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Fiche technique :

Réalisation : et scénario : Francis F. Coppola – Image : Mihai Malaimare – Musique : Dan Deacon & Osvaldo Golijov – Montage : K. Bailey, G. Scantlebury & R. Schafer - Distribution France : Pathé

Avec :

Val Kilmer (Hall Baltimore), Bruce Dern (le shérif Bobby LaGrange), Ben Chaplin (Edgar Poe), Elle Fanning (V.), Joanne Whalley (Denise Baltimore), Alden Ehrenreich (Flamingo)

Twixt

Etats-Unis d'Amérique, 2012, 89min.

Réalisation : Francis-Ford Coppola

Biographie :

producteur, réalisateur et scénariste depuis 1962, l'étatsunien Francis Ford Coppola fut aussi à l'occasion acteur, compositeur, ingénieur du son, et monteur. Il obtint en 1970 l'Oscar du meilleur scénario pour Patton de F.J. Schaffner, mais il est surtout célèbre comme réalisateur de quelques grands films : Le Parrain (I-1972, II-1974, III-1990), Conversation secrète (Palme d'Or 1974), Apocalypse Now (Palme d'Or 1979). Ce film et quelques autres lui valurent un désastre financier dont son vignoble le sauva. Il réalise désormais moins souvent et avec moins d'ambition.

Résumé :

En tournée de signatures de son dernier roman, Hall Baltimore, écrivain en crise, fait escale dans une ville qui veut se faire oublier au bord des montagnes et des forêts. Pas de librairie ; au drugstore, seul le shérif s'intéresse à lui, car lui aussi veut écrire ! Il invite l'écrivain à découvrir les bizarreries du lieu, qui s'enchaînent les unes aux autres comme un jeu de piste conduisant vers du fantastique, du criminel, et des souvenirs douloureux…

Analyse :

Comédie, épouvante, drame psychologique, fantastique ? On trouve de tout cela dans Twixt, (de betwixt, 'entre deux') et cet éclectisme est l'occasion d'une grande liberté de ton et d'expression qui donne un spectacle animé, tout en laissant la voie libre pour de multiples interprétations de l'histoire et de son sens. C'est l'un des films 'personnels' de Coppola - le réalisateur dit qu'un rêve récurrent le lui inspira, et comme son personnage principal, il perdit un enfant dans un accident de bateau.
Entre deux mondes, donc, la réalité et le rêve, où l'on pénètre par désaturation des couleurs. L'ambiance inquiétante est annoncée dès l'arrivée en ville, où images, objets et personnages étranges créent aussi un climat poétique. Plus d'une fois apparaîtra "dans la nuit brune, sur le clocher jauni, la lune comme un point sur un i", mais ici la lune a parfois face humaine, le beffroi a 7 faces et, "vieux cadran(s) de fer qui sonne(nt) l'heure aux damnés d'enfer" , ses 7 horloges désaccordées sonnent à 7 moments différents. Accrochée à la carcasse du vieil hôtel Chickering abandonné dans l'ombre d'arbres immenses, une vieille pancarte rappelle un ancien séjour d'Edgar Poe et annonce une nouvelle piste, celle des crimes mystérieux. Il y en eut d'anciens, il y en a d'actuels, et c'est le vieux maître lui-même, revenant en fort bon état, qui aide Baltimore (Poe naquit à Baltimore où se trouve sa tombe) à en déchiffrer les mystères, qui renvoient hier comme aujourd'hui à un fanatisme intolérant. Du côté du rêve, surgit aussi le fantôme de la jeune "V.", officiellement Virginia comme la  cousine-enfant que Poe épousa et qui mourut à 25 ans ; mais aussi V. comme Vampire, ce qu'annoncent des cernes rouges sous les yeux dans son visage blafard; V. encore comme Vicky, la fille de l'écrivain tuée dans un accident de hors-bord.
Trouvailles et symboles inépuisables, donc, tandis que l'éditeur méfiant, l'épouse restée au foyer, le shérif truculent et son adjoint incapable donnent lieu à des scènes comiques, et que l'excellent Vilmer, ourson impavide, absorbe tout comme un édredon rassurant.  Les quelques giclées d'hémoglobines sont poliment annoncées, et relèvent du devoir envers le film de genre plus que de l'agression sur le public. Par deux ou trois fois, pour qui fréquente les salles 3D, des lunettes sur l'écran annoncent des effets de relief !

Twixt ne restera sans doute pas comme film majeur de Coppola, mais il est de ces œuvres 'en roue libre' que de grands réalisateurs, au soir d'une carrière qui leur a donné stature et maîtrise (on pense à Alain Resnais, Alain Cavalier…) réalisent pour eux-mêmes et que l'on savoure.

 

Jacques Vercueil

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