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Fiche technique :

Réalisation :Scénario et mise en scène : Lee Chang-dong ; Image : Cho Yong-kyu ; Musique : Christian Basso ; Montage : Kim Hyun ; Prod. : Pine House Film ; Distr. : Diaphana Distribution.

Avec :
Jeon Do-Yeon (prix d’interprétation féminine à Cannes 2007) (Lee Shin-ae), Song Kang-ho (Kim Jong-chan), Cho Young-jin (Park Do-sup), Kim Young-jae (LeeMin-ki)

Secret sunshine

République de Corée, 2007, 150min.

Réalisation : Lee Chang-dong

Biographie :

Personnage très éclectique, Lee Chang-Dong (né en 1954 et diplômé de littérature coréenne), se lance d’abord dans l’écriture et publie plusieurs romans couronnés par la critique. C’est un peu le hasard qui le met sur la route du cinéma. Après avoir écrit le scénario de deux films, il réalise avec Green Fish (1977) son premier long-métrage. Viendront ensuite Peppermint Candy (2000) et Oasis (2002) qui lui apporteront la reconnaissance internationale. Après une parenthèse politique (il est Ministre de la Culture et du Tourisme de Coré du Sud de 2002 à 2004), il revient au cinéma avec Secret Sunshine.

Résumé :

Une jeune femme, Lee Shin-ae, vient d’être profondément blessée par la mort de son mari. Elle se rend à Miryang, ville natale de celui-ci, pour y refaire sa vie avec son fils, un garçonnet de sept ou huit ans. A peine installée dans cette localité, la tragédie la frappe à nouveau. C’est l’effondrement pour elle, le trou noir. Elle trouve un moment refuge et consolation dans la foi, devient membre d’une communauté protestante évangélique. Mais s’estimant bientôt trompée par Dieu lui-même, elle plonge plus que jamais dans la solitude et dans un désespoir qui la mène à la lisière de la folie.

Analyse :

Curieux film. A la fois facile et exigeant. Clair et secret. Comme l’indique son titre, d’ailleurs, dans une alliance de deux mots qui s’opposent. Comme l’indique aussi (moins clairement, c’est vrai) le nom de la ville où il se déroule : Miryang, dont la traduction en anglais est le titre du film.
Médaille à deux faces, donc. Le côté clair, le côté immédiat, c’est le récit qui se déroule et nous empoigne. Sorte de thriller psychologique, Secret Sunshine raconte l’histoire d’une femme profondément blessée, que la vie va meurtrir encore davantage, et qui va lutter, comme une noyée se débat, pour s’arracher au fond de l’abîme.
Si tout est clair dans les méandres de ce récit apparent de perdition et de tentative de salut, reste un ensemble insidieux de questions dont l’affleurement laisse apparaître la partie cachée du film, l’autre face de la médaille : malgré tout ce que l’on sait d’elle, qui est vraiment Lee Shin-ae ? Est-elle sincère ? Simule-t-elle ? De même, quels sont les sentiments exacts de ce garagiste qui s’attache à ses pas et ne la quitte plus ? Quant à l’Eglise protestante de Corée, à qui Lee Chang-Dong fait tenir une place importante, elle est présentée avec ce qu’il faut de prosélytisme compassionnel, de langue de bois théologique et de rituels aliénants, pour que l’on ne puisse pas ne pas se poser à son propos la question de la manipulation ou de la sincérité, de la simulation ou de l’authenticité. Autant d’interrogations et de doutes qui mènent à la véritable profondeur de ce film, celle d’une réflexion sur l’impossible distinction dans les sentiments humains entre le vrai et le faux, le ressenti et l’affecté, le réel et le joué. Au fond, un film sur la sincérité de l’être, pas moins que ça.

Jean Lods

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