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Réalisation : et scénario : Philippe Le Guay - Image : Jean-Claude Larrieu - Montage : Monica Coleman - Distribution France : Pathé Distribution.
Avec :
Fabrice Lucchini (Serge tanneur) ; Lambert Wilson (Gauthier Valence) ; Maya Sansa (Francesca) ; Laurie Bordesoules (Zoé).
Résumé :
L’Alceste dont il est question est bien celui du Misanthrope de Molière, mais son personnage colle si bien au caractère de Serge Tanneur qu’il refuse le rôle de Philinte que son ami Gauthier Valence lui propose. Dans une maison délabrée de l’île de Ré, les deux protagonistes s’affrontent à travers les vers de Molière, de répétition en répétition, jusqu’au clash final.
Analyse :
Plus proche du grand public que le récent Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais, cette comédie sur le théâtre et son milieu peut séduire. Elle apparente aussi les personnages du film à ceux de la pièce de théâtre. La fidèle admiration qui lie Gauthier à Serge transparaît dans la patience à laquelle il se plie pour amadouer son ami. Valence pense que retrouver le texte et la diction de la pièce donnera à Serge un goût nouveau pour les planches et finira par le convaincre de sortir de sa retraite. Il espère une sorte de résurrection. Pour cela il sacrifie une semaine de son précieux temps (si bien payé nous dit-on), qu’il va passer, hors saison, dans une île où l’inconfort est de rigueur : hôtelière indiscrète, chauffeur de taxi hargneux, jacuzzi dangereux, vélo sans frein et même fosse septique bouchée.
Mais cette amitié est-elle désintéressée ? Gauthier est arrivé là dans l’intention de monter Le Misanthrope et souhaite que Serge (dont il a toujours admiré les qualités, non sans savoir que lui-même n’atteignait pas un niveau équivalent) fasse partie du spectacle. Mais, de peur d’être éclipsé, il ne veut pas lui réserver le rôle-titre. Serge, de son côté, non seulement prête à son ami un vélo sans freins, ce qui lui donne le beau rôle en repêchant, du bout des doigts, le dandy tombé dans un bourbier, mais, pour se moquer à ses dépens, organise une invitation de la belle voisine italienne à regarder la médiocre série télévisée où Valence joue le premier rôle. Gauthier n’a donc rien du bon conseiller Philinte ni Serge d’un véritable Alceste : la rancœur de ce dernier contre le monde du spectacle ne l’empêche pas d’en utiliser les fourberies.
On trouvera surtout de nombreuses occasions de rire, certaines un peu lourdes. Cependant l’intérêt du film réside surtout dans les répétitions de la pièce où les deux acteurs interprètent tour à tour les rôles d’Alceste et de Philinte. La préciosité de Lucchini y est toujours assez agaçante, mais Wilson, défendant une diction moderne de Molière, est d’une justesse réjouissante, à l’exception d’une scansion d’alexandrin qui attire les foudres de son compère.
Nicole Vercueil
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