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Réalisation : Radu Mihaileanu ; Scénario : Radu Mihaileanu, Alain-Michel Blanc ;
Avec :
Moshe Agazai (Schlomo enfant), Moshe Abebe (Schlomo adolescent) Sirak M. Sabahat (Schlomo adulte), Yaël Abécassis (Yaël, la mère adoptive).
Né à Bucarest en 1958, Radu Mihaileanu fait des études de cinéma en France et commence par être assistant réalisateur avant de tourner son premier long métrage en 1980. Ce sera Trahir, suivi par Le bonjour d¹Antoine (1997) et Les Pygmées de Carlo (2002) tournés pour la télévision. Entre ces deux films, il a réalisé le remarqué Train de vie (1998). Son cinéma, généreux, se caractérise par un engagement constant auprès des minorités opprimées. Va, vis et deviens a obtenu le Prix du Jury oecuménique au festival de Berlin 2005.
Résumé :
1984 : c'est l'"opération Moïse". Des milliers de juifs éthiopiens entassés dans un camp de réfugiés au Soudan attendent leur départ pour la "Terre Promise". Alors que les convois s'organisent, une mère chrétienne comprend que faire passer son fils pour un enfant juif est le seul moyen de le sauver de la guerre et de la famine : "A partir de maintenant , tu t'appelles Schlomo : va, vis et deviens"... Une jeune femme juive tend la main à l'enfant bouleversé et s'éloigne avec lui. Une fois en Israël, le petit garçon, devra affronter toutes les difficultés de l'intégration, mais aussi la souffrance de devoir taire son secret, et de vivre sans nouvelles de sa mère. Nous suivons l'itinéraire du petit Schlomo pendant 30 ans.
Analyse :
Le nouveau film de Radu Mihaileanu met en lumière un point d'histoire peu connu : l' "Opération Moïse" qui permit le rapatriement de milliers de juifs éthiopiens vers Israël. Ce sont les "Falashas", descendants présumés du roi Salomon et de la reine de Saba, dont parle la Thora comme d'une "tribu égarée". Le réalisateur se penche ainsi sur le problème de l'exil et de l'intégration dans un pays étranger, plus particulièrement celui des enfants, brutalement arrachés à leur milieu, sur leur souffrance silencieuse. En Israël, Schlomo, l'enfant noir, est l'objet de l'hostilité raciste des autres enfants mais par ailleurs il trouve un vrai foyer chez dez parents adoptifs généreux et intelligents. Le plus dur pour lui est de devoir afficher une fausse identité, de devoir faire semblant d'être juif et orphelin. Il apprend l'hébreu, étudie la thora, fait des études de médecine, mais il se vit comme un clandestin, sans cesse menacé de rejet.
Le film est ambitieux et généreux, certes. Mais il est long : la saga s'étend sur 30 ans, le réalisateur veut tout montrer, tout dire, trop peut-être, plus que le film ne peut traiter. Reste que Yaël Abécassis, dans le rôle de la mère adoptive, est, comme à l'accoutumée, une actrice de grand talent et que le titre est magnifique :"Va, vis et deviens" : y a-t-il plus beau viatique ?
Françoise Lods
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