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Réalisation : Bertrand Bonello – Photo : Josée Deshaies – Décors : Alain Guffroy – Musique : Bertrand Bonello – Montage : Fabrice Rouaud – Son : Jean-Pierre Laforce – Production : Les Films du lendemain – Distribution : Haut et court
Avec :
Noémie Lvovsky (Marie-France) – Hafsia Herzi (Samira) – Celine Sallette (Clothilde) – Jasmine Trinca (Julie) – Adèle Haenel (Léa) – Alice Barnole (Madeleine) – Lliana Zabeth (Pauline)
Bertrand Bonello, réalisateur, scénariste et compositeur, est né en 1968 à Nice. Il partage sa vie entre la France et Montréal. Il réalise successivement Quelque chose d’organique (1998), Le pornographe qui sera présenté à Cannes en 2001 à la Semaine de la critique et obtiendra le prix de la FIPRESCI. Viendra ensuite Tiresia en compétition à Cannes en 2003. En 2008 De la guerre sera à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Il poursuit en parallèle ses activités de musicien.
Résumé :
A l’aube du XX° siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d’une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de « la femme qui rit », la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs. Du monde extérieur on ne sait rien car la maison est close, mais à l’intérieur des murs tout est possible.
Analyse :
L’intérêt de ce film est de nous présenter ces femmes comme des personnes et non comme des objets dont on use, bien que ce soit ainsi qu’on les traite. Ce qui nous vaut de très beaux moments, même dans le « porno chic ». Mais les fantaisies les plus perverses de leurs clients vont jusqu’au sadisme. Ainsi cette terrible scène, présentée plusieurs fois comme un cauchemar auquel la victime ne parvient pas à échapper, où l’on voit son client « élargir » le sourire de la juive dans une scène sanglante. Les moments dans l’intimité de ces femmes (leur vestiaire, leur toilette, leur chambre), font contraste, dans leur prosaïsme et leur vérité, avec le théâtre de la séduction qu’elles jouent avec leurs clients. Mais dans les deux cas : les salons avec leurs décors et leurs dorures ou l’envers du décor et sa relative pauvreté, c’est toujours d’enfermement qu’il s’agit. Que n’arrive pas à faire oublier la « partie de campagne » qu’offre la tenancière à ses pensionnaires. Dans cet univers les hommes ressemblent à des marionnettes, pleines de suffisance et de vanité jouant la comédie de leur valeur, mais abusant de leur pouvoir.
La dernière scène montrant la prostitution moderne sur les trottoirs d’une grande ville est très ambiguë : Bertrand Bonello veut-il nous dire qu’au bon vieux temps c’était tellement mieux ? Ou souhaite-t-il montrer se déroulant au grand jour (soleil et lumière très vive) la poursuite de cet esclavage des femmes autrefois bien dissimulé (dans l’Apollonide tout se passe à l’intérieur et en éclairage artificiel) ?
Maguy Chailley
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