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Réalisation : Kiyoshi Kurosawa – Scénario : K. Kurosawa et Sachiko Tanaka (d’après le roman A perfect day for plesiosaur, de Rokuro Inui) – Image : Akiko Ashizawa – Montage : Takashi Sato – Musique : Kei Haneoka – Effets spéciaux : Shusi Asano – Distribution France : Version originale/Condor
Avec :
Takeru Sato – Haruka Ayase – Miki Nakatani – Kyoto Koizumi
Kiyoshi Kurosawa est un réalisateur et scénariste japonais né le 19 juillet 1955 à K?be. Il est considéré comme l'un des artistes marquants du renouveau du cinéma japonais. Il réalise des séries B mais également des longs-métrages à la portée plus universelle. En vingt ans de carrière, il a réalisé une vingtaine de films dont plusieurs relevant du fantastique et de la science fiction. Son avant dernier opus, Tokyo Sonata, avait complètement changé d’univers (un cadre devenu chômeur cache à sa famille sa situation). Avec Real il y revient.
Résumé :
Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne comprend pas cet acte insensé, d'autant qu'ils s'aimaient passionnément. Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l'inconscient de sa compagne. Mais le système l'envoie-t-il vraiment là où il croit ?
Analyse :
L’univers blanc et lumineux sur lequel s’ouvre le film, avec ce bonheur apparemment parfait dans lequel vivent Atsumi (auteure de mangas) et Koichi son compagnon, cèdera vite la place à une atmosphère toujours blanche mais angoissante et glacée. Et l’entrée de Koichi dans le mental d’Atsumi va donner l’occasion au réalisateur de nous offrir des images de plus en plus inquiétantes. Le monde parallèle que découvre Koichi est plein de scènes et de créatures inspirées par les mangas dessinés par Atsumi. Que ce soit à propos de portes mystérieuses apparaissant dans l’appartement du jeune couple, ou de l’eau envahissant leur chambre, Koichi s’interroge sur le sens de ces rêves ou hallucinations et comment ils peuvent éclairer le geste suicidaire d’Atsumi. Lorsque ces retrouvailles mentales vont nous conduire dans le passé commun des jeunes gens sur l’île où ils ont vécu ensemble le spectateur peut penser un moment accéder à des univers plus réaliste. Il n’en sera rien. Il faut donc accepter de suivre Kurosawa dans ses mises en images hallucinatoires extrêmement sophistiquées et entrer dans sa représentation métaphorique du sentiment de culpabilité. Plusieurs retournements de situation en cours de route vont amener le spectateur à modifier sa compréhension du récit. On peut en être désarçonné ou au contraire y trouver un regain d’intérêt. Et cette histoire d’amour prend des couleurs originales à travers une science fiction étrange. La réflexion écologique apparaît à plusieurs reprises en particulier dans l’île de l’enfance et ce qu’elle est devenue lorsque Koichi et Atsumi y retournent dans leurs voyages mentaux. L’évocation de Fukushima est évidente. L’opposition entre univers urbain et univers naturel prend des formes variées.
Rationalistes s’abstenir. Les rêveurs et imaginatifs y trouveront leur compte.
Maguy Chailley
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