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Fiche technique :

Réalisation : Réalisateur : Michael Caton-Jones ; Scenario: David Wolstencroft. D’après un récit de: R.Alwyn, D.Belton. Montage :Christian Lonk ; Directeur de la photographie: Ivan Stasburg. Son : Rosie Straker. Musique: Dario Marianelli ; Production: Productions de Crossday, Film d’Egoll Tossell. Distribution: Haut et court

Avec :
Claire-Hope Ashitey (Marie), Hugh Dancy (Joe Connor), John Hurt (le père Christopher), Dominique Horwitz (Capitaine Delon), David Gyasi (François), Susan Nalwoga (Edda), Steve Toussaint (Roland).

Shooting dogs

Royaume-Uni, Allemagne, 2006, 114min.

Réalisation : Michael Caton-Jones

Biographie :

Né en Ecosse en 1958, Michael Caton-Jones a fait ses études à la National and Television School de Londres. Son premier long métrage, Scandal, déjà inspiré de faits réels et avec John Hurt, remporte plusieurs prix et citations dont la Caméra d’Or à Cannes en 1988. Il réalise ensuite plusieurs films, de guerre (Memphis Belle), biographiques (Blessures secrètes, Rob Roy), ou d’espionnage (Le chacal). Mais, prenant de plus en plus ses distances avec « les valeurs américaines » et révolté par le drame rwandais il va, en reconstituant soigneusement les événements survenus à l’Ecole Technique Officielle de Kigali et avec la participation à la figuration et à la technique de certains survivants, témoigner de la responsabilité des occidentaux à travers une fiction entièrement tournée au Rwanda.

Résumé :

Au Rwanda, l’assassinat du président Habyarimana le 6 avril 1994 déclenche le massacre des Tutsis par les Hutus. Les Casques Bleus de la Minuar ont pour mission exclusive d' « observer la paix » et pour consigne de ne tirer que s'ils sont personnellement menacés. Deux anglais, un prêtre et un jeune enseignant coopérant, vont se trouver, avec plusieurs centaines de tutsis qui s'y sont réfugiés et quelques dizaines d'occidentaux qui les ont rejoint, retranchés dans une école catholique. Ils vont assister impuissants aux premiers jours du génocide; tandis que, après l'annonce de l'assassinat de 10 casques bleus belges dans une caserne, les soldats de l'ONU se consacreront à l'évacuation des ressortissants de leurs pays, abandonnant l'école et livrant ainsi quelques 2500 tutsis au massacre.

Analyse :

Au risque de le sidérer et de lui interdire toute démarche d'analyse des responsabilités dans le déroulement de la Shoah rwandaise, Caton Jones a choisi, sans déployer cependant aucun voyeurisme complaisant, de faire appel à la seule émotion du spectateur. Il lui montre, -au moyen d'une mise en scène sobre et efficace et dans le cadre des 3 unités de lieu, de temps et d'action de la tragédie classique-, l'horreur d'un génocide annoncé, perpétré avec la complicité de l'homme blanc. Il soulève, à travers l'attentisme des Casques bleus obéissant aux ordres cyniques de Washington, une question éthique majeure, celle de l'attitude de l'homme face à l'inhumain et à l’indicible. Le film illustre ainsi la force du mot de Péguy: "il y a pire que faire c'est laisser faire", en dépit d'un certain schématisme des personnages qui les tire un peu vers des archétypes- vieux missionnaire idéaliste qui se sacrifiera, jeune enseignant fougueux qui n'aura pas le courage de ses convictions, journaliste baroudeuse blasée au racisme objectif. Certaines images poursuivront longtemps le spectateur : silence soudain d'un groupe de tutsi à l'approche d'un employé hutu de l'école; gros plan sur la machette sanglante de celui-ci arrêtant Christopher à un barrage; croisement des regards de Marie qui reste et de Joe qui s'enfuit en camion avec les casques bleus ; délégué des réfugiés suppliant qu'on les tue avant de les abandonner..."s'il vous plait, juste les enfants". De nombreuses questions restent posées : Seul l'homme blanc sera-t-il sauvé? Peut-on vraiment distinguer les bons des méchants? L'Amour est-il l'avenir de l'homme? Enfin le premier et le dernier plan montrant les longues foulées de Marie ne suggère-t-il pas que fuir l'Afrique pourrait être la seule solution?

Alain Le Goanvic et Jean-Michel Zucker,

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