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Réalisation : Carlos Sorin – Scénario : Carlos Sorin - Directeur de la photographie : Julian Apezteguia –Montage : Mohamed Rajid – Musique : Nicolas Sorin –Son : Jose Luiz Diaz – Production : Guacamole film – Distribution France : Memento Films Distribution
Avec :
Alejandro Awada – Victoria Almeida – Oscar Ayala – Diego Caballero
Carlos Sorin est argentin. Il est né en 1944 à Buenos-Aires. Après des études de physique il commence une carrière dans le cinéma comme scénariste, directeur de la photographie, producteur et comme réalisateur ( Historias minimas en 2002, Bombon el perro » en 2004, El camino de San Diego en 2006). Son dernier film Jours de pêche en Patagonie a été retenu dans la sélection officielle des festivals de Toronto et de San Sebastian.
Résumé :
Marco, la cinquantaine, se rend en Patagonie pour quelques jours de pêche. Il espère surtout retrouver sa fille avec laquelle il a perdu contact depuis plusieurs années. A la suite d’une cure de désintoxication il se cherche un nouveau souffle.
Analyse :
Le titre d’un précédent film de Carlos Sorin (Historias minimas) caractériserait aussi bien ce film, fait de petites scènes successives et de situations sans emphase. Ce qui est petit ou plutôt simple, c’est la dramaturgie, la mise en scène. Ce qui est grand c’est l’émotion que ces situations suscitent sans dramatisation ni excès. Il y a même parfois du sourire : lorsque Marco ne résiste pas à la houle dans sa première tentative de pêche au requin – lorsqu’il cherche un jouet musical pour son petit-fils…..
Les personnages se rencontrent, se parlent comme s’ils s’étaient toujours connus, se séparent, se retrouvent, dans des lieux improbables. Quoi de plus anonyme qu’un restaurant d’autoroute et ses toilettes ? C’est là que Marco échange quelques mots avec cet entraineur de boxe qu’on reverra au club où il entraine une jeune femme avant le match, puis à l’hôpital où l’on comprend que le match s’est mal terminé. Quoi de plus anodin que cette conversation sur la taille des moulinets de canne à pêche avec le marin qui l’emmènera sur l’océan ? Quoi de plus imprévisible que ces jeunes gens qui l’invitent à manger avec eux des moules et lui proposent un joint ? Ces vies qui se frôlent donnent un peu d’épaisseur à cette survie de Marco, en quête de retrouvailles affectives avec sa fille. Car c’est là l’essentiel : pourra-t-il renouer avec elle sans que le souvenir du passé et ces années d’éloignement ne reviennent troubler leur rencontre, comme lors de ce repas où il lui chante, à sa demande, une chanson entendue dans son enfance. C’est le ravissement qui se peint d’abord sur le visage de la jeune femme mais ce ravissement se change peu à peu en amertume face à ce paradis inexorablement perdu.
Lorsque, sur son lit d’hôpital Marco reprend espoir, en demandant qu’on prévienne sa fille de ce qui lui arrive, joue-t-il le manipulateur ? Bien qu’un malentendu fasse échouer leur rencontre, le seul fait de savoir qu’elle était venue lui redonnera le cœur à … retourner à la pêche.
Carlos Sorin aime la Patagonie, ses grands espaces vides et ventés, à l’image peut-être de ce que cherche Marco : un lieu pour se désencombrer. Et ce film provoque en nous cet éloignement du bruit et l’inutile, tout en jouant une petite musique très humaine.
Maguy Chailley
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