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Réalisation : Hong Sangsoo , Montage : HAHM Sungwon, Distribution : Les acacias. Sélection Un certain regard, Festival de Cannes 2011
Avec :
Seongjun : YU Junsang, Youngho : KIM Sangjoong, Kyungjin et Yejeon : KIM Bokyung
Né en 1960. Après des études universitaires de mise en scène à Séoul, Hong Sangsoo part se perfectionner en Californie et à Chicago. Son premier film : Le jour où le cochon est tombé dans le puits sera suivi de 12 autres dont le dernier, Dans un autre pays, a été en compétition à Cannes en 2012.
Résumé :
Seungjun, professeur en province, autrefois cinéaste (il a réalisé 4 films qui sont restés confidentiels) vient rendre visite à son ami Youngho à Séoul. Il renoue, le temps d'une nuit, avec son ancienne maîtresse, Kyungjin. Le lendemain, il rejoint dans le café "Le Roman" Youngho et son amie Boram et fait connaissance de Yejeon, la jeune et jolie patronne de l'établissement (la même actrice qui est Kyungjin). Les rencontres et conversations se déroulent au fil des jours sans que l’on sache très bien à quel moment on est, jusqu'à ce qu'une inconnue le prenne en photo, un visage mélancolique et distrait...
Analyse :
Quel plaisir de retrouver Antonioni, Rohmer ou le premier Truffaut si loin de l’Europe … avec le dépaysement en prime ! Le réalisateur admet lui-même cette filiation. Tout y est : la déambulation dans les rues désertes, les personnages vaguement dépressifs qui se cherchent, les discours sur la vie et l’art, les baisers volés comme au temps de l’adolescence…. sans compter le noir et blanc qui accentue encore ce retour à nos années 60. Heureusement il y a les SMS qui nous remettent au 21éme siècle. Le personnage principal ne sait dire « je t’aime » à une femme, en l’occurrence à la même actrice, qu’en lui disant adieu pour toujours et avant d’aller soigner son spleen dans l’alcool et la cigarette ou en errant dans les rues enneigées de Séoul. Tout au long du film, le metteur en scène semble jouer avec le hasard, son héros rencontre plusieurs fois une de ses anciennes actrices qui s’étonne de cette coïncidence. Trois fois, nous nous retrouverons dans le même décor de café, avec les mêmes bouteilles, les mêmes réflexions, le même cadrage, une manière de dérouter le spectateur et de le faire douter de la réalité des choses. Tout cela est fait avec beaucoup de finesse voire d’humour, les personnages sont attachants et le film plein de douceur. C’est le contraste entre la dureté objective des malheurs du héros et la mélancolie et la douceur du traitement cinématographique de Hong Sangsoo qui donne toute sa saveur au film.
Jean Wilkowski
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