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Réalisation : et scénario : Bob Goldthwait - Direction photo : Bradley Stonesifer – Montage : David Hopper - Musique : Matt Kollar – Son : Robert Jackson - Production : Jeff Culotta - Distribution : Potemkine Films.
Avec :
Joël Murray (Frank), Tara Lynn Barr (Roxy), Melinda Page Hamilton (Alison), Mackenzie Brooke Smith (Ava), Rich MacDonald (Brad).
Bobcat Goldthwait est né dans l’état de New-York, en 1962. Il a tourné de nombreuses séries, et quatre longs métrages, tous avec Joël Murray : en 1992 Shakes the clown, en 2006 Juste une fois !, en 2009 World’sGreatest Day, et en 2012, God Bless America.
Résumé :
Désespéré par la dégénérescence de son pays, gravement malade, Frank n’a plus rien à perdre. Accompagné de Roxy, lycéenne en rupture de ban, ils se lancent dans un road movie décapant, pour rendre à l’Amérique sa dignité en supprimant les gens qui sont décidément trop bêtes.
Analyse :
La première scène où Frank, vautré devant sa télévision, zappant d’émission en émission plus stupides et vulgaires les unes que les autres, pendant que les voisins se disputent sous les hurlements de leur bébé dégoulinant de morve, donne le ton du film. Frank rêve qu’il entre chez les voisins, et qu’en trois coups de fusil, il libère l’Amérique de trois abrutis qui lui font perdre son âme. Il y a de la grandeur chez Frank. Beaucoup de recul aussi sur notre société de consommation qui ne sait plus éduquer ses enfants, qui leur propose comme modèle les reality-shows, qui ne connaît plus les règles élémentaires de la vie en commun. Une société gravement malade, comme Frank atteint d’une tumeur inopérable au cerveau. L’Amérique non plus ne peut pas être opérée, encore moins sauvée. Alors le seul moyen d’agir aux yeux de Frank, c’est d’éradiquer cette tumeur, c’est de tuer le plus possible de gens, ceux qui sont trop conformes. Un sacré challenge, soufflé à Frank par Roxy, « copine » d’Alison, la première victime de Frank, ado vedette d’un reality-show, tellement abîmée par l’existence qu’elle s’use de caprice en rage folle dès que le monde ne tourne pas comme elle veut.
God Bless America est un film imparfait, des discours un peu longs en ralentissent parfois le rythme. Mais il a le mérite d’exister, de nous donner un grand coup de pied au derrière, c’est une brise glacée qui souffle sur nos médiocrités, nos croyances affaiblies, c’est une gifle donnée à notre suffisance de pays survitaminé. Entendre un metteur en scène étatsunien proférer de telles vérités sur son propre pays est un régal pour nous, français qui nous estimons parfois si supérieurs. Quand on voit ce qui se passe là-bas, on réalise que nous en prenons le chemin, et que nous ne sommes pas loin d’atteindre ce modèle.
Beaucoup de jaune dans les images, couleur du soleil, de la joie, de la vie, jaune vif comme la voiture volée par Frank qui, paradoxalement, répand la mort à travers le pays avec une telle bonne humeur qu’on le voit presque comme un sauveur.
Catherine Forné
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