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Réalisation : Bruno Dumont – Scénario et dialogues : Bruno Dumont – Photo : Yves Cape –Montage : Bruno Dumont, Basile Belkhiri – Son : Philippe Lecoeur, Emmanuel Croset – Production : 3D PRODUCTIONS – Distribution : PYRAMIDE DISTRIBUTION
Avec :
David Dewaele (Le Gars), Alexandre Lematre (Elle)
René Dumont est né en 1958 à Bailleul (Nord). Après avoir raté le concours de l’IDHEC, il fait des études de philosophie, discipline qu’il enseignera un certain temps. Il réalise des films de commande avant d’aborder ses projets propres Il a réalisera 6 l ong-métrages dont La vie de Jésus (1997), L’Humanité (1999) qui a obtenu le Grand Prix à Cannes en 1999, Flandres également récompensé par le Grand Prix à Cannes en 2006, Hadewijch (2009), Hors Satan (2011) présenté à Cannes dans la section « Un certain regard ».
Résumé :
En bord de Manche, sur la côte d’Opale, près d’un hameau, de sa rivière et de ses marais, demeure un gars étrange qui vivote, braconne, prie et fait des feux. La fille d’une ferme prend soin de lui et le nourrit. Ils passent du temps ensemble dans le grand domaine de dunes et de bois à se recueillir mystérieusement où bord des étangs, là où rôde le démon.
Analyse :
Ce qui frappe d’abord c’est la lenteur du rythme, la longueur des plans, l’opacité du récit, le caractère taiseux des personnages. Mais en même temps la très grande beauté des images, particulièrement celles de la nature, en plans très larges, ou les visages, en très gros plans. On comprend (on devine…) que la jeune fille a été victime de sévices de la part de son beau-père. Le marginal qu’elle fréquente régulièrement tue le beau-père, sans que l’enquête policière n’arrive à l’inquiéter. Plus tard ce sera le tour d’un garde forestier, après qu’il ait tenté d’embrasser la jeune fille. Mais par ailleurs cet homme étrange semble doué de pouvoirs qui font de lui un guérisseur. Son rapport au corps féminin n’est pas de prédation (il se refuse même à la jeune fille qui pourtant le lui proposait) mais plutôt d’exorcisation. Et lorsqu’on retrouvera la jeune fille morte dans le marais, il lui redonnera vie avant de partir, au loin.
Toutes ces péripéties ainsi mises à plat trahissent l’atmosphère du film où rien n’est jamais explicite ni souligné. Ce sont les visages qui importent, ainsi que les paysages, et certains gestes comme ces agenouillements dans la nature, ces mains posées l’une sur l’autre, tournées vers le ciel, comme en une invocation à la nature. C’est d’ailleurs dans ces situations qu’on comprend le mieux ce qui lie la jeune fille à cet homme, dans cette errance au milieu des dunes et des marais avec le seul bruit du vent. Mais quel est-il lui-même : un mage ? un guérisseur ? un ange qui révèle chacun à lui-même ?
Jury et Maguy Chailley,
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