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Réalisation : et scénario : Quentin Tarentino - Image : Robert Richardson - Musique : Mary Ramos- Montage : Fred Raskin – Production : Sony, Weinstein - Distribution France : Sony Pictures Releasing France.
Avec :
Jamie Foxx (Django), Christoph Waltz (Docteur Schultz), Leonardo di Caprio (Calvin Candie), Kerry Washington (Broomhilda), Samuel L. Jackson ( Stephen).
Quentin Tarantino naît en 1963, au Tenessee. Bientôt il écrit et vend des scénarios (True Romance, Tueurs nés) ce qui lui permet de financer en 1992 son premier film, Reservoir Dogs, aussitôt film culte. Puis en 1994, il tourne Pulp fiction, avec John Travolta, en 1997, Jackie Brown, avec R. de Niro. En 2002, Kill Bill 1 et 2 avec Uma Thurman. En 2009, il tourne Inglorious Bastards, sur la guerre de 39-45, immense succès. En 2012, Django Unchained se présente comme un western dans le sud esclavagiste. Tarantino est un des grands noms du cinéma indépendant américain.
Résumé :
1858, deux ans avant la guerre de Sécession, au sud des USA. Le docteur Schultz, chasseur de primes allemand, libère l’esclave Django pour qu’il identifie trois frères dont la tête est mise à prix. Django l’aide à tuer les frères, puis le contrat qui les lie change de nature : ils vont libérer Broomhilde, la femme de Django, vendue à un autre propriétaire, Calvin Candie. L’approche est malaisée mais l’équipe est motivée.
Analyse :
Vision renouvelée et totalement dépoussiérée du western, Django Unchained est un excellent film lyrique qui nous emporte pendant près de trois heures dans un rythme soutenu. Tarantino nous étonne sans cesse, cassant les codes à de multiples reprises pour mieux les reconstituer quelques minutes plus tard. On sent la jubilation du réalisateur à brouiller les pistes. Le docteur Schultz, sympathique allemand, déambule à travers les plantations du Sud, royaume de l’esclavage, trimballant et défendant ses valeurs humaines, iconoclastes et inacceptables pour des américains sûrs de leurs droits : c’est déjà un pari jouissif. Que d’humour dans la scène montrant un groupe de paysans, ancêtres du Ku-Klux-Klan (créé officiellement sept ans plus tard), qui essayent de régler un problème de cagoule faites main ! On éclate de rire sur un thème pourtant dramatique.
Bien sûr, comme dans tout film étatsunien, le héros s’en sort seul contre tous. Bien sûr, comme dans tout film de Tarantino, l’hémoglobine coule à flots et tapisse même les murs de la maison luxueuse de Candie dans une apothéose finale. Bien sûr il y a des scènes un peu violentes, mais il entre dans tout ce film une sorte de jubilation qui fait prendre au second degré les moments qui pourraient choquer. J’y vois même poindre les codes du dessin animé. Tous ces morts de cinéma dont le sang gicle sous un éclairage soigneusement calculé pour en montrer le rouge carmin, ils ne sont pas effrayants, ils ne sont pas réels. On est en plein jeu.
L’important dans ce film est le ton, différent. La présence de Schultz, son langage châtié, ses méthodes étranges forcent le respect des autochtones. Il traîne Django partout avec lui, et cet attelage, le vieil allemand et le jeune cavalier noir font sensation, l’humain envahit la barbarie habituelle du genre. Schultz apprend tout à Django, à tirer, à maîtriser sa fougue, à calmer sa rage, à jouer le personnage qui leur fera gagner leur cause. Le maître Schultz refait le monde. Et Django est son héritier fidèle.
Quelques mots pour Leonardo di Caprio, très à l’aise dans le rôle du planteur esclavagiste, touchant et odieux, complexe : à ses yeux les « nègres » ne sont pas des humains mais son meilleur (seul ?) ami est Stephen, le vieux serviteur noir de la famille.
Catherine Forné
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