique et mentale, ils passent une dernière soirée avec leurs familles sans pouvoir leur dire adieu. Le lendemain on les lâche ceinturés d’explosifs , mais une patrouille passe et l’opération ne se déroulera pas comme prévu…

Analyse :

Si le cinéaste nous laisse entendre, - par la voix passionnée de Suha jeune fille qui a fait ses études à l’étranger -, sa condamnation sans équivoque des actes mortels programmés, le film devient beaucoup plus fort lorsque, évitant au spectateur la sidération émotionnelle qu’aurait provoqué chez lui les images mêmes de l’attentat, il rend sensible par de longs plans fixes le désespoir quotidien de deux jeunes gens ordinaires, nullement activistes ou islamistes, irrémédiablement agressés, contrôlés et emprisonnés dans leur propre pays par le dispositif d’occupation. Grossièrement abusés et manipulés par une idéologie dérisoire et terrifiante, dont le réalisateur va jusqu’à tirer avec un humour noir des effets burlesques (la scène de l’enregistrement raté d’une cassette testament à l’intention des familles), Saïd et Khaled sont la proie d’un destin en impasse qui les empêche de penser et suscite chez eux le désir fou de s’anéantir eux mêmes bien davantage que de faire des victimes dans le camp ennemi. Dans un esprit pamphlétaire jamais ridicule ni caricatural, la mise en scène dépouillée de cette tragédie contemporaine emprunte avec efficacité au classicisme la triple unité de lieu, de temps et d’action, cependant que la trajectoire psychologique de ces deux amis déboussolés se croise sans jamais se confondre. La succession finale de plans fixes sur le regard des protagonistes poursuivra longtemps le spectateur qui se demande avec un peu d’anxiété quel sera l’accueil réservé en Israël et dans les territoires occupés à un film au sujet piégé dont l’auteur s’est admirablement tiré.

Jean-Michel Zucker

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