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Réalisation :Réalisation et scénario : Olivier Assayas – Images :Yorrick Le Saux – Montage : Luc Barnier – Son : Daniel Sobrino - Production : Margo Films – Distribution : ARP
Olivier Assayas, né en 1955, s’est fait connaître avec « Désordre »(1987), mais c’est « Irma Vep » (1996) qui le révéla comme grand cinéaste. « Boarding Gate » est le troisième film d’une trilogie : « Demonlover » (2002), »Clean »(2004).
Résumé :
Décidé à revendre les parts de sa boîte à une entreprise de Singapour, un golden boy au bord de la faillite, reçoit la visite de Sandra, son ex-maîtresse, qu’il a exploitée sans vergogne comme objet sexuel et escort girl. Elle était consentante par amour… Elle se débarrasse de lui et s’enfuit à Hong Kong, où son amant chinois l’attend, pour faire du business à Pékin.
Analyse :
Puisqu’il y a une trilogie, disons ce qui réunit ces trois films : c’est la description du monde actuel, où prolifèrent les images et les sons, où se mêlent les langues et les cultures et où se développe une extraordinaire circulation des personnes, des marchandises, de la drogue, du commerce licite et illicite. Comme la caisse de résonance de la mondialisation. Ce qui caractérise ces films, ce sont aussi et surtout des figures féminines, fortes, violentes, et fragiles, vulnérables. Des femmes à la recherche de leur identité.
Ici, dans Boarding Gate, le monde asiatique s’affirme, avec les villes emblématiques de Hong Kong et de Shanghai, symboles de la réussite économique effrénée, où on se doute bien que se développe toute une économie basée sur la rentabilité à tout prix, et la tentation du pouvoir mafieux. Qu’Assayas soit fasciné par le cinéma d’action made in Hong Kong ne nous étonne guère, tant les scènes violentes semblent inspirées d’un Johnie To, par exemple.
Sandra, incarnée assez vulgairement par Asia Argento, essaye de « se sortir » d'un monde de drogue, de crime et d’appât du gain… Mais est-il possible de croire une seconde à une quelconque rédemption (alors que « Clean » montrait une femme qui prenait les moyens physiques et affectifs de se sortir du piège de la drogue).
Film d’une grande virtuosité, qui nous montre un univers frénétique qui va tout droit à sa perte ! Il semble que le cinéaste soit fasciné par ses propres images, issues d’une remarquable utilisation des moyens visuels à sa disposition. Et, aimant le cinéma moderne, dans ce qu’il a d’inventif, je suis séduit par cet objet esthétique. Mais, on a le droit d’attendre aussi autre chose : l’espérance d’un monde meilleur, qui dompte ses démons.
Sandra, à la toute fin du film, renonce à tuer son nouvel amant, qui lui aussi l’a trahie, de toute évidence ! Seule et abandonnée dans ce monde plein de bruit et de fureur, elle regarde vers nous, désemparée !
« Du sein des ténèbres brillera la lumière »…Ce n’est pas dans le film !
Alain Le Goanvic
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