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Réalisation : Tony Kaye - Scénario : Carl Lund - Photo : Beth Melsky - Décor : Candice Cardasis - Musique : The Newton Brothers - Montage : Peter Goddard - Son : Christopher Koch - Production : Kingsgate Films – Distribution : Pretty Pictures.
Avec :
Adrian Brody (Henry Barthes) – Marcia Gay Harden (Proviseur Carol Dearden) – James Caan (Charles Seabolt) – Christina Hendricks (Sara Madison) – Lucy Liu (Doris Parker) – Sami Gayle (Erica) – Betty Kaye (Meredith)…
Tony Kaye est né à Londres en 1952. Son premier film en 1998, American History X montre Edward Norton en néo-nazi. Puis plusieurs longs métrages indépendants inédits en France. Il tourne un documentaire sur l’avortement, Lake of fire, montrant les deux thèses opposées. En 2012, Detachment reçoit deux prix au Festival du cinéma américain de Deauville : Prix de la révélation Cartier, Prix de la critique internationale
Résumé :
Henry, professeur remplaçant, est muté pour un mois dans un lycée en banlieue de New-York. Lycée difficile où les élèves naviguent en dehors des règles, et les professeurs, pourtant motivés, sont totalement dépassés. Henry traverse ce mois avec un détachement sans doute indispensable à sa survie
Analyse :
Après un générique astucieux qu’une craie trace sur une ardoise, le film commence comme un documentaire sur le malaise des professeurs dans un lycée de banlieue, à New-York. Interviews qui se succèdent, professeurs blasés qui décrivent leurs motivations à choisir ce métier. Puis on s’intéresse plus particulièrement à Henry Barthes, professeur remplaçant qui s’installe dans sa classe, trouvant le ton juste face à ces ados déjà déglingués. On le suit chez lui, dans son appart anonymement décoré, à la maison de retraite où survit son père. Peu à peu, le patchwork prend forme, le film se dessine, dans ses deux grandes lignes complémentaires : une photo précise du système éducatif délabré, et l’étude psychologique d’un homme qui, pour survivre à ses fantômes, développe une stratégie philosophique, le détachement. Toujours garder du recul, s’impliquer dans son environnement, mais sans s’investir psychiquement, pour ne pas laisser de plumes. C’est à ce prix qu’il parvient à motiver ses élèves, à exister sans peur dans cette banlieue glauque, à ne pas en vouloir à son père d’un passé qu’on découvre au fil des flashbacks d’Henry enfant et de sa mère disparue. Un passé trouble dont il s’affranchit sans mal, apparemment. Son attitude fascine, et provoque des quiproquos dont il ne semble pas avoir conscience.
Adrian Brody campe un Henry Barthes intense, souvent filmé en gros plan, imberbe ou semi-barbu, visage mobile et sculptural, animé par un regard détaché de tout et pourtant fiévreux. Film désespéré quant au constat d’impuissance de l’administration lycéenne, des professeurs. Les élèves que l’on suit semblent déjà perdus pour la société. Une phrase résume le désarroi de l’institution : lors d’une réunion profs-parents, dans l’école vide, les profs assis attendent leurs visiteurs absents. L’un d’eux soupire : « Mais où sont les parents ? » Ces mots murmurés raisonnent dans les couloirs et dans nos têtes comme un fil rouge.Catherine Forné
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